1. La population et la localité
  2. Les débuts
  3. École primaire en 1857
  4. Le collège de l’Immaculée Conception de Dublin (1861-1867)
  5. Les missions paroissiales et les retraites
  6. La bibliothèque de conférences enregistrées
  7. La mission locale
  8. Confréries, associations et dévotions
  9. Le Lourdes irlandais
  10. Le ministère auprès de la jeunesse
  11. De chapelle de secours à paroisse
  12. L’Association missionnaire de Marie Immaculée
  13. Les pèlerinages à Lourdes
  14. Bureau de développement missionnaire
  15. La résidence et les bureaux du provincial
  16. La formation oblate
  17. L’église de Marie Immaculée
  18. L’église, 1876
  19. La maison de la communauté, 1861
  20. Le cimetière oblat
  21. La crèche, 1856
  22. Le chemin du rosaire
  23. Les supérieurs locaux
  24. Les curés et les collaborateurs

La maison de retraite d’Inchicore à Dublin est considérée comme la maison-mère de la province anglo-irlandaise. Depuis les débuts un lien étroit existe entre les Oblats et les gens de l’endroit; cela continue toujours. C’est de là que sont venues beaucoup de vocations reli­gieuses et sacerdotales. Lors du 150e anni­versaire en 2006, tout le voisinage a participé aux joyeuses célébrations reli­gieuses et sociales. Furent aussi présents le président de l’Irlande, le maire et l’archevêque de Dublin, le père Wilhem Steckling, supérieur général, et d’autres dignitaires ecclésiastiques.

Aujourd’hui dans la maison on a les membres du conseil provincial, les pères chargés de la paroisse, de l’AMMI et du bureau de développement missionnaire, quelques prédicateurs et des Oblats à la retraite. C’est là que se trouvent les archives provinciales et le bureau de la revue Oblate Missionary Record.

La propriété comprend trente ou quarante acres où il y a l’église, la maison de la communauté, une école primaire, la salle Arus Mhuire, une grotte et une crèche, une vaste salle de basket-ball, les bureaux du service social, un cimetière, un parc et un terrain de stationnement.

La population et la localité
Lorsqu’il cherchait un endroit convenable pour la première fondation oblate en Irlande en 1856, les pères Au­gustiniens du chemin St. John, conseil­lèrent au père Cooke d’aller au quartier Kilmainham. Après entente avec le diocèse, les Oblats reçurent l’autorisation de s’établir dans la paroisse St. James, comté de Dublin, à Goldenbridge ou Inchicore, Kilmainham, à l’ouest de la ville. L’endroit se trouvait encore hors des limites de la ville. En 1867-1868 Kilmainham devint municipalité, incorpo­rée à Dublin en 1960. Le père Ring a joué un rôle dans cette transition.

Les ateliers de «Great Southern and Western Railway Company» se trouvaient dans cette localité. Maintenant connue sous le nom de CIE, l’entreprise était considérée dans les années 1860 comme un ensemble auto-suffisant. La compagnie avait construit 148 maisons où habitaient 850 personnes. Les employés de la compagnie formaient une importante partie des ouailles que la mission desservait. Ils provenaient pour une bonne part des fonderies et des employés des chemins de fer d’Angleterre. «La plupart étaient Irlandais, adroits et intelligents, mais beaucoup avaient vécu pendant longtemps en négligeant leurs devoirs religieux », écrit le père Cooke.

Les Oblats avaient été précédés à Inchicore par les Sœurs de la Merci qui avaient fondé en 1855 un asile et une école à Goldenbridge. Le Fondateur les visita en 1857. Les Oblats furent direc­teurs spirituels à l’asile. Une autre pré­sence remarquée dans la localité étaient les baraques «Richmond» de l’armée britannique, construites vers la fin du 18e siècle. Mille six cents soldats y habitaient. Il y avait un quartier pour les soldats mariés.

Les débuts
En 1856, le père Cooke acheta une ferme de 26 acres dont il prit possession le 21 juin. Les Oblats s’installèrent dans une petite maison de ferme. Les premiers membres de la communauté furent les pères Cooke, provincial, Prideaux Fox, Gustave Richard qui arriva comme supérieur le 12 août, les frères Kearney et Biggan, responsables de l’école. Deux jeunes pères destinés aux missions arrivèrent à la fin de 1856, les pères Crousel et Eynard. Le père Richard était déjà malade et mourut le 20 avril 1857.

