CAMEROUN

Thomas Bang, OMI

La ville de Maroua est la capitale de la région de l’Extrême-Nord du Cameroun.  Cette région est l’une des principales victimes du terrorisme islamique de Boko Haram.  La ville de Maroua accueille beaucoup de déplacés internes et aussi des réfugiés venus du Nigéria.  On y trouve aussi des déplacés venus des régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun.  Ces deux régions sont victimes des violences de la crise politique qui a déjà fait plus de 2 000 morts et plus de 6 000 déplacés, selon la presse locale.

P. Thomas Bang, OMI

La ville de Maroua se transforme en un grand centre d’accueil des victimes de la guerre et de la pauvreté.  Ces déplacés et réfugiés ont été victimes de divers types d’abus et de violence.  On y trouve des enfants et des femmes qui ont été violés, battus, mutilés, privés de leur famille, privés d’école et même de nourriture.  Il y a des parents qui ont perdu leurs enfants et des enfants qui ont perdu leurs parents.

Passionnés des pauvres, les Oblats de Marie Immaculée de la Province du Cameroun ont ouvert à Maroua, depuis le 17 août 2019, un Counselling Center.  Le nom de ce centre est Maroua Counseilling Centre (M.C.C.) : Centre d’Ecoute de Maroua.  Le centre a été créé à l’initiative du Père Edouard Dagavounansou, supérieur provincial.  Le Père Thomas Bang est le directeur de ce centre.  Le centre travaille en collaboration avec des psychologues, un médecin, un avocat au Barreau du Cameroun, et des éléments de la police de la ville.

Déjà au milieu de l’année 2015, il y avait des personnes déplacées dans cette région du Maroua, à cause de la violence. (acn-canada.org)

Le Père Thomas écoute chaque victime et, selon le problème, se réfère aux collaborateurs du centre, selon la compétence de chacun.  Le centre est ouvert du mardi au samedi, de 8 h à 12 h et de 16 h à 18 h.  Il accueille les victimes des abus et des violences sous toutes ses formes.  Jusqu’à présent, la majorité des victimes sont des enfants et des femmes.

Les difficultés du centre sont les suivantes : la demande est trop élevée.  Il y a plusieurs personnes qui viennent par jour.  Selon les cas, écouter une victime peut prendre plus de deux heures de temps.  En dehors du Père Thomas, le centre n’a pas encore de personnel permanent, faute de moyens financiers.  Le directeur du centre a, par ailleurs, d’autres responsabilités parallèles, ce qui rend sa disponibilité difficile.  Certaines personnes viennent au centre pour une aide matérielle, par exemple les frais de scolarité des enfants, la nourriture, les problèmes de santé, et même le logement.

Aspects positifs du centre : Il y a des victimes d’abus qui nous disent qu’ils se sentent déjà soulagés du seul fait d’être écoutés.  Les victimes sont fières de savoir qu’il y a finalement un lieu où on peut parler en toute sécurité et liberté.  Nous sommes fiers de la bonne volonté de nos collaborateurs qui font un travail de bénévole.

Les projets du centre : Avoir un réfectoire et offrir un repas par jour à certaines victimes ; construire des toilettes et des douches pour les victimes, pour le temps passé au centre ; avoir du personnel permanent : deux ou trois personnes. C’est un rêve, mais qui deviendra peut-être une réalité.