INDONESIE

Par le Père Henrikus Prasojo, OMI
(actuellement en année d’orientation pastorale au Juniorat OMI, Beato Mario Borzaga, Cilacap
).

Avec un rêve, les gens sont motivés pour le réaliser.  Les rêves n’appartiennent pas seulement aux enfants.  Même à l’âge adulte, les gens rêvent d’avoir une maison, de posséder un véhicule privé, d’avoir un certain partenaire de vie…  Les rêves rendent la vie de quelqu’un plus belle car il y a des objectifs à atteindre.

Les rêves ne sont pas toujours personnels.  Il y a aussi des rêves qui vont ensemble.  Certains garçons du Juniorat OMI (Mario, Fibo, Hergi, Gerald, Edo, Fero, Aven), le Frère Thio MSC et moi rêvions de faire un voyage d’escalade ensemble.  Escalader une montagne, qu’y a-t-il de si spécial ?  L’inspiration pour escalader la montagne est venue de Fiersa Besari, qui télécharge souvent le contenu de son blog personnel au sommet de le mont Sindoro. En voyant la beauté des paysages que Fiersa Besari montre dans son blog, le groupe a été encouragé à découvrir par lui-même la beauté de la nature au sommet de la montagne.  Après avoir passé leurs examens scolaires, ils ont eu l’occasion de réaliser ce rêve.

De gauche à droite : P. Pras OMI, Mario, Fibo, Hergi, Frère Thio MSC, Gerald, Edo, Fero, et Even.

Les rêves ne viennent pas sans efforts pour les réaliser.  Il faut avoir une préparation physique adéquate ainsi qu’une préparation mentale adéquate.  Ce qui est beau dans une préparation, c’est la passion qui brûle comme si le jour du départ était en vue.  De plus, si le rêve est collectif, quelque chose à réaliser ensemble en tant que groupe, il peut unir les cœurs et renforcer leur enthousiasme et leur détermination.

Le dimanche de la Miséricorde Divine, à 23h00, notre groupe est arrivé au poste 3 de la voie d’ascension du Mont Sindoro, à une altitude de 2370m.  Le voyage d’environ 5 heures depuis le camp de base nous oblige à reposer temporairement nos corps.  Grâce aux guides, notre groupe a pu arriver au poste 3 en toute sécurité.

au poste 3

A 04h00 du matin, nous avons repris notre voyage vers le sommet du Mont Sindoro à une altitude de 3153m.  La montée sur une route raide et rocheuse nous a fait oublier le froid qui enveloppait nos corps. Tous étaient encore excités à l’idée de profiter de la beauté naturelle au sommet du Mont Sindoro.

Je ne peux pas nier le dur voyage du poste 3 au sommet.   Au milieu de voyage assez difficile, j’ai dit à mes jeunes amis qui étaient encore très excités, « Si vous voulez monter, montez d’abord, je vous rattraperai plus tard, je suis déjà fatigué.  Je pourrais ralentir votre voyage. »   J’ai abandonné mon rêve de pouvoir atteindre le sommet rapidement, et je me suis dit que même si je n’atteignais pas le sommet, ce n’était pas grave.  Je me suis dit que le simple fait de pouvoir les emmener au Mont Sindoro et de leur faire voir le magnifique paysage qu’il y a là-bas me rend déjà heureux.  Et je suis prêt quand ils diront : « Ok, on y va, on veut arriver au sommet ».   Cependant, il y avait quelque chose de différent dans ce groupe.  Ils m’ont surpris.  « Nous sommes partis ensemble et nous montons ensemble, et donc, même en allant au sommet, nous le ferons ensemble ».  Deux phrases courtes mais très touchantes ont soudainement remonté mon moral.  J’étais sûr qu’ils avaient mis de côté leurs rêves personnels pour pouvoir réaliser le rêve commun de « monter ensemble au sommet du Sindoro ».  Finalement, notre groupe est arrivé ensemble au sommet du Mont Sindoro 3153ml à 08h30.

Avec le guide Gunung Sindoro

Atteindre le sommet incite souvent les gens à être ambitieux et passionnés, mais ils oublient d’être avec d’autres personnes.  Il est si tentant d’atteindre le sommet de la réussite sur le plan personnel au point que l’on encourage l’individualisme et l’égoïsme. Ce voyage m’a appris qu’il existe quelque chose de plus précieux que le simple fait d’atteindre le sommet de la réussite personnelle, à savoir « atteindre le sommet ensemble » ou réaliser un « rêve partagé ». « Personne ne se sent jamais exclu ».  J’ai réfléchi à la prière de Jésus : « Père, je veux qu’ils soient avec moi, là où je suis. »  (Jean 17, 24) une prière spécifiquement offerte par le Seigneur Jésus pour ses disciples.  L’exemple pastoral qui veut faire sentir à tous ses disciples la « Gloire de Dieu » m’a fait croire que c’est ce que je suis appelé à faire.

L’expérience avec mes amis juniors me rappelle l’amour de Dieu qui salue et encourage toujours et attend fidèlement l’arrivée de ses fils bien-aimés.  Jésus n’a jamais quitté ses disciples, même lorsque ses disciples ont quitté Jésus sur son chemin de croix. Il a continué à chercher et à saluer ses disciples après la résurrection.

L’équipe Borzaga au sommet du Mont Sindoro

L’expérience d’« Atteindre le sommet ensemble » a confirmé ma vocation de missionnaire oblat, celle de pouvoir atteindre tous ceux qui ont besoin du salut.   Cette expérience m’a aussi rappelé ce qu’écrivait saint Eugène de Mazenod,

« Nous nous soutenons mutuellement avec beaucoup de tendresse et de patience, et rivalisons dans l’accomplissement du bien et dans la pratique d’un amour joyeux.  Chaque membre évitera tout ce qui pourrait offenser ses frères, et se pliera volontiers à la volonté de l’autre, afin que la paix de Dieu et l’amour du Christ habitent parmi nous. »
(Saint Eugène de Mazenod, 1825).