Naissance à Saint-André-d’Embrun, (Hautes-Alpes), le 2 juillet 1807
Ordination sacerdotale à Gap, le 18 septembre 1830
Prise d’habit à Saint-Just, le 14 août 1834
Oblation à N.-D. du Laus, le 15 août 1835 (no 63)
Décès à N.-D. de Bon Secours, le 29 mars 1876.

Jean Joseph Marie Lagier est né dans la nuit du 2 au 3 juillet 1807, à Saint-André-d’Embrun, diocèse de Gap, et fut baptisé le 7 juillet suivant. Il fréquenta le petit séminaire d’Embrun et le grand séminaire de Gap. Mgr Fr.-Antoine Arbaud l’ordonna prêtre dans la chapelle du séminaire, le 18 septembre 1830. Il fut alors nommé vicaire dans la paroisse d’Embrun.

Il connut l’abbé Alexandre Dupuy, ex-Oblat, curé de Notre-Dame de l’Osier, et entra au noviciat à Saint-Just, près de Marseille, le 14 août 1834. Il fit profession à Notre-Dame du Laus, le 15 août 1835. C’est le Fondateur qui présida la cérémonie. Il écrivit au père Tempier, le 16 août: «Au sujet du père Lagier, je vous dirai que je n’ai jamais vu se préparer à la sainte action de l’oblation comme il l’a fait. Aussi quels fruits n’en a-t-il pas retirés? Le père Lagier est dans un état de jubilation qu’il ne peut contenir. Il nous disait, lui qui a toujours été si fervent soit au séminaire, soit en paroisse, que jamais il n’avait joui d’une paix et d’un bonheur semblables, qu’il était au comble de la félicité et il accompagnait ces explosions de sa belle âme d’une volonté ferme de tout faire pour la gloire de Dieu, le service de l’Église et de la Société, n’importe à quoi doive l’employer l’obéissance. Il brûle de travailler pour le salut des âmes, mais il attend sans inquiétude que ses supérieurs choisissent le ministère auquel ils veulent l’employer. Il est impossible, pour tout dire en un seul mot, de trouver un sujet plus parfait.»

Le père Lagier demeura fidèle à ces bonnes dispositions. Il passa une bonne partie de sa vie dans l’éducation: professeur de morale et directeur spirituel au grand séminaire de Marseille, de 1835 à 1841, puis de 1846 à 1851; au grand séminaire d’Ajaccio de 1842 à 1846. À cours de cette période, il fut supérieur intérimaire et maître des novices au Calvaire, pendant l’été de 1837; à ce titre, il participa au Chapitre général du 4 au 8 août. Il passa ensuite une année (juillet 1841-septembre 1842) comme supérieur à Notre-Dame de Lumières et directeur des junioristes. Pendant son séjour en Corse, Mgr de Mazenod se plaignit de lui parce qu’il correspondait beaucoup trop avec des religieuses de Marseille, ses dirigées, en particulier avec les Sœurs de Jésus-Marie où, au printemps de 1838, il avait été désigné avec l’abbé Chauvier pour faire des exorcismes dans ce couvent. Plusieurs religieuses étaient obsédées par le démon.

En 1846, à la mort du père Moreau, supérieur du grand séminaire d’Ajaccio, Mgr Casanelli d’Istria refusa de confier ce poste au père Lagier qui fut rappelé à Marseille. En 1851, la Congrégation accepta la direction du grand séminaire de Fréjus. Le père Lagier fut choisi pour en être le premier supérieur oblat. En 1856, Mgr Sergent, évêque de Quimper, se proposait de confier son séminaire aux Oblats. Il ne demanda d’abord que deux professeurs à titre d’essai. Le 23 août, Mgr de Mazenod recommanda les pères Lagier et Charles Bellon par ces mots: «Les deux religieux qui sont destinés pour commencer votre grand œuvre sont d’abord deux hommes de Dieu, pleins de l’esprit de leur état, dévoués à l’Église, éminemment propres pour communiquer l’amour de Dieu dont ils sont remplis. Ils ont été l’un et l’autre professeurs dans des grands séminaires pendant plusieurs années. L’un et l’autre, ils ont été supérieurs. Le père Lagier, que je vous présente pour supérieur de votre séminaire, est âgé de cinquante ans, il est exercé de longue main dans le saint ministère. Il était vicaire quand il est entré, il y a plus de vingt ans, dans la congrégation des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée. Le séminaire de Fréjus dont il a été supérieur jusqu’à cette année lui doit la ferveur dont la communauté est animée depuis qu’il en a pris la direction…» Mgr Sergent changea d’idée en 1857 et laissa le clergé diocésain à la direction du séminaire.

En juin 1857, le père Lagier est alors libre et le conseil général abuse d’une certaine façon de sa disponibilité. D’abord, en quatre mois, on le destine à quatre maisons diverses: supérieur à Fréjus en juin, maître des novices à Notre-Dame de l’Osier puis plutôt supérieur à Bordeaux, en septembre, enfin supérieur à Notre-Dame de Bon Secours où il demeure en 1857-1858. On le rencontre ensuite supérieur au Calvaire à Marseille du mois de janvier au mois d’août 1859, supérieur et maître des novices à Nancy de l’été 1859 à l’été 1861, supérieur du grand séminaire de Marseille en 1861-1862, gardien de la maison de Montolivet en 1862-1863.

En 1863, à la mort du père Ambroise Vincens, deuxième assistant général, le père Joseph Fabre, supérieur général, appelle à Paris le père Lagier pour remplacer le défunt. Il occupe ce poste jusqu’au Chapitre général de 1867. Il demeure ensuite à Paris jusqu’en 1872 et tient compagnie au père Tempier (1788-1870), dont il est aussi le confesseur.

Le père Lagier demeure enfin à Notre-Dame de Bon Secours de 1872 à 1876. C’est là qu’il meurt d’une attaque d’apoplexie, le 29 mars 1876.

Yvon Beaudoin, o.m.i.