Né à Tortorici, Italie, le 22 mai 1885.
Premiers vœux à Notre-Dame-de-l’Osier, en 1902.
Vœux perpétuels en 1903.
Ordonné prêtre à Rome, en 1908.
Décédé à Ripalimosani, le 4 mai 1963.

Vincenzo Anzalone naît à Tortorici, en Sicile, le 22 mai 1885. Une fois terminées ses études primaires, il se rend à Villa del Drago, à Rome, où il complète en six ans le cours du «ginnasio» et du lycée sous la conduite énergique du père Gaetano Destro. À seize ans, il entre au noviciat de Notre-Dame-de-l’Osier. Il émet ses premiers vœux en 1902 et fait son oblation perpétuelle l’année suivante à Roviano. Il fréquente entre-temps l’université Grégorienne où il obtient son doctorat en philosophie, auquel il ajoute celui de théologie à l’académie Saint-Thomas.

Ordonné prêtre en 1908, il ira, après une année passée au scolasticat de Rome, enseigner à Santa Maria a Vico. Il se prépare pendant ce temps à l’examen de baccalauréat qui lui ouvrira les portes de l’université de Naples. Pour en suivre régulièrement les cours, il déménage, en 1913, à la maison de via Ascensione, à Naples, alors un appartement loué dans le voisinage de la via Chiaia, où demeure le père Cassien Augier démissionné de ses fonctions de supérieur général quelques années auparavant et devenu l’hôte et le chapelain des sœurs de la Sainte-Famille de Bordeaux. Après quatre années d’études universitaires, il obtient, avec le maximum des voix, son doctorat en lettres, avec une thèse sur le célèbre opuscule attribué à saint Thomas De regimine principum. Le père Augier fait au nouveau docteur cadeau d’un bréviaire avec dédicace. Le père Anzalone demeurera toujours reconnaissant et attaché à l’ex-supérieur général auquel, tant qu’il vivra, il apportera le réconfort de sa présence affectueuse et reconnaissante.

Il reprend tout de suite l’enseignement à l’école apostolique – un enseignement méthodique, vivant, solide, éclairé, incisif pour une formation intellectuelle et morale – jusqu’à ce que, une fois établi le scolasticat italien d’abord à Onè di Fonte, puis à San Giorgio Canavese, il en soit le supérieur et le modérateur pendant deux périodes qui ont duré, en tout, neuf ans. Il demeure toujours professeur d’éloquence sacrée, de lettres italiennes et latines, d’histoire, de grec biblique et de philosophie. Il s’adapte aux besoins, donne l’exemple de l’amour du devoir, de l’ardeur au travail, de l’attachement à la règle et de la régularité, de l’esprit de sacrifice. Il est ferme dans les principes et maintient une harmonie parfaite entre ce qu’il prêche et ce qu’il pratique lui-même. À San Giorgio, il est aussi maîtres des novices des frères.

Pendant un an, il est maître des novices à Ripalimosani. De là il va remplacer le supérieur sortant de l’école apostolique de Santa Maria a Vico. Il reprend l’enseignement qui, vers la fin de la seconde guerre mondiale, se poursuivra à l’école apostolique supérieure de Florence. Ensuite, pour se reposer à la suite d’une faiblesse cardiaque survenue subitement, il reçoit une obédience pour Onè di Fonte, où il exercera l’office de chapelain des sœurs de Maria Bambina. Mais comme il travaillait depuis longtemps à une biographie du Fondateur, après plusieurs années d’un ministère fécond, on pense à l’envoyé à la maison générale dans le but de poursuivre ses recherches critiques pour le texte qu’il rédigera ensuite à son aise dans la maison voisine de Santissimo Crocifisso.

Une fois son travail prêt pour l’édition, il va se réfugier dans la solitude de Ripalimosani. À cet endroit, il continue de contribuer à la vie du noviciat par ses paroles édifiantes et sa vie exemplaire. Il se dépouille des dernières scories de sa nature de feu. Purifié dans la prière fréquente devant le tabernacle, dans la méditation sur la mort, dans la contemplation de la passion et de la mort de Jésus, dans l’exercice quotidien du Chemin de croix et du rosaire récité plusieurs fois par jour, dans la pénitence austère, il se prépare à l’ultime voyage qui se conclura le soir du 4 mai 1963, le premier samedi du mois de Marie. Pour l’accueillir, il y avait le Fondateur, pour qui il avait nourri tant d’amour et de dévotion, et dont il avait parlé tant de fois aux scolastiques et aux novices; il l’accueillait avec l’indulgence que méritait le bon et fidèle serviteur de la Règle et de la Congrégation, point qu’il avait certainement en commun avec lui. De façon plus évidente, il découvrait chez son biographe, lui aussi sujet aux fureurs du mistral, ce mélange de force et de douceur qu’il avait exercées peut-être dans une mesure exagérée avant que la proximité de notre sœur la mort ne le rende pleinement docile au souffle léger de l’Esprit. Les derniers mots de son journal disent: «Mon âme est en moi comme un enfant, comme un petit enfant contre sa mèr” (Ps 130), ô Dieu… ô Marie!

Francesco Trusso, o.m.i.