Naissance à Quesnoy-sur-Deûle (Nord), le 26 août 1828
Prise d’habit à Montolivet, le 13 octobre 1855
Oblation à Montolivet, le 2 novembre 1856 (no 424)
Ordination sacerdotale à Marseille, le 27 juin 1858
Décès à Quesnoy-sur-Deûle, le 11 septembre 1908.

Henri D’Halluin (AG).

Henri D’Halluin est né à Quesnoy-sur-Deûle, diocèse de Cambrai, le 26 août 1828. Il a commencé son noviciat à Montolivet le 13 octobre 1855 et y a fait son oblation le 2 novembre 1856. Il a cependant fait plusieurs mois de noviciat à Notre-Dame de l’Osier et le père Vandenberghe a écrit de lui: «Bonus Israelita in quo dolus non est. Tellement bon qu’il ne peut presque supporter que les bons. Vous connaissez sa capacité.» En le présentant au conseil général pour la profession, en octobre 1856, le père Mouchette a écrit: «J’y dois ajouter que ce frère est bon, pieux et régulier, qu’il aime sa vocation et qu’il a un extérieur assez cultivé. Quant à sa capacité, le strict nécessaire est ce qu’on peut en exiger. Il a montré un caractère inquiet, soupçonneux en quelques circonstances et même une certaine obstination, mais au fond de tout cela on voit que c’est la tête qui est faible et le jugement qui manque. Je crois que ses défauts doivent être attribués à sa grande bonhomie plutôt qu’au vice.»

Ce jugement du père Mouchette n’a guère changé au cours des deux années de scolasticat. Dans ses comptes rendus, il écrit entre autres: «1856, généralement bien bon mais toujours bien bouché. Il gêne par sa simplicité; 1857, généralement régulier, mais susceptible, défiant, quelquefois rancunier; 1858, il paraît bien incapable d’exercer jamais le ministère. Aux diaconales, il montra peu ou pas d’intelligence… Bien régulier, mais toujours d’un caractère singulier. Il n’a pas assez de vertus religieuses et semble parfois en être incapable par manque de jugement…»

Malgré ces réflexions peu rassurantes, le scolastique est ordonné prêtre par Mgr de Mazenod le 27 juin 1858 et envoyé à Notre-Dame de la Garde où il demeure pendant six ans. Dans le Registre du Personnel 1862-1863, on a écrit sous son nom: «D’une famille aisée, il a reçu une bonne éducation. Son physique est agréable. Peu fort, piété vraie mais peu intelligente. Moyens intellectuels très peu étendus. Il n’a été promu au sacerdoce que sous la condition de ne pas exercer le ministère. Elle a été acceptée. Cependant des pouvoirs lui ont été donnés dans la suite à Notre-Dame de la Garde. Il a fait une partie de ses études à Saint-Sulpice où il fut jugé faible. D’un caractère sans portée et sans force.»

En 1864, le père D’Halluin reçoit son obédience pour Notre-Dame de l’Osier. Il l’accepte très mal, s’en plaint aux pères Fabre, Tempier et Sardou. On essaie de le calmer et le père Sardou reconnaît que le provincial est allé trop vite en enlevant le père de Notre-Dame de la Garde en un moment de tension entre les Oblats et Mgr Cruice.

Il passe une année à Notre-Dame de l’Osier et le père Cumin, supérieur, écrit que le père a participé à la mission de Bizonnes. «Le père D’Halluin qui a été pendant six années aumônier à Notre-Dame de la Garde, écrit-il, faisait ses premières armes dans le Dauphiné. Je dois une mention très honorable à l’empressement qu’il a déployé dans cette circonstance. Constamment au confessionnal, en chaire à son tour, il nous a rendu de véritables services, en même temps qu’il gagnait les sympathies générales.»

De 1865 à 1869, il réside à Royaumont puis est de nouveau aumônier à Notre-Dame de la Garde de 1869 jusqu’aux expulsions de 1903. Dans un rapport sur cette maison en 1902, le père Bessières écrit: «Les pères D’Halluin et Marthon sont deux vétérans, plusieurs fois chevronnés, comptant, le premier, quarante années et, le second, ving-cinq années de présence au sanctuaire.»

Lors des expulsions de 1903, le père quitte Marseille et va habiter chez sa sœur à Quesnoy-sur-Deûle. C’est là qu’il meurt le 22 septembre 1908, dans sa 84e année. Quelques pères de Waregem ont assisté à ses funérailles et donné au Supérieur général quelques détails sur la brève maladie et le décès du père.

Yvon Beaudoin, o.m.i.