Naissance à Barcelone, Espagne, le 29 avril 1817
Prise d’habit à Montolivet, le 28 juin 1856
Oblation à Montolivet, le 17 février 1858 (no 448)
Ordination sacerdotale à Marseille, le 23 juin 1859
Expulsion, le 10 avril 1872.

Jean Antoine Alquié est né à Barcelone, le 29 avril 1817. Il a fait des études en médecine et a été Trappiste. Dispensé pour raison de santé, il a commencé son noviciat comme frère coadjuteur oblat, le 28 juin 1856. Sur instances du père Tempier, au mois de mai 1857 il est passé du rang de frère coadjuteur à celui de frère scolastique, puis a recommencé son noviciat à Montolivet où il a fait son oblation le 17 février 1858. Est-ce le père Tempier ou le Fondateur qui voulait le faire ordonner prêtre sans l’obliger à l’étude de la théologie? Quelques membres du conseil ont protesté. Dans le procès-verbal du conseil, le 29 mars 1859, on lit ceci: «Le frère Alquié a déjà été promu au sous-diaconat sans avoir fait les études ordinairement exigées pour les ordres sacrés. Après quelques justes considérations sur les inconvénients qui pourraient résulter d’une exemption complète des conditions ordinaires de science suffisante en faveur de ce sujet, le conseil a exprimé un sentiment unanime de répulsion pour une telle exemption, sentiment que l’un des membres présents s’est chargé de soumettre respectueusement à notre révérendissime supérieur général.»

Mgr de Mazenod ne tint guère compte de cette protestation et, le 23 juin 1859, il ordonna prêtre le frère Alquié. Dans le Registre du Personnel 1862-1863, on a écrit sous ce nom: «Il fut admis au sacerdoce sous la condition expresse de ne jamais demander à exercer le ministère. D’un physique assez faible, taille ordinaire, physionomie peu intelligente, figure balafrée. Il n’a fait que ses fonctions d’infirmier à Montolivet. Il n’a pas réussi comme économe.»

D’après ses lettres, le père Alquié est d’abord économe à Montolivet, puis de maison à Aix, Talence et l’Osier en 1863, et à Notre-Dame de la Garde de 1865 à 1872. En 1870, mécontent semble-t-il de son humble condition, il demande à entrer à la Chartreuse. Le 8 août 1870, le conseil général donne son assentiment à cette demande qui, dit-on, ne peut cependant être accordée que par la congrégation des Évêques et Réguliers.

En 1872, le père demande la dispense de ses vœux pour raison de santé et parce qu’il «se sent incapable de remplir aucune fin des Oblats. Il annonce en même temps que son parti est pris de sortir de la congrégation.» Au conseil général, le 10 avril 1872, on constate que le père «a déjà apostasié dans son cœur, dès lors le conseil vote à l’unanimité son expulsion de la Congrégation.» Dans une lettre au père Fabre, le 28 août 1872, l’abbé Alquié écrit qu’il a reçu la dispense de Rome. Il est reconnaissant envers la congrégation des Oblats et est placé comme prêtre auxiliaire à l’église Saint-Philippe.

Yvon Beaudoin, o.m.i.