Naissance à Côte-Saint-André (Isère), le 9 mai 1822
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 1er novembre 1841
Oblation à N.-D. de l’Osier, le 1er no­vembre 1842 (no 100)
Ordination sacerdotale à Montréal, le 27 avril 1845
Décès à Lowell, Massachusetts, le 16 février 1895.

André-Marie Garin est né à Côte-Saint-André, diocèse de Grenoble, France, le 9 mai 1822, de Philibert Garin, marchand-épicier, et de Françoise Emptoz-Falcoz. Après avoir fréquenté le petit séminaire de la Côte-Saint-André et le grand sémi­naire de Grenoble, André-Marie commen­ça son noviciat à Notre-Dame de l’Osier, le 1er novembre 1841 et fit profession per­pétuelle le 1er novembre 1842. Il continua ses études au grand séminaire de Mar­seille et partit pour le Canada en juin 1844, avec les pères Eugène Guigues et Pierre Aubert. Mgr de Mazenod annonça ce départ au père Honorat le 8 juin, et ajouta: avec Guigues part «le frère Garin, charmant oblat qui n’est encore que diacre mais qui se rendra très utile à la mission». Sa théologie terminée à Longueuil, Mgr Ignace Bourget, évêque de Montréal, l’ordonna prêtre à Montréal, le 27 avril 1845.

Quelques mois après son ordination, le père partit pour les missions de Témiscamingue et d’Abitibi avec le père Laverlochère puis, à son retour en sep­tembre 1845, se rendit à la résidence de Saint-Alexis de la Grande-Baie, au Saguenay. Il fit les missions du Golfe Saint-Laurent en 1846, 1848 et 1850, celles de la Baie James en 1847 et celle du Lac Saint-Jean en 1849. Il quitta le Saguenay pour la résidence de Saint-Pierre-Apôtre de Montréal, en 1849, où il se dévoua en qualité de missionnaire-prédicateur et surveilla les travaux de construction de l’église en 1851. Il devint ensuite missionnaire en chef de la mission de la Baie James (1852-1857), accompa­gna Mgr Alexandre Taché, évêque de Saint-Boniface, en Europe en 1856-1857 et, à son retour, fut nommé supérieur et curé de la paroisse Saint-Pierre de Platts­burgh, N.Y. (1857-1862), puis de Holy Angels de Buffalo, N.Y. (1862-1865).

Il revint ensuite à Québec (1865) et à Montréal (1865-1866), passa quelques mois à la paroisse Saint-Sauveur de Québec (1866-1867), à Montréal (1867-1868), puis prêcha une retraite à Lowell en 1868, retraite qui est à l’origine de l’établissement des Oblats dans cette ville, où il demeura jusqu’à sa mort. On lui doit la construction des églises «Immaculate Conception» pour les fidèles de langue anglaise, de Saint-Joseph et de Saint-Jean-Baptiste, ainsi que des écoles pour les Canadiens-français. Il s’occupa également de Haverhill, de Lawrence et de North Billerica.

Le père Garin a prêché beaucoup de missions et de retraites au Canada et aux États-Unis; il a surtout prêché dans les paroisses de Lowell où il fut curé. Dans sa notice nécrologique, le père Tortel écrit à ce sujet: «Son moyen d’action n’était pas le sermon proprement dit. Quelques ser­mons de mission ou de circonstance for­maient tout son bagage. Il était parvenu à conduire sa paroisse par ses annonces, ses avis et ses prônes, à l’exemple de nos anciens qui puisaient à cette même source le secret du succès dans leurs missions. C’est par ce genre de prédication simple, familière, mais sans trivialité, qu’il exer­çait son vrai magistère et sa direction paternelle, atteignant indistinctement indi­vidus et familles […] Sentinelle vigilante ayant les yeux ouverts ainsi que les oreilles, il ruminait à loisir du lundi au samedi ce qu’il voyait, ce qu’il entendait et parfois, quelques minutes avant de monter en chaire, il éventait une trame dange­reuse pour l’âme de ses ouailles. Que de parties de plaisir, folles et dangereuses courses, danses, que de voyages sans pro­fit spirituel et temporel, annoncés à grand renfort de majuscules dans les journaux, venaient se briser devant l’annonce du rév[érend] père Garin! La verve de son esprit se prêtait à tous les tons: le doux et l’acide, le solennel et le familier, le grave et le plaisant, avec la note sympathique pour dominante. Quiconque l’avait enten­du ne pouvait bon gré mal gré l’oublier…»

Au début de février 1895, une fièvre l’oblige à se mettre au repos. On le con­duit à l’hôpital Saint John. Il reçoit le saint viatique le 14. Il meurt le 16 février, à l’âge de 73 ans. La reconnaissance popu­laire lui a élevé un monument à Lowell, une rue de la ville et la Garin Terrace. Un canton et un lac de la province de Québec portent son nom. Les Amérindiens l’avaient surnommé Milo taugashit «La voix claire». Il est l’auteur de quelques ouvrages en langue amérindienne. Son corps repose dans le cimetière Saint-Joseph de Lowell.

Yvon Beaudoin
et Gaston Carrière, o.m.i.