Naissance à Montaldo Scarampi (Italie), le 21 décembre 1821
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 22 janvier 1847
Oblation perpétuelle à Jaffna, le 1er novembre 1848 (no 229)
Décès à Colombogam, Jaffna, le 18 novembre 1878.

Gaspare De Steffanis est né à Montaldo Scarampi, diocèse d’Asti, le 21 décembre 1821. Après quelques an­nées chez les Chartreux de Turin, il entra au noviciat de Notre-Dame de l’Osier le 22 janvier 1847 et y fit, semble-t-il, ses vœux de cinq ans avant son départ pour Ceylan, le 21 octobre 1847, avec les pères Étienne Semeria, François Ciamin et Louis Keating. Ils arrivèrent à Jaffna au début du mois de février 1848. Le 1er no­vembre 1848, le frère fit son oblation perpétuelle à Jaffna où il passa sa vie.

Dès les premières années à Ceylan, le père Semeria apprécia les services et les qualités du frère et le fit savoir à Mgr de Mazenod. Celui-ci écrivit au cardinal Fransoni, le 24 novembre 1853: «Le père Lempfrit vint avec un frère coadjuteur, chartreux comme lui. Ce frère est un petit saint qui fait beaucoup de bien dans la mission de Ceylan.» Dans un rapport, en 1862, Mgr Semeria écrivait: «Le frère Gaspard De Steffanis continue avec sa sainte patience à nous rendre les plus signalés services dans les affaires temporelles.» En effet, c’est lui qui a acheté les terrains où se trouvent aujour­d’hui la cathédrale, l’évêché et le couvent des Sœurs de la Sainte-Famille. Comme architecte diocésain, il a fait les plans et construit le catéchuménat, la crèche de Saint-Vincent-de-Paul, et autres édifices.

Le frère jouissait d’un bon caractère. Au retour d’un voyage, le père Bonjean écrivait au père Fabre, le 5 octobre 1858, qu’il fut heureux de revoir «le frère Gaspard, dont les heureuses et spirituelles saillies nous firent oublier, ce soir-là, les fatigues de notre long voyage». Dans une lettre au père Soullier, le 28 décembre 1877, le frère Charles Collin, novice, fait le récit d’une soirée au noviciat et ajoute: «Ce tournois oratoire n’eût pas été complet sans une improvisation de l’ini­mitable frère De Steffanis. Ce bon frère qui, lui, reste imperturbable, nous a fait rire aux larmes en traitant, dans un lan­gage dont lui seul a le secret, de omni re scibili et nescibili; il sait, en effet, donner à la langue française un cachet, une saveur toute particulière, en y mélangeant des ingrédients empruntés à toutes les nations, italien, anglais, tamoul…» (Mis­sions O.M.I. 16, 1878, p. 234).

Le frère eut une grave jaunisse au mois de mars 1878. On l’envoya en repos à l’orphelinat de Colombogam, où il mourut le 18 novembre, après avoir reçu le sacrement des malades le 21 octobre précédent. Dans son rapport au Chapitre général de 1879, Mgr Bonjean dit qu’à Jaf­fna on faisait aux pauvres deux distribu­tions de riz par semaine, et ajoute: «Le regretté frère De Steffanis faisait cette distribution avec une charité et une pru­dence qui n’ont fait que rendre plus vifs les regrets que sa mort prématurée a inspirés à la population entière de Jaffna, qui s’est portée en masse à ses funérailles» (Missions O.M.I. 18, 1880, p. 24).

Yvon Beaudoin, o.m.i.