Né à Tortorici, Sicile, le 15 octobre 1873.
Premiers vœux Notre-Dame de l’Osier,1892.
Décédé dans les Abruzzes, le 16 avril 1927.

Antonio Basile est né à Tortorici, en Sicile, le 15 octobre 1873. Après avoir terminé ses études primaires et commencé ses études secondaires dans son pays natal, il rejoint son frère ainé ainsi que le jeune Gaetano Destro et six autres compatriotes au juniorat français de Diano Marina. Ils ont été attirés par quelques prêtres du diocèse de Patti, en Sicile, qui, après être passés en France, ont établi des relations amicales avec les Oblats du Calvaire, où l’œuvre des Italiens, fondée à Marseille par le père de Mazenod pour assister les immigrants originaires d’Italie avait son siège. Il arrive de Tortorici, le soir du 22 février 1887 en compagnie de son père et son frère cadet Vincenzo. Mais ils ont à peine le temps de revoir son frère Giovanni; le soir même un violent tremblement de terre secoue la ville ligurienne. Les corps de deux jeunes italiens restent sous 1es décombres du palais Ardoino; l’un d’eux est Giovanni Basile. Les neuf autres Tortoriciens repartent pour la Sicile; mais, à Rome, le père Cassien Augier, alors supérieur de la procure située sur la piazza San Ignazio, les retient. Ils poursuivent leurs études au collège Massimo, même une fois rendus dans la nouvelle maison de la via San Pietro in Vincoli, qui deviendra par la suite la via Vittorino da Feltre. Des neuf garçons, il ne demeure plus que Gaetano Destro et Antonio Basile. Après son baccalauréat, Antonio part pour Notre-Dame de l’Osier où il prononcera ses premiers vœux en 1892.

De retour à Rome, il commence ses études de philosophie et de théologie à l’université Grégorienne; mais, après le transfert du juniorat à Villa del Drago, il passe, une fois terminée sa philosophie, à la nouvelle maison pour aider le père Destro dans l’enseignement et la surveillance des garçons. Il retourne quelques années plus tard au scolasticat de Rome pour terminer ses études ecclésiastiques. Il rentre à Villa del Drago et reprend son travail avec amour et une ardeur plus généreuse; il aide les jeunes avec bonté, douceur, sagesse et une perspicacité propre à cultiver l’esprit et à soutenir le corps; il leur fait profiter d’une ville comme Rome et de la liberté de la campagne.

De 1à, il part, le 17 septembre 1903, avec vingt-neuf garçons et le frère Steck, originaire de la province d’Allemagne, pour Santa Maria a Vico, où les accueillent les pères Destro, Trèves et Di Giovine qui, pendant l’année, ont préparé le nid de l’école apostolique de la future province oblate d’Italie. Il poursuit son travail d’enseignement et d’éducation, avec des attributions pastorales dans l’antique sanctuaire.

Muté à Maddaloni, il y demeurera quatorze ans. Il prêche dans les églises des alentours et d’ailleurs. Il prend part aux missions populaires, un but qu’il considère comme le plus important dans la vie d’un Oblat. I1 se prête à toutes les tâches qu’on lui demande, retournant, lorsqu’il le peut, chez ses chers étudiants de l’école apostolique, se faisant proche des pauvres et des malades, que sa douceur et surtout sa bonté attirent irrésistiblement.

Le père Basile a été un éducateur sage qui savait stimuler les énergies, un maître de vie pour toutes les catégories de personnes, un orateur soigné et persuasif, un infirmier consciencieux et avisé, lui qui négligeait sa santé et ne soignait pas comme il aurait dû de ses nombreuses et lourdes infirmités, un confesseur assidu, un directeur d’âmes adroit et prudent. Il a été un écrivain élégant à la veine facile mais au style sobre comme l’était son comportement. Il a été le premier à proposer, soutenir et réaliser le projet d’imprimer un périodique qui relierait les œuvres de la province, juridiquement érigée, avec plusieurs intéressés et des collaborateurs, répandus à ce moment-là dans plusieurs régions d’Italie, grâce au travail de prédication de l’équipe des missionnaires. En préparation du centenaire de l’approbation pontificale de Constitutions et Règles, il a été le premier à lancer un opuscule Per le vie della luce, sur l’origine, le développement de la congrégation, ses œuvres en Italie et dans le monde, spécialement dans le domaine des missions extérieures, la figure de son Fondateur, etc.

Mais le père Antonio Basile a surtout été un Missionnaire Oblat de Marie Immaculée, toujours et partout, dans toutes les chaires et de quelque manière qu’il ait annoncé la Parole de Dieu: aux enfants et aux jeunes gens, aux prêtres et aux religieuses, aux junioristes et aux pères. Il avait une parole simple, persuasive, pénétrante, faite d’idées, de doctrine, d’exemples, d’applications pratiques, de découvertes spontanées auxquels s’ajoutaient, pour compléter le travail, la grâce de l’Esprit Saint et l’intercession de Marie qu’il invoquait.

Il est mort sur la brèche, c’est-à-dire durant une prédication de carême qui 1’avait conduit, en quatre étapes successives, dans les endroits les plus inaccessibles des Abruzzes. La dernière étape n’a pas été pas le dernier village au programme, mais le ciel, un samedi consacré à la Madone, la veille du jour de la Résurrection. Il serrait sur sa poitrine sa croix d’Oblat, entouré des pauvres d’un village perdu dans les neiges de l’Apennin, le 16 avril1927.

Francesco Trusso. OMI