École primaire en 1857
À l’arrivée des Oblats, les catholiques luttaient pour l’éducation confessionnelle des jeunes. Beaucoup d’enfants catholiques fréquentaient les New National Schools et étaient la proie du prosélytisme. La première école ouverte à Inchicore en 1853 était une école de ce genre, appelée localement model school. Mgr Paul Cullen, archevêque de Dublin, demanda au père Cooke de commencer une école pour les enfants catholiques. Une petite école fut ouverte le 13 janvier 1857, dans une remise, par le frère Laurence Biggan, ex-maître, assisté du frère Joseph Kearney. Environ 140 enfants y arrivèrent, plusieurs venant de la model school. Des cours du soir furent donnés aux adultes et aux jeunes appren­tis. En 1864, on ouvrit un nouvel édifice scolaire appelé chapel school. Le personnel était composé des frères L. Biggan, Patrick Mahoney, Patrick Malone et plus tard du frère Thomas Manelis. En 1874, l’école fut placée sous l’égide de la National School Board. Il y avait alors quelque friction au sujet de l’exposition du crucifix et de statues. On arriva à un compromis pour les renfermer dans un petit placard qu’on ouvrait au moment des prières. Cela continua jusqu’en 1926. C’est alors que le père Michael Sweeney, supérieur de la maison de retraite qui prêchait dans la cathédrale en présence de la hiérarchie et des membres du gouver­nement irlandais, fit un appel pour sortir ces symboles des catacombes. Il le fit le lendemain dans les écoles des Oblats et, ensuite, résista avec succès à une plainte portée par un inspecteur d’école. L’édifice actuel en granit fut construit par le père Daniel Collier et ouvert le 3 août 1936. La salle adjacente Arus Mhuire fut ouverte le 12 avril 1937. En 2007, 148 garçons et 120 filles fréquentent l’école. Jusqu’en 1982 on ne recevait que des garçons. Deux récents archevêques de Dublin y ont reçu une partie de leur éducation. La model school est aussi passée ces dernières années sous la direction du curé d’Inchicore.

Le collège de l’Immaculée Conception de Dublin (1861-1867)
Le 24 juillet 1861, les Oblats prirent possession de locaux aux numéros 22-23 de la rue Thomas en vue d’ouvrir un col­lège secondaire qu’on appellera collège de l’Immaculée Conception. Le père Lenoir fut le premier directeur. On y fit venir les 15 junioristes de Sicklinghall. Dans une lettre non datée au père Arnoux, conservée dans le Codex de Sicklinghall, le père Bennet décrit son arrivée avec les junioristes après une dure traversée, mais «les garçons vont tous bien ». Les locaux, ajoute-il, sont «un petit palais, mais sur une rue bruyante ». C’est Mgr Paul Cullen qui invita les Oblats à fonder ce collège. Il n’y avait encore à Dublin que trois écoles secondaires. Le 14 avril 1862, les élèves furent examinés en latin, grec et histoire ancienne par M. Steward de l’université catholique. Il fut très satisfait (Missions OMI, 1862, p. 451). En juin 1862, on déménagea le collège au numéro 62 de Upper Mount Street, Merrion Square. Cette année là, dans son rapport au Supé­rieur général, le père Cooke décrit le collège comme une résidence dépendante de la maison d’Inchicore (Missions OMI, 1862, p. 6). Le père Peter Nolan en était le directeur, assisté de deux pères et de deux scolastiques qui étudiaient en même temps la théologie. Le père Denny dit que le collège suivait une éducation éclairée et avancée. Les matières comprenaient le latin, le grec, l’anglais, l’italien et les mathématiques. Il y avait 30 élèves en 1862, 150 en 1864. Parmi ceux-ci se trouvaient les frères Gaughren, Anthony et Matthieu, qui devinrent oblats et suc­cessivement évêques de Kimberley et de l’État libre d’Orange en Afrique du Sud. Il n’était pas facile de former un person­nel. Ce problème et celui des difficultés financières forcèrent les autorités à fermer le collège en 1868 bien qu’on espérait qu’il aurait été une bonne source de vocations.

