1. Au Canada
  2. En Afrique du Sud
  3. À Rome

Naissance à la Roche (Hautes-Alpes), le 27 novembre 1806
Ordination sacerdotale à Gap, le 5 juin 1830
Prise d’habit à Marseille, le 23 octobre 1837
Oblation à Marseille, le 1er novembre 1838 (n 76)
Ordination épiscopale à Marseille, le 13 juillet 1851
Décès à Rome, le 26 novembre 1889.

Jean-François Allard est né le 27 novembre 1806 à La Roche, diocèse de Gap, de Jean-François et de Marguerite Hodoul. Après ses études au petit séminaire d’Embrun et au grand séminaire de Gap, il fut ordonné prêtre à Gap, le 5 juin 1830, par Mgr François Antoine Arbaud. D’abord administrateur de la paroisse de La Rochette puis à Pouilleuse, il enseigna ensuite la philosophie et les mathématiques au petit séminaire d’Embrun, de 1833 à 1838.

Le 23 octobre 1837 il commença son noviciat à Marseille, mais repartit aussitôt pour Embrun, où il demeura professeur jusqu’à la fin de l’année scolaire 1837-1838. Il vint continuer son noviciat à Marseille, en septembre 1838 et fit son oblation le 1er novembre. Les obédiences du père Allard sont d’abord fréquentes: Notre-Dame de Lumières en 1838-1839, séminaire de Marseille en 1839-1840. Notre-Dame de Lumières en 1840-1841, Aix en 1841-1842 et de nouveau professeur d’Écriture sainte au séminaire de Marseille en 1842-1843. À Notre-Dame de Lumières et à Aix, il est chargé de la desserte des chapelles de ces maisons et prêche quelques missions. Mgr de Mazenod l’estime beaucoup. Le 13 novembre 1837, il écrit au père Mille, à Notre-Dame du Laus, qu’il apprécie «infiniment» l’abbé Allard et, en l’envoyant au père Courtès à Aix, le 8 janvier 1841, il dit que «c’est un homme précieux.»

Au Canada
Au début de 1843, le Fondateur reçoit de mauvaises nouvelles du Canada. Au mois d’août, il y envoie le père Allard en qualité de visiteur extraordinaire. Celui-ci sera remplacé dans cette charge par le père Eugène Guigues, au mois de juin 1844. Au Canada, le père Allard est maître des novices à Longueuil de 1843 à 1849 et, en même temps, maître des novices et professeur chez les Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie. Envoyé à Bytown (Ottawa) en 1849, il est supérieur du collège en 1849-1850 et aumônier de la maison mère des Sœurs Grises en 1849-1851.

En Afrique du Sud
Le 29 janvier 1851, il est nommé évêque titulaire de Samarie et premier vicaire apostolique du Natal. Il essaie de se soustraire à cette responsabilité mais Mgr de Mazenod l’oblige à venir au plus tôt à Marseille, où il l’ordonne évêque le 13 juillet 1851. Mgr Allard et quatre confrères oblats arrivent à Port-Natal le 15 mars 1852. Il construit une chapelle et une maison d’habitation à Durban et à Pietermaritzburg, où il fixe sa résidence. En janvier 1854, arrivent les pères Joseph Gérard et Justin Barret avec le frère Pierre Bernard. L’évêque, qui jusqu’alors a travaillé auprès des Blancs, décide d’évangéliser les Zoulous. Trois essais sont faits sans succès à la mission Saint-Michel en 1855-1856 et de février 1858 à juin 1860, puis à la mission Notre-Dame des Sept Douleurs. Devant ces échecs, Mgr de Mazenod conseille de pénétrer à l’intérieur du continent, ce que font Mgr Allard et le père Gérard en 1862. Ils sont accueillis par le roi Moshoeshoe au pays des Basotho et fondent la mission du Village de la Mère de Jésus (Roma). Malgré beaucoup de difficultés, le vicariat se développe. D’après le rapport au Chapitre général de 1873, le vicariat compte alors cinq missions et des succursales, huit prêtres, cinq frères et plus de 3000 catholiques.

En 1870, Mgr Allard participe au concile du Vatican. En son absence, les pères font parvenir au père Fabre des plaintes contre leur évêque. Le père Aimé Martinet, assistant général, est envoyé pour une visite canonique. Il fait un rapport très sévère contre l’administration de Mgr Allard, disant que 1’évêque ne connaît pas les langues et ne voyage plus. Après son retour à Paris en 1872, l’Administration générale décide de remettre la direction du vicariat entre des mains plus jeunes. Le 4 juin, le père Fabre communique cette décision à 1’évêque et lui demande de donner sa démission. Celui-ci refuse et accuse le visiteur d’avoir manqué d’objectivité et d’avoir outrepassé ses pouvoirs. La Congrégation de la Propagande prend d’abord la défense de 1’évêque. Après plusieurs mois de relations épistolaires et de pourparlers entre les Oblats, la Congrégation de la Propagande et 1’évêque, celui-ci donne enfin sa démission le 6 juin 1874. Elle est acceptée le 18 juin par Pie IX qui, le même jour semble-t-il, le nomme archevêque de Taron et consulteur de la Congrégation de la Propagande .

À Rome
Mgr Allard se retire alors à Rome. Il vit dans une maison particulière, via Monterone 79, jusqu’en 1887, puis ensuite au nouveau scolasticat, à via Vittorino da Feltre, jusqu’à sa mort survenue le 26 septembre 1889. Il vécut à Rome dans le recueillement et la prière, observant la Règle avec la ponctualité d’un novice.

Francis Santucci, o.m.i