Naissance à Chaspuzac (Haute-Loire), le 1er avril 1825
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 14 août 1847
Oblation à N.-D. de l’Osier, le 15 août 1848 (no 205)
Ordination sacerdotale à Marseille, le 22 décembre 1849
Décès à Limoges, le 17 mars 1895.

Jean Pierre Eymère est né à Chaspuzac, diocèse de Le Puy-en-Velay, le 1er avril 1825. Il est entré au noviciat de Notre-Dame de l’Osier le 14 août 1847 et a fait son oblation le 15 août 1848. Admis à la profession au conseil général le 7 août précédent, on lit à son sujet dans le procès-verbal de la séance: «Il est du diocèse du Puy, le R.P. Léonard [Baveux] l’a pris au grand séminaire de cette ville où il faisait sa théologie. Ce jeune homme ne s’est pas démenti un seul instant depuis son entrée au noviciat. Sa régularité et sa piété ont constamment édifié ses frères. Il a d’ailleurs un fort bon caractère et des talents suffisants.»

Mgr de Mazenod l’ordonne prêtre le 22 décembre 1849 et l’envoie aussitôt en Algérie afin d’y remplacer le père Jean-Baptiste Bellanger qu’on vient d’expulser pour avoir dilapidé les biens de la Congrégation. En arrivant en Algérie, le jeune père est victime d’un grave accident. Le Fondateur écrit dans son journal, le 22 février: «Ce bon et excellent père Eymère que j’avais envoyé en Algérie pour remplacer le Judas qui avait trahi la Congrégation et l’Église, avant même d’arriver à sa destination, par une imprudence déplorable, a trouvé la récompense de son dévouement et de sa bonne volonté. Les chevaux de la diligence qui le portait à Blida ayant pris le mors aux dents, ce bon père a eu la malheureuse pensée de sauter à bas de la diligence et en tombant il s’est à peu près tué […] Nous perdons un charmant sujet, plein de jeunesse, de zèle et de santé, qui nous promettait un long et fructueux ministère. Je suis accablé du coup et je supplie le Seigneur de m’accorder la grâce de supporter cette perte si sensible à mon cœur avec la résignation que nous devons avoir pour tout ce qu’il lui plaît d’ordonner.»

Le père Eymère se remet cependant bientôt de cette chute et revient en France en juillet 1850 lorsque le Fondateur rappelle les Oblats d’Algérie pour accepter plutôt une mission en Afrique du Sud. Pendant de nombreuses années, le père prêche des missions et des retraites dans plusieurs diocèses de France et fait partie de plusieurs communautés oblates. Les sources dont nous disposons ne nous permettent pas de préciser tous les lieux et les dates de ses déplacements. Il demeure et travaille à Romans au diocèse de Valence en 1853-1857, à Talence au diocèse de Bordeaux en 1857-1859, à Limoges en 1862-1864, à Autun en 1865-1867, à Pontmain en 1873, à Angers en 1877-1880. D’après les premiers Personnels de la Congrégation et la revue Missions O.M.I., on sait que en 1882-1883 il est socius du maître des novices et économe à Saint-Gerlach en Hollande, économe à Saint-Andelain en 1887-1892, à Limoges en 1893-1895. Dans un rapport, le supérieur de Limoges écrit en 1893 que le père Eymère reste à la maison «gardien de la chapelle et modèle dans la fidélité à la règle et aux exercices religieux». Il meurt à Limoges le 17 mars 1895.

Yvon Beaudoin, o.m.i.