Les missions paroissiales et les retraites
En 1966 le provincial écrivit dans son rapport au Chapitre: «Notre travail prin­cipal en Irlande a toujours été la prédication des missions et des retraites. À mesure que nous avons été connus par cet apostolat, il y a eu une augmentation correspondante de vocations oblates.» La prédication d’une mission prêchée par les pères Cooke, Gubbins, Fox et Arnoux dans l’église des Augustiniens du chemin Saint John en mai 1856 a préparé la voie des Oblats à leur entrée à Inchicore. La communauté a envoyé des missionnaires dans toute l’Irlande et au-delà. Le person­nel provenait de toutes les maisons mais il y avait une équipe permanente à Inchi­core. Parmi les premiers missionnaires les plus importants avec le père Cooke furent les pères Fox et Kirby. L’équipe des prédicateurs a été très active tout au long du 19e siècle. Dans son rapport au Chapitre de 1873 le provincial écrit que «Inchicore est par excellence la maison missionnaire. Dans toute l’Irlande nous ne travaillons pas dans les paroisses; nous sommes purement et simplement des reli­gieux missionnaires.» En 1879, cinq pères étaient entièrement assignés aux missions qui duraient habituellement trois semaines. Ils travaillaient normalement par groupe de trois, bien qu’en octobre 1877 le père Cooke conduisit 17 Oblats à la mission générale de Belfast dans les six principales paroisses de la ville. On donna 80 missions dans la période 1873-1879 et 132 en 1887-1893, de même que 156 retraites. Dans les années 1950, l’équipe missionnaire comptait 11 pères. «Nous pouvons sûrement dire que dans aucune autre période de notre histoire la prédi­cation des missions et retraites a été aussi prospère », écrivait le provincial dans son rapport au Chapitre de 1953. «Au cours des trois ou quatre dernières années, les demandes de missions et retraites ont atteint des proportions embarrassantes.» Entre 1859 et 1964, 532 missions ont été prêchées. Cependant on voit augmenter une attitude d’indifférence dans un grand nombre de jeunes, de professionnels et de personnes éduquées qui se considèrent exempts de prendre part aux missions populaires », remarque le provincial dans son rapport au Chapitre de 1959. Avec les profonds changements survenus dans l’Église et la société, la prédication des missions a diminuée d’une façon dras­tique. De nouvelles approches d’évangéli­sation sont apparues. Quelques pères sont encore engagés dans la prédication et trouvent que les fidèles sont enthousiastes et reconnaissants pour une prédication basée sur la Parole de Dieu et qui conduit à une spiritualité plus profonde. Toute occasion qui se présente pour prêcher est saisie.

La bibliothèque de conférences enregistrées
Au début de 1963, l’idée d’une bibliothèque de conférences enregistrées sur bandes magnétiques, envoyées par la poste aux communautés de religieuses, est venue au père Patrick McDonnell, alors provincial, qui a été mis au courant de ce nouveau ministère par les Oblats de la province d’Australie. Le but principal de cette bibliothèque était de rendre la pensée et l’esprit du second Concile du Vatican plus vivants chez les sœurs et à travers elles chez les enfants à qui elles enseignent. Le père McDonnell confia cette tâche au père Deehan qui obtint l’autorisation des évêques irlandais. Il fit trois visites à Rome pendant le Concile pour interviewer les théologiens les plus connus. Des cours d’Écriture sainte et de liturgie furent préparés avec commentaire des documents du Concile.

Le projet débuta en mars 1963 dans cinq couvents. En 1966, 200 communau­tés d’Irlande, Angleterre, Écosse et Galles recevaient ces conférences qui compre­naient 17 cours de 12 bandes chacun. Les conférenciers étaient des orateurs et des écrivains de beaucoup de congrégations et du clergé diocésain, y compris l’arche­vêque Dermot Ryan, l’évêque Cathal Daly et Mgr John Greehy. Les conférences étaient utilisées dans des sessions d’étude et dans des journées de récollection. Le père Deehan a aussi eu l’idée d’une cas­sette mensuelle contenant un commen­taire, avec arrière-plan biblique, des lectures liturgiques du dimanche et des jours de fêtes. Le frère Terence Williams Keogh et le père Charles O’Connor s’oc­cupaient de l’enregistrement et de l’outil­lage pour reproduire. C’était un travail de pionnier et le père Deehan a introduit un des premiers appareils portables de video en Irlande, démontrant aux évêques et aux grands séminaires son potentiel homilé­tique. Ce projet prit fin lorsque les pro­duits commercialisés sont apparus sur le marché pour répondre aux besoins qui augmentaient.

La mission locale
Lorsque Mgr de Mazenod et l’arche­vêque de Dublin se rencontrèrent à Dublin en 1857, celui-ci promit aux Oblats une paroisse à Inchicore, mais ce projet a été renvoyé à plus tard. Cela n’a pas empêché de voir prospérer la mission locale.

Confréries, associations et dévotions
Dès le début, elles ont joué un rôle important dans la vie spirituelle des gens d’Inchicore, favorisant la pratique reli­gieuse et la piété. La confraternité du sca­pulaire de l’Immaculée Conception pour les deux sexes a été établie par le père Fox à la vigile de la fête de l’Immaculée Conception le 7 décembre 1856. On lit dans le Codex: «Les membres ont été inscrits et ont élu leur président et autres dignitaires. Le costume est beau et plaît à l’œil. La confraternité a eu sa première procession à vêpres. On portait une statue de la sainte Vierge.» Leur présence à la bénédiction du Fondateur à Inchicore le 26 juin 1857 est mentionnée dans le codex.

