1. La maison
  2. La communauté chrétienne et la paroisse
  3. L’église
  4. La maîtrise Saint-Pierre-Apôtre
  5. L’école Saint-Pierre-Apôtre

La maison
À leur arrivée au Canada, en décembre 1841, les six premiers Oblats, les pères Jean-Baptiste Honorat, Adrien Telmon, Jean Baudrand et Lucien Lagier, et les frères Vasile Fastray et Louis Roux, se rendent à la paroisse Saint-Hilaire de Rouville située sur la rivière Richelieu, à quelque 35 km au nord-est de Montréal. C’est le premier établissement de la Congrégation en terre canadienne. Moins d’une année plus tard, soit au mois d’août 1842, ils quittent Saint-Hilaire pour s’établir à Longueuil, où ils demeureront jusqu’en 1851.

Mgr Ignace Bourget, évêque de Montréal, veut cependant établir les Oblats près de lui, dans la ville même de Montréal, mais l’opposition de certains membres de clergé et surtout celle des Messieurs du Séminaire, prêtres de Saint-Sulpice, chargés de l’unique paroisse de la ville, Notre-Dame, l’obligent à retarder leur établissement jusqu’à 1848. Le 10 avril de cette année-là, il annonce au Fondateur qu’il est à préparer un établissement au beau centre d’un des grands faubourgs de la ville, sur la rue de la Visitation. L’acte officiel de la fondation de la résidence de Montréal est signé le 1er septembre 1848 par Mgr Bruno Guigues, o.m.i., évêque de Bytown, alors visiteur extraordinaire. Au cours de l’été, Mgr Bourget a fait préparer un logement et une chapelle dans le faubourg Québec, un quartier pauvre situé non loin de son évêché de Saint-Jacques. Mgr Bourget avait, en effet, fait l’acquisition de plusieurs terrains sur lesquels étaient déjà construits une maison de deux étages, une écurie, un hangar et des dépendances. Il leur en fera don en 1850 et 1853. Par la suite, les Oblats achèteront d’autres terrains. Le hangar qui sert au jeu de quilles est transformé, après quelques réparations, en chapelle. Le 15 novembre 1848, les pères Jean-Claude Léonard et Jean-Pierre Bernard prennent possession du nouvel établissement et, le 8 décembre suivant, l’Évêque de Montréal vient lui-même bénir solennellement la chapelle dédiée à Saint-Pierre. Cette chapelle devait servir à «une population plutôt pauvre dont la presque moitié ne pouvait se rendre à la grande église paroissiale à cause de sa pauvreté […]» (Arrivée des oblats à Saint-Pierre, p. 5 (petit cahier conservé aux archives provinciales de Montréal), cité dans Carrière, Gaston, Histoire documentaire…, I, p. 173).

Saint-Pierre-Apôtre, Montréal (AD)

Les Oblats logent dans une maison de dix mètres par douze et doivent aller prendre leurs repas, même en hiver, dans une petite maison voisine. Il faut donc construire un logement plus convenable et surtout plus spacieux. Dès le 11 mars 1850, Mgr de Mazenod écrit à Mgr Guigues: «Il ne faut pas perdre de vue que la maison de Saint-Pierre-Apôtre deviendra la maison principale du Bas-Canada [Québec]; elle doit donc être construite dans des dimensions conve­nables, non point pour les trois ou quatre sujets qui forment la communauté aujourd’hui, mais pour une communauté très nombreuse» (dans Lettres aux correspondants d’Amérique, 1841-1850, Écrits oblats I, 1, no 129, p. 245). Commencée le 28 septembre 1854, la construction de la maison ne se terminera que le 1er mars 1856. L’édifice suffira jusqu’à 1898, au moment où on se met à étudier un projet d’agrandissement, qui ne se réalisera qu’en 1922-1923. On décide alors d’agrandir le corps central du côté opposé à la Maîtrise, une annexe construite en 1868 pour servir d’école des garçons. La maison se trouve ainsi reliée à l’église. Cette construction comprend le réfectoire et trois étages de bureaux et de chambres, ainsi que la chapelle de la communauté.

