Naissance à Xaronval (Vosges), le 18 mai 1833
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 18 octobre 1852
Oblation à Marseille, le 17 février 1854 (no 365)
Expulsion et dispense des vœux, le 1er août 1856.

Isidore Jeancolas est né à Xaronval, au diocèse de Saint-Dié, le 18 mai 1833. Il a commencé son noviciat à Notre-Dame de l’Osier le 18 octobre 1852 et n’a fait son oblation que le 17 février 1854. À la fin de son année de noviciat en 1853, le maître des novices l’avait envoyé à Marseille pour qu’il soit examiné par le père Mouchette. Dans ses comptes rendus, le modérateur des scolastiques le juge plutôt sévèrement: «1853: santé très bonne, manque un peu d’ouverture […], me paraît bien dissipé dans les récréations, trop souvent avec les séminaristes […], boit trop de vin, ne fréquente que quelques-uns de ses frères.» Pourtant, le 1er février 1854, il est admis aux vœux sans difficultés parce qu’on le considère un «sujet doué d’heureuses qualités, tant de l’esprit que du cœur, jouissant d’une forte santé, et annonçant du talent. Il a de plus une vraie piété et un grand attachement à la Congrégation.»

Il étudie au grand séminaire de Marseille en 1853-1854, puis à Montolivet de 1854 à 1856. Le père Mouchette ne voit toujours en lui que des aspects négatifs. Il écrit par exemple en 1855: «Jeancolas vit dans la mélancolie, le mécontentement, par suite le découragement dans sa vocation qu’il n’estime plus, dans les études qu’il néglige, dans la piété qui diminue au point de s’ennuyer aux exercices […]; 1856: toujours le même, immortifié autant dans son intérieur que dans son extérieur, faisant sa volonté directement ou indirectement en tout; ses caprices en fait d’étude et de nourriture sont sa loi.»

Au conseil général, le 29 juillet 1856, on décide de le dispenser de ses vœux parce qu’il «donne lieu de se plaindre de lui depuis bien longtemps pour son genre de vie trop peu régulier, par ses propos, par son peu d’attachement à la Congrégation.» Le père Mouchette termine ses comptes rendus sur ce scolastique par ces mots: «expulsé, le 1er août 1856.» Dans le Registre du Personnel 1862-1863, on a écrit: «Ce frère plein de moyens et de santé n’a pu soutenir la vie religieuse à cause de son caractère sombre et inquiet.»

Yvon Beaudoin, o.m.i.