Pendant bien des années trois grandes neuvaines furent célébrées annuellement: celles de l’Immaculée Conception, de Notre-Dame de Lourdes et de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. La neuvaine à Notre-Dame de Lourdes et sa conclusion par une procession aux flambeaux atti­raient les fidèles de toute la ville et même de plus loin. La première procession aux flambeaux sur le modèle de celles de Lourdes s’est faite sur le terrain le 11 février 1927. Le père Lennon a apporté à Inchicore une relique de sainte Berna­dette en 1938. Elle fut vénérée par 3000 personnes le 15 août et elle l’est encore chaque année le 11 février. Pendant la guerre 1941-1944 on interrompit la neuvaine du Rosaire mais on pria pour la paix pendant la neuvaine de Notre-Dame de Lourdes. Pendant l’année sainte de 1951 les quatre branches de l’association marchèrent vers l’église de l’Immaculée Conception de Clondalkin pour gagner l’indulgence, et la procession se déploya sur près d’un mile. Le temps des asso­ciations est passé, mais l’esprit a survécu dans un groupe de collaborateurs qui rendent encore des services à la mission.

Le Lourdes irlandais
La dévotion à Notre-Dame de Lourdes a formé une importante partie de la spiritualité de la province à ses débuts. En 1924, le père Michael Sweeney a célébré la messe à la grotte de Lourdes. Il a été impressionné par la dévotion des pèlerins irlandais et a prié pour être capable de construire une reproduction exacte de la grotte de Lourdes à Inchicore. Il envoya à Lourdes le frère Patrick McIntyre pour prendre les dimensions et la mesure des contours de la grotte. En 1928, avec l’aide de volontaires, le frère commença l’exca­vation pour les fondations de la grotte, située derrière l’église. Ce fut une cons­truction exceptionnelle et, ce qui est regrettable, il n’y a pas de plans.. Des centaines d’employés des chemins de fer y travaillèrent, surtout le soir, pendant deux ans, et la grotte irlandaise de Lourdes fut officiellement inaugurée le 11 mai 1930. La foule a été estimée à cent mille personnes. Mgr Byrne, archevêque de Dublin, présida la messe solennelle et Mgr McNealy of Raphoe fut le prédicateur invité. Mgr Patrick Collier, évêque de Ossory, prêcha ensuite à la grotte et bénit la statue. En 1941-1942 le frère McIntyre éleva et refit le parquet de la grotte et compléta l’arc de la Vierge couronnée. En 1943, il construisit la magnifique balus­trade qui entoure la place de la grotte. Lorsque le noviciat de Cahermoyle fut fermé, le Calvaire qui s’y trouvait fut transporté sur la place de la grotte.

Le ministère auprès de la jeunesse
Le ministère auprès de la jeunesse a toujours été un élément caractéristique de la mission. L’actuel Saint Joseph’s Boy’s Club a commencé et a été dirigé par la société Saint-Vincent de Paul en 1944. Il a acquis ses locaux actuels en 1946. En 1965, le père Joseph Horan procura un local pour un jeu de basket-ball et d’autres sports sur les terrains afin de pourvoir aux besoins de l’association des Filles de Marie Immaculée et autres jeunes filles du quartier. Il fit construire une salle à cette fin en 1971 et forma une nouvelle équipe féminine de basket-ball, tout en encourageant les autres sports. En 1997, le feu détruisit ce magnifique local, mais il est sorti de ses cendres grâce aux efforts du père Patrick Carolan, alors curé, avec le concours financier du programme d’aide aux sports du gouvernement irlan­dais, de l’assurance et des Oblats. Ce local fut officiellement ouvert par le Premier ministre en 2002 et fut un bon endroit pour le basket-ball des écoles, des équipes locales et des groupes de toute l’Irlande. Le local servit à plusieurs usages: FAS, bureau du gouvernement pour l’emploi, «Links» et «Turus », pro­grammes de réhabilitation des drogués, crèche, repas pour les gens âgés, palestre, etc.

