Né à Monterubbiano, A. P., Marches, Italie, le 12 novembre 1868.
Noviciat à Notre-Dame de l’Osier, le 14 août 1890.
Premiers vœux Notre-Dame de l’Osier, le 15 août 1891.
Scolasticat à Rome en , puis à Liège de
Vœux perpétuels à Liège, le 15 août 1899
Ordonné prêtre à Liège, le 10 juillet 1898.
Décédé à Maddaloni, le 24 novembre 1939.

De Monterubbiano, dans les Marches, Stefano Alessiani est descendu à Rome pour chercher du travail. À dix-sept ans, il rencontre les Oblats qui demeurent alors à la procure de piazza San Ignazio. Il fait comme externe ses études secondaires et, après son année de noviciat à Notre-Dame de l’Osier, en France, prononce ses premiers vœux en 1891. À peine a-t-il commencé ses études ecclésiastiques à la Grégorienne qu’on l’envoie au scolasticat de Liège, en Belgique, où il fait ses vœux perpétuels et est ordonné prêtre. Il retourne à Rome, au juniorat de Villa del Drago; il enseigne les sciences naturelles et la gymnastique. Quand on décide que les novices scolastiques italiens iront à Notre- Dame de l’Osier, on envoie les novices frères à Roviano, où la maison de campagne des scolastiques de Rome est en construction; on les confie aux soins du père Alessiani. Lorsque le noviciat est transféré à Saint-Pierre d’Aoste, les novices frères passent eux aussi à l’ancien prieuré. Après deux ans passés au scolasticat de Rome, le père Alessiani se rend à Maddaloni et reçoit là son obédience pour Santa Maria a Vico. Sauf pour la période de la guerre 1915-1918 où il fait son service dans la milice territoriale, il y passera de longues années, occupant en alternance ou cumulant les fonctions d’économe (très parcimonieux!) et de recteur de l’église. À partir de 1927, il sera pendant deux ans économe à Onè di Fonte (TV). Après six années de ministère très éprouvant comme curé de Roviano, il rentre à Maddaloni pour y mourir.

À Santa Maria a Vico, quand l’électricité arrive, il en poursuit par lui-même l’installation après avoir observé le travail d’un ouvrier pas trop fiable. Au cours du travail, il a la malchance de tomber d’un échafaudage et de se fracturer le fémur. Il guérit mais demeure boiteux. Avant son douloureux accident, le père Alessiani, utilisant ses talents d’habile stucateur, a décoré la chapelle intérieure de pilastres artistiques de style renaissance, comme on en trouvait à divers endroits du couvent de Ferrante, reposant sur un stylobate soutenu à son tour par d’agiles consoles. Contraint par la suite à se mouvoir avec difficulté, il invente une machine à rendre jaloux un moine du moyen âge. Il construit une grande horloge de bois armée de roues d’engrenage, de pignons avec des poids descendant dans un puits profond de soixante-dix mètres qui date du 16e siècle et d’aiguilles en mouvement constant et bruyant placées sur un cadran de quatre-vingt-dix centimètres de diamètre.

À Maddaloni, sur la terrasse de briques qui fait face au sud, il dessine un cadran solaire qui indique les heures, les jours et les mois de l’année. Rien ne reste de ces travaux artisanaux sauf, à Maddaloni, une petite grotte en l’honneur de Notre-Dame de Lourdes qui garde la maison depuis lors complètement rénovée.

Durant toute sa vie, le père Alessiani a donné un exemple de fidélité aux exercices de la vie religieuse, de générosité dans le service et d’application dans les divers domaines où il pouvait exercer ses talents. Il ne sortait que rarement de la maison, toujours vêtu dignement. Lorsqu’il n’était pas à l’église, il était dans sa chambre, penché sur les livres dont les bibliothèques des maisons regorgeaient. Il étudiait l’Écriture sainte dans les gros volumes de Cornélius a Lapide avec, près de lui, sa pipe de terre cuite.

À l’aube du 24 novembre 1939, après avoir, le soir précédent, passé une heure à genoux devant le saint sacrement exposé pour les quarante heures, on le trouva appuyé sur des coussins, emporté par une attaque d’angine de poitrine dont il connaissait bien les symptômes et l’issue possible. Il aurait eu soixante et onze ans douze jours plus tard.

Francesco Trusso, o.m.i.