Naissance à Castlebridge, comté de Wexford, Irlande, le 24 septembre 1837
Prise d’habit à Sicklinghall, le 24 fé­vrier 1855
Oblation à Sicklinghall, le 25 février 1856 (no 410)
Ordination sacerdotale à Marseille, le 24 juin 1860
Décès à Tamworth, Angleterre, le 14 septembre 1870.

Edward Healy est né le 24 septembre 1837 à Castlebridge, diocèse de Ferns en Irlande. Il a commencé son noviciat à Sicklinghall le 24 février 1855 et y a fait son oblation le 25 février 1856. Le conseil général l’avait admis à la profession le 1er février précédent avec cette annotation: «Ce jeune homme, attiré dans la Congré­gation par le frère Verdet à l’occasion des quêtes qu’il faisait en Irlande pour la construction de notre église à Leeds, a commencé son noviciat à Lys Marie le 24 février de l’an dernier. Sans avoir rien de bien saillant ni pour le talent ni pour la piété, ce sujet possède de bonnes qualités qui le font juger propre à notre Congré­gation; il est d’un caractère doux et docile, d’une santé robuste, est très attaché à sa vocation et aime la régularité…»

Il a fait une année de philosophie à Sicklinghall; il reçut alors la tonsure et les ordres mineurs et passa quelque temps chez lui en repos. Il fit ensuite trois années de théologie (1857-1860) à Montolivet. Le père Antoine Mouchette, modérateur des scolastiques, le nomme très souvent dans ses rapports à l’adminis­tration générale. Il le trouve généralement régulier et bien appliqué à tous ses devoirs. Au début de 1859, il doute cependant s’il doit le laisser avancer dans les ordres: «Ce que je craignais, écrit-il, est réel. Ce frère n’a pas ou presque pas d’initiative pour les choses de piété; il fait à peu près tout par manière d’acquis, sans goût et sans beaucoup d’efforts pour se surmonter, de là sa conduite équivoque, sans solidité…»

Le scolastique est ordonné prêtre par Mgr de Mazenod le 24 juin 1860. Celui-ci se proposait de l’envoyer à Ceylan mais, à la demande du père Joseph Arnoux, il l’a laissé dans sa province d’origine. Dans la brève notice du père Healy, le père John King ne donne aucun détail sur les obé­diences du père et sur les ministères qu’il a exercés. L’auteur de l’ouvrage sur le centenaire du Mount Saint Mary, à Leeds, le place à cet endroit, en 1861-1865. D’après le Codex de Sicklinghall, il est à Liverpool en mars 1866. Il fait partie de l’équipe missionnaire d’Inchicore en 1866-1868, d’où il va à Tower Hill, Londres. À Londres, peu avant sa mort, le père Healy a aidé une jeune congrégation religieuse: les Pauvres Servantes de la Mère de Dieu. Une sœur de cette congrégation a écrit: «Les Pères Oblats ont été très bons pour nous. Le père Edward Healy, o.m.i., s’est intéressé beaucoup à notre œuvre et, dans les heures de difficulté et de décourage­ment, il était disponible pour nous aider et nous conseiller.»

Le 14 septembre 1870, les pères Hea­ly et William Ring revenaient de Dublin à Londres, quand «par la négligence d’un aiguilleur, à Tamworth, le train, lancé hors de la voie, vint frapper avec violence le parapet et fut précipité dans la rivière. Le père Ring réussit à gagner le rivage à la nage, le père Healy fut retenu au fond de l’eau par le poids des wagons».

La mère Frances Magdalen Taylor, fondatrice de la congrégation des Pauvres Servantes de la Mère de Dieu, a écrit dans les annales de la communauté: «Il est mort avec son rosaire dans les mains et une prière sur les lèvres, en vrai serviteur de Marie pendant sa vie et à sa mort. Sa pauvreté a été tellement austère qu’on n’a rien trouvé à donner à ceux qui désiraient quelques souvenirs de lui. Pour notre communauté, sa perte a été et reste très pénible mais, depuis, nous avons senti qu’il priait pour nous, veillait sur nous et demeure un véritable ami au ciel comme il l’était sur la terre.» Ses restes reposent dans le cimetière oblat de Sicklinghall.

Yvon Beaudoin
et Michael Hughes, o.m.i.