De chapelle de secours à paroisse
Après l’obtention de l’indépendance politique en 1921, les baraques Richmond, alors appelées baraques Keogh, ont été libérées par les militaires et ont servi de logements. La population environnante augmentait et, en 1933, la paroisse Saint James fut divisée. La mission oblate se trouva dans les limites de la paroisse Saint Michael, confiée au clergé diocésain. Cependant, en 1972 la paroisse Saint Michael fut elle aussi divisée en trois paroisses; une d’entre elles eut son siège dans la mission oblate sous le titre de Marie Immaculée. Aujourd’hui le person­nel comprend trois Oblats, une religieuse et un jeune travailleur avec qualifications professionnelles. Ils travaillent en colla­boration avec un conseil paroissial actif. Au cours des dernières années plusieurs maisons d’habitations ont été construites. Une bonne partie du territoire d’Inchicore a été occupé graduellement par des demeures privées. Tout dernièrement il y a eu un fort courant d’immigrés et de réfugiés provenant de l’Europe de l’Est, de l’Asie et de l’Afrique.

L’Association missionnaire de Marie Immaculée
Dans son rapport au Chapitre général de 1879, le provincial rappela qu’en 1876 une nouvelle association pour hommes et femmes était fondée, du nom de l’Imma­culée Conception. C’était la coutume des pères d’inscrire des membres pendant les missions. Les statuts de l’association prescrivaient une messe par mois, un sermon et une communion. Le père Ring en a été le fondateur. Lors du Chapitre de 1893, l’association comptait 3 500 membres. Elle fut une des semences qui a été à l’origine de l’Association Mission­naire de Marie Immaculée (AMMI). Les quartiers généraux irlandais ont été à Inchicore depuis 1934, lorsque le père Sweeney en est devenu le directeur. Depuis lors il y a une lignée de dévoués directeurs, assistés d’un personnel perma­nent: le père Eugène Doherty, McArdle et actuellement le père Mulligan. L’asso­ciation a aidé à la formation spirituelle de nombreux associés et a procuré par ses activités d’énormes sommes aux missions.

Les pèlerinages à Lourdes
Le pèlerinage annuel à Lourdes est un activité spéciale de l’association en Angleterre et en Irlande. C’est le père Ring qui en a été l’initiateur. Les pèlerinages ont été interrompus pendant la première guerre mondiale de 1914-1918. Ils furent repris en 1927 et continués jusqu’en 1939. Après la seconde guerre mondiale, les pèlerinages organisés par l’AMMI ont repris en 1951 et continuent depuis lors. Ils nécessitent un important travail de la part des volontaires: brancardiers, domestiques, infirmiers, médecins, Oblate Youth Service pour s’occuper des invalides qui font toujours partie des pèlerinages.

Bureau de développement missionnaire
Ce bureau fut fondé par le provincial en 2005 «afin d’augmenter l’intérêt pour nos missions, en procurant des fonds et par des échanges entre elles ». Il est parti­culièrement impliqué par son accès aux fonds du gouvernement par l’intermé­diaire d’une compagnie appelée Irish Missionary Resources Services. Il a réussi à obtenir de l’argent pour des projets oblats à Sri Lanka, en Afrique du Sud et en Zambie, au Congo, au Zimbabwe et au Bangladesh. Le bureau agit par l’entre­mise d’un directeur (Oblat), d’un agent de liaison (laïc) et d’un comité. Le premier directeur est le père Paul Byrne.

La résidence et les bureaux du provincial
Le père Fabre avait demandé au provincial de demeurer à la maison de retraite d’Inchicore pendant six mois par année et en Angleterre pendant six autres mois. En examinant les listes du person­nel à partir de 1862, on voit que le nom du provincial figure toujours comme résident à Inchicore. Seul le père Thomas Pinet préféra vivre à Leeds en Angleterre. En 1972, le père Dore, provincial, fit l’acquisition d’une nouvelle résidence au numéro 170 de Merrion Road à Dublin. En 2007, le père Fitzpatrick, provincial, retourna à Inchicore.

La formation oblate

Juniorat et scolasticat
D’après le père Denny un juniorat a été fondé à Inchicore en 1856. Les scolastiques de Sicklinghall y sont arrivés en 1862. Dans son rapport au supérieur général en mars 1863, le père Cooke con­firme la présence à Inchicore de 12 junioristes et de 13 scolastiques. Le junio­rat était dirigé par le père William Bennett, pendant que le modérateur des scolastiques était le père Mangin, assisté du père Malmartel. En 1863, les scolas­tiques furent envoyés à Autun.

Scolasticat de la Congrégation de 1880 à 1885
En 1880 la communauté d’Inchicore a dû donner l’hospitalité aux scolastiques d’Autun, après leur expulsion de France. Pendant quatre ans ils ont occupé le dernier étage de la maison de retraite. Ils arrivèrent à Dublin en novembre 1880. On ne peut préciser combien ils étaient, le nombre varie selon les diverses sources. Il semble qu’ils étaient environ trente frères scolastiques et prêtres, arrivés avec le père Charles Tatin comme supérieur. Ils furent cordialement accueillis par la com­munauté. Avant leur départ pour Belcamp Hall, Raheny, Dublin, en février 1885, 22 scolastiques français y ont fait les vœux perpétuels.

