Naissance à Valence (Drôme), le 11 janvier 1837
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 27 septembre 1856
Oblation à Montolivet, le 17 février 1858 (no 449)
Ordination sacerdotale à Ottawa, le 1er mai 1864
Dispense des vœux, le 2 juillet 1868
Décès à West Boylston, Mass., le 21 mai 1886.

Antoine Derbuel est né à Valence, France, le 11 janvier 1837, de Virgine Barnaux et de Jean Antoine Derbuel, boulanger. Il a commencé son noviciat à Notre-Dame de l’Osier le 27 septembre 1856 et a fait son oblation à Montolivet le 17 février 1858. En septembre 1858, le père Vandenberghe, maître des novices, écrivit qu’il «a été constamment un novice modèle, plein de piété, de zèle et de dévouement… Il lui manque un peu de maturité dans le jugement. Facilement aussi, il est soucieux.»

Le scolastique passa quelques mois au scolasticat de Montolivet en 1858, à Notre-Dame de l’Osier à la fin 1858 et au début de 1859 pour cause de mauvaise santé, puis fut envoyé à Bytown (Ottawa) au mois d’octobre 1859 dans l’espoir que sa santé se fortifiera. Dans le Registre du Personnel 1862-1863, on a écrit à la suite de ce nom: «D’un physique ordinaire, assez grand, assez fort, teint pâle. Il a des moyens, de la piété, l’amour de la vocation. Caractère inquiet, conscience perplexe. Souffre à l’occasion de sa fa­mille qui est pauvre. Porté à la mélan­colie. Il a quitté le scolasticat pour aller à Ottawa. Il est professeur au collège et jusqu’ici n’a pas avancé aux ordres. Imagi­nation très vive et qui se porte aisément aux excès dans les choses extérieures au point de perdre tout contrôle sur lui-même. Orgueil assez violent et passions assoupies, mais que le défaut de vigilance lui fait redouter…»

Après son ordination par Mgr Guigues le 1er mai 1864, le père a été professeur au collège d’Ottawa jusqu’à la fin de l’année scolaire 1867-1868. Au cours de l’été 1866, il fit, sans permission, un voyage en France. Le père Fabre le reçut paternelle­ment, examina ses dispositions, lui fit faire une retraite, puis le renvoya à son poste. D’après la revue Missions O.M.I., en 1868 le père est préfet de discipline et directeur des études au collège d’Ottawa; pendant l’été, il accompagne Mgr Guigues dans ses visites pastorales. Dans une lettre au père Fabre, au début juillet, le père annonce qu’il a écrit au cardinal Barnabò pour demander la dispense de ses vœux. Il invoque comme motif le fait qu’il n’est pas entré chez les Oblats pour enseigner dans un collège et qu’il doit aider sa famille, très pauvre. À cette occasion, il «a déclaré la prétention de recevoir 3000 francs de la Congrégation à titre de dommage et inté­rêt» (Conseil général, le 20 juillet 1868). On a jugé cette demande d’autant moins raisonnable que la Congrégation a secou­ru la famille du père depuis plusieurs années.

Après avoir obtenu la dispense de ses vœux, le 2 juillet 1868, l’abbé Derbuel fut curé de la paroisse Saint-Joseph de Pitts­field, Mass. (1868-1870), puis de West Boylston, Mass., États-Unis, (1870-1886), où il est décédé le 21 mai 1886.

Yvon Beaudoin, o.m.i.