Naissance à Gorhey (Vosges), le 2 avril 1827
Prise d’habit à Nancy, le 7 décembre 1848
Oblation à Marseille, le 8 décembre 1849 (n° 268)
Ordination sacerdotale, le 29 juin 1851
Décès à Lyon, le 5 mai 1890.

Jean Jeanmaire (AG).

Jean Jeanmaire est né le 2 avril 1827 à Gorhey, diocèse de Saint-Dié. Après avoir commencé l’étude du latin et du grec chez le curé d’Hennecourt, il entra au petit séminaire de Châtel. En 1846 il fit une année de philosophie et commença la théologie au grand séminaire de Saint-Dié. Après une conférence du père Léonard Baveux, il décida de devenir Oblat de M.I. et commença son noviciat à Nancy le 7 décembre 1848. Il fit son oblation devant Mgr de Mazenod dans la chapelle du grand séminaire de Marseille où les novices de Nancy avait dû se rendre à cause de troubles politiques dans le Nord. Après deux années de scolasticat, il fut ordonné prêtre par Mgr de Mazenod le 29 juin 1851.

Il réside d’abord à Notre-Dame de la Garde puis, au mois d’août, le Fondateur envoie à Nancy le «charmant et excellent père Jeanmaire.» Celui-ci commence par s’occuper des fidèles qui fréquentent la chapelle. Il est bientôt nommé aumônier des prisons puis, en 1855, chargé de la direction du noviciat des Sœurs de la Doctrine chrétienne. Il participe aussi à quelques missions. Mgr de Mazenod écrit au père Vincens, le 20 mai 1855, que le père Jeanmaire fait «l’ouvrage de quatre.» Dans une lettre au père Vincens, le 19 octobre 1861, le père Jules Piot porte un jugement sévère sur ses confrères de Nancy. Il affirme qu’il n’y a pas de vertus ni de talents parmi les pères. Il dit que la prédication du père Jeanmaire «n’a point d’entrain et très peu de portée»; il est «sec comme un janséniste».

En février 1862, le père reçoit une obédience pour Limoges où il prêche un carême et quelques retraites. Le 16 mars 1863, il est installé curé de Notre-Dame de Talence où, pendant treize ans, il travaille inlassablement au bien des âmes et à l’embellissement du sanctuaire. Il change ensuite fréquemment de maison: supérieur à Nancy en 1876-1878, vicaire et missionnaire à Autun en 1878-1879, économe et vicaire à Angers à l’été 1879, vicaire à Tours en 1879-1880. Après l’exécution des décrets d’expulsion des religieux en 1880, il devient aumônier de la maison-mère des Sœurs de Marie-Joseph, au Dorat, Haute-Vienne.

Lors de la fondation oblate à Lyon en 1888, le père Fabre l’envoie aumônier de la congrégation des Sœurs d’Afrique fondées dans cette ville par le cardinal Lavigerie. Au début de 1890, les vertiges le surprennent dans ses courses, puis des pertes de mémoire de plus en plus fréquentes et graves. Il tombe le 30 avril et meurt le 5 mai. En 1891, le père Lavillardière, supérieur à Lyon, écrit à son sujet: «Le père Jeanmaire était à la lettre le bon israélite, l’homme simple et droit, serviable et débonnaire. Il aimait la solitude, la piété, la règle; c’était bien l’homme du devoir, consciencieux par excellence» (Missions O.M.I., 1891, p. 413).

Yvon Beaudoin, o.m.i.