Prénoviciat
Un petit prénoviciat fut logé dans une aile du troisième étage en 1987-1989.

L’église de Marie Immaculée
Le point central de la mission oblate à Inchicore a toujours été son église. La première église fut construite en bois par des volontaires de l’endroit, surtout des employés des chemins de fer. L’évé­nement, qui fait partie du folklore du voisinage, est ainsi décrit dans le Codex historicus, le 24 juin 1856: «Dès que les voisins ont appris que les missionnaires s’étaient établis à Inchicore, l’enthou­siasme devint général et tous semblèrent désirer y voir aussitôt l’érection d’une chapelle. Ils proposèrent plusieurs endroits. À la fin on résolut de construire une chapelle temporaire en bois. Le soir même 400 hommes, employés des chemins de fer, étaient sur place avec des marteaux, des scies et autres instruments de charpentiers. Le père Cooke arriva vers 6 heures de l’après-midi avec M. O’Connor et ne fut pas peu surpris de voir d’aussi nombreux travailleurs avec autant de bonne volonté. Ils creusèrent à la hâte une espèce de fondation et mirent une grosse pierre dans un coin. C’était la fête de saint Jean-Baptiste et il arriva par chance que le bon évêque avait sur lui des reliques de saint Jean. Il mit une relique dans la fondation, après lui avoir fait toucher la pierre angulaire. Le provincial fit de même. Ils bénirent le tout sans autre cérémonie et les hommes commencèrent le travail avec beaucoup d’entrain. Après moins d’une heure ils durent s’arrêter par manque de bois de construction. Le lendemain soir, les mêmes 400 se trou­vaient sur les lieux. Le père Cooke fit un bref discours pour les remercier de leur zèle et trois hourras en l’honneur du mis­sionnaire retentirent en une forte et majestueuse explosion qui résonna dans toute la région. Ils y retournèrent les soirs suivants et l’église était terminée le dimanche suivant, fête de saint Pierre et saint Paul. L’ensemble de 70 pieds de longueur et 27 de largeur fut complété en quatre jours, ou 16 heures, car les hommes n’arrivaient qu’à la fin de leur journée de travail. Le 29, une messe solennelle fut chantée par le chœur de chant de John Street avec prédication du père Fox. Plus tard, l’église fut allongée de 35 pieds de sorte qu’elle eut 105 pieds de longueur. On y ajouta une tribune et des décorations intérieures par les soins de M. Star, décorateur de la rue Malborough.

Un autre récit contemporain ajoute quelques détails: «Les murs sont en bois, à l’épreuve de l’eau, peints en imitation de pierre et le toit est recouvert de minces ardoises du pays de Galles. L’intérieur est particulièrement beau, surtout le chœur dont les décorations peuvent être considérées exceptionnelles. L’ensemble forme un bijou d’art ecclésiastique médiéval. Le maître-autel et son mobilier sont en harmonie avec le style du reste de l’édifice. Les candélabres et le support du cierge pascal ont le même style. Au-dessus du tabernacle une statue couronnée de la Madone est placée dans une niche voûtée, éclairée par le haut pendant le jour et, la nuit, par une lumière cachée. L’effet est très beau.

La première mission à Inchicore fut prêchée en avril-mai 1857. À chaque exercice, la petite église était remplie de travailleurs des chemins de fer: mécaniciens, chauffeurs, ajusteurs, ingénieurs, etc. Les confessionnaux étaient achalandés du matin au soir. Pendant la mission, Mgr Cullen, arche­vêque de Dublin, fit une visite avec son vicaire, Mgr Yore. C’était sa première visite. En voyant la foule, ils manifes­tèrent le désir d’y voir bientôt une plus vaste église.

Depuis lors les employés du chemin de fer ont toujours maintenu des relations avec les Oblats qui célèbrent souvent l’eu­charistie pour eux. Il faut mentionner que le 1er novembre 1950, 1500 travailleurs vinrent directement de leur travail à l’église pour la messe en l’honneur de la définition du dogme de l’Assomption de la bienheureuse Vierge Marie. Ce lien s’est encore manifesté à l’occasion des célébrations du 150e anniversaire de la mission, en partie parrainées par les travailleurs de la CIE.

Plusieurs ordinations ont eu lieu dans l’église en bois, dont celles de Joseph Matthews et Robert Power le 27 avril 1862 par Mgr O’Connor OSA.

L’église, 1876
L’église de bois a servi jusqu’en 1876 quand on a commencé les travaux de l’église actuelle de Marie Immaculée. Celle-ci eut pour architecte M. Georges C. Ashlin. Le cardinal Cullen, archevêque de Dublin, a béni la pierre angulaire le 9 juillet 1876. La nef et les bas-côtés furent complétés et l’église officiellement ouverte le 8 décembre 1878. Mgr Moran, évêque d’Ossory, plus tard cardinal arche­vêque de Sydney en Australie, célébra la messe solennelle et Mgr Dorrian, évêque de Down et Conor, prêcha. Le père Thomas Burke, fameux prédicateur Dominicain, donna le sermon du soir. On cessa alors les travaux, par manque d’ar­gent et parce que l’archevêque demanda de ne plus quêter tant que la construction d’une autre église du diocèse ne serait pas terminée. En mai 1892, sous la direction du père William Ring, la pierre angulaire du chœur fut posée, avec deux chapelles latérales, bénite par l’archevêque, Mgr William Walsh. Ces travaux furent terminés le 8 décembre 1899. On ajouta en 1901 les autels du Sacré-Cœur et de saint Joseph.

Bien que encore incomplète, l’église fut consacrée le 3 décembre 1903 par Mgr Walsh. Ceci a été rendu possible par le remboursement d’une hypothèque qui aurait été pendant longtemps un fardeau, grâce à la vente de 12 acres et demi de terrains au conseil municipal de Dublin qui y a construit 350 maisons.

Inchicore, église Marie Immaculée

Le magnifique maître-autel a été fait par le père de Padraig Pearse, patriote irlandais. En 1930, le père Michael Swee­ney, supérieur, compléta les clochers. Il ajouta aussi deux larges transepts, agrandit la sacristie, installa la lumière électrique, un système d’amplificateurs de la voix et fit macadamiser le terrain. Le père Sweeney fit aussi construire en 1946 la triple arcade qui relie la maison de retraite à l’église. Les mosaïques des deux transepts et derrière le maître-autel furent ajoutés en 1954 par le supérieur d’alors, le père James McDermott Moran. En 1960, le père Patrick Sharkey, supérieur, ouvrit le magnifique sanctuaire de sainte Anne. En 1991-1992, l’église fut totalement remise à neuf par le père Edward Quinn., et les chevrons du toit remplacés, à un coût considérable.

La maison de la communauté, 1861
Dans son rapport de la province au Chapitre général de 1861, écrit de Montolivet la veille de Noël, le père Cooke, provincial, disait que jusqu’au mois de novembre de cette année, la communauté avait habité dans une petite maison sur la propriété. En décembre elle avait déménagé dans une nouvelle résidence. La pierre angulaire de cette maison, qui sera appelée maison de retraite, avait été posée le 8 décembre 1858 par Mgr O’Connor, OSA, grand ami des Oblats. Le projet prit forme avec l’espoir du père Cooke que l’édifice servirait de maison de retraite pour les laïcs selon la coutume de la Grande-Bretagne. Il fallait pour cela une grande maison selon le style du scolasticat de Montolivet à Marseille. On sait qu’il y avait alors beaucoup de demandes en Irlande pour ce genre de retraites. Des quêtes pour trouver de l’argent furent faites d’une façon systématique à Dublin. On ouvrit la maison en janvier 1861. La première retraite fermée pour laïcs eut lieu en octobre 1863 et à la fin de l’année 124 hommes avaient déjà fait une retraite. On ajouta une aile en 1950, à angle droit avec la maison, dans l’espoir de redonner vie aux retraites des laïcs, mais ceci n’a pas été fait. La maison sert à beaucoup d’activités paroissiales. Au cours des années 2005-2006 la maison a été rénovée avec services dans chaque chambre, chambres aménagées en bureaux, division de la bibliothèque pour faire des archives provinciales. C’est aussi la maison où beaucoup de pères prennent leur retraite.

Scolasticat d’Inchicore (AD)

Le cimetière oblat
Le premier cimetière se trouvait où on a aujourd’hui l’école Hall Arus Mhuire. Il a été placé en 1891 sur le site actuel selon le dessin du frère Patrick Malone. Récem­ment de vieilles pierres tombales ont été trouvées sur ce site et ont été placées sur un des murs autour du cimetière. Au mois de mars 2007, 278 frères et pères oblats avaient été enterrés là, ainsi que 2 prêtres diocésains amis des Oblats. Ceci com­prend les restes des Oblats enterrés à Cahirmoyle et Piltown, transportés lors de la fermeture de ces maisons.

La crèche, 1856
La crèche est une autre dévotion spéciale de la mission. Une petite crèche fut construite pour Noël 1856 dans l’église en bois. Elle était faite de sta­tuettes que le père Laurence Fox avait apportées de Londres. Cette petite crèche a attiré l’attention dans Dublin et on dit qu’au cours des années suivantes, au temps de Noël, le service de bus traînés par des chevaux, servait presque exclusi­vement à transporter des gens vers Inchicore pour voir la crèche et prier.

Au cours des années on y mit des statues plus grandes et plus belles. En 1866, on enleva la crèche de sa niche dans la chapelle pour la placer dans une construction adjacente. Ensuite une erreur remarquable faite en France vit arriver une magnifique série de statues. Ces statues de cire, grandeur nature, au nombre de 27, avaient été faites par un artiste français, nommé Pesche, pour le nouveau sanctuaire du Sacré-Cœur de Montmatre à Paris, mais elles étaient trop grandes pour l’espace préparé. Quant les pères et les scolastiques, venant d’Autun, arrivèrent à Inchicore en 1880, le père Tatin, leur supérieur, se souvint de ces statues et les fit expédier à Dublin. La crèche fut placée dans la vieille église par le frère Patrick Malone, selon les plans de M. Pesche, et ouverte au public en 1885. En 1937, le besoin d’un édifice pour une nouvelle école et pour une salle de réunions a entraîné la démolition de la vieille chapelle et, en 1938, le crèche fut placée dans une annexe de la maison de retraite, connue sous le nom de Leo Hall, où il y avait également une exposition missionnaire permanente. Le jour de Noël 1947 cette salle brûla vers le milieu de la journée et les statues de la crèche furent détruites. Le père Patrick Sharkey, supér­ieur, refit la crèche pour Noël 1963 der­rière la grotte de Lourdes, avec des statues d’une autre dimension, faites par Gems de Londres et Hindsgaul du Danemark.

Le chemin du rosaire
L’idée d’avoir un sanctuaire marial sur la propriété d’Inchicore a été lancée lors du congrès provincial de l’an 2000. Le père Ciaran Earley proposa d’ériger une chemin du rosaire et s’assura des ser­vices d’Hélène Brennan, une céramiste. L’artiste fut demandée par les Oblats et, entre 2001 et 2004, elle fit vingt tableaux en porcelaine blanche, représentant les mystères du rosaire en bas-reliefs, placés sur des socles et dispersés sur les terrains, grâce à un don du Conseil de ville de Dublin. L’artiste chercha à créer des représentations vraiment humaines et représentant différentes générations.

Les supérieurs locaux
Gustave Richard 1856-1857, Robert Cooke 1857-1858, Joseph Arnoux 1858-1860, Laurence Fox 1860-1863, Timothy Gubbins 1863-1869, Patrick Kirby 1869-1873, Nicholas Crane 1873-1875, Timo­thy Ryan 1875-1877, Matthew Shinnors 1877-1881, Patrick Brady 1881-1886, Stephen Nichol 1886-1892, William Ring 1892-1901, Stephen Nichol 1901-1904, Daniel Wilkinson 1904-1911, Joseph Mc Sherry 1911-1919, Joseph Wheeler l919-1922, Matthew O’Reilly 1922-1925, Michael Sweeney 1925-1934, Daniel Collier 1934-1940, Michael Sweeney 1940-1946, Michel Butler 1946-1952, James Moran 1952-1957, Patrick Sharkey 1957-1964, John Mulvany 1964-1969, Denis Bourke 1969-1975, Brian Flanagan 1975-1981, Patrick Nolan 1981-1987, Edward Mc Sherry 1987-1991, Patrick Mc Ardle 1991-1995, Bert Bromley 1995-1998, Wm Mc Gonagle 1998-2001, Thomas Scully 2001-2007, Anthony Clancy 2007-

Les curés et les collaborateurs
Curés: Peader Dunne 1972-1978, Charles O’Connor 1978-1981, Patrick Nolan 1981-1987, James Nolan 1987-1988, Edward Quinn 1988-1994, Thomas Devereaux 1994-1998, Patrick Carolan 1998-2004, Michael O’Connor 2004-

Collaborateurs: pères William Morrisey, Patrick Hawkes, Michael Kennedy, John Wall, Maurice Lyons, Michael McGhee, Thomas Brady, Francis Gormley, William McGonagle, Herbert Bromley, Michael Guckian et frère Francis Flanagan.

Richard Haslam
et Michael Hughes, o.m.i.