En plus du travail que les Oblats accomplissent déjà dans l’église qu’ils desservent, ils assument des ministères de plus en plus nombreux à mesure que la communauté grandit. Ils poursuivent leur première tâche missionnaire au pays: celle de la prédication de missions et de retraites paroissiales et religieuses. Dans les débuts, ils accompagnent souvent l’Évêque de Montréal dans ses visites pastorales. Ils le feront plus tard avec les évêques d’autres diocèses. Les mission­naires, qui prêchent beaucoup à l’intérieur de la paroisse Saint-Pierre, étendent leur apostolat de la Parole à travers le Québec, dans les autres provinces canadiennes ainsi que dans les états du Nord des États-Unis. Ils animent des retraites paroissiales d’une ou plusieurs semaines, des retraites pour les prêtres et les séminaristes, pour les religieux ou religieuses, des retraites dans les collèges et les universités, et prêchent à l’occasion de triduums et de fêtes de toutes sortes.

En plus du personnel de la paroisse et celui de l’administration provinciale, la communauté de Saint-Pierre-Apôtre a longtemps compté, parmi ses membres, cinq ou six missionnaires prédicateurs. Très souvent, cependant, on a vu les Oblats de la paroisse et même le Provincial aller donner des retraites. Les Oblats assumaient aussi l’aumônerie de différents instituts religieux situés dans la paroisse ou ses environs: les Sœurs de l’Espérance de la Sainte-Famille-de-Bordeaux, les Sœurs de la Miséricorde avec leur hôpital pour les mères célibataires, les Sœurs de la Providence, qui tenaient une école et un orphelinat, les Sœurs de la Congrégation de Notre-Dame, qui dirigeaient une des écoles de la paroisse, les Petites Sœurs de la Sainte-Famille, qui, de 1908 à 1989, ont assuré, dans la maison même, les services de la cuisine, de la lingerie et du ménage, et enfin les frères Maristes de l’école Saint-Pierre-Apôtre.

En 1851, le père Henry Tempier fait la visite de la province du Canada. À la fin d’août, plusieurs pères partent pour Buffalo, dans l’état de New York, prendre la direction d’un séminaire et d’un collège.

En 1853, les Oblats vont fonder aux états-Unis les maisons de Plattsburgh, dans l’état de New York, et de Détroit, au Michigan. Mgr Bourget leur demande, la même année, de s’occuper, à Montréal, de l’œuvre des charretiers et de la Saint-Vincent-de-Paul. L’année suivante, il leur confie l’œuvre de la tempérance. À la fin de 1854, ils fondent la résidence de Burlington, au Vermont. En 1856, un Oblat de Saint-Pierre-Apôtre prend charge de la mission amérindienne de Kahnawake, près de Montréal, tandis que le père Adrien Telmon et quatre autres compagnons missionnaires partent pour Galveston, au Texas.

En 1893, le père Louis Gladu fonde l’œuvre des vocations à laquelle il donne un organe: La Bannière de Marie Immaculée, revue destinée à faire connaître l’œuvre missionnaire et aposto­lique des Oblats, et à soutenir le juniorat Sacré-Cœur d’Ottawa, ouvert en 1891. Cette revue paraîtra jusqu’à 1966.

La maison Saint-Pierre-Apôtre de Montréal sert de maison provinciale d’abord durant le mandat du père Jacques Santoni, de 1851 à 1856. Lorsque Mgr Guigues devient provincial, en 1856, l’administration provinciale est transférée à Ottawa. Avec la nomination du père Henri Tabaret comme provincial, en 1864, le siège revient à Saint-Pierre-Apôtre. Il y restera jusqu’à 1951. Le 18 juillet de cette année-là, neuf Oblats quittent Saint-Pierre-Apôtre pour aller habiter une maison acquise sur l’avenue Ontario (depuis avenue du Musée). Cinq religieuses de la Sainte-Famille de Sherbrooke les suivent pour assurer les mêmes services qu’à Saint-Pierre-Apôtre.

Après avoir été dans la maison de Longueuil de 1842 à 1849, le noviciat est transféré à l’évêché d’Ottawa (1849-1851), puis à Saint-Pierre-Apôtre de Montréal, où il demeure de 1851 à 1855 et de 1864 à 1866. On l’établit alors de façon plus permanente à Lachine (voir LaSalle), près de Montréal.

Lorsque éclate la deuxième guerre mondiale (1939-1945), les communica­tions avec l’Europe deviennent difficiles, en particulier, avec l’administration générale, réfugiée en France. Le père Anthime Desnoyers, assistant général, doit revenir au Canada en juillet 1940, avec presque tous les Oblats canadiens de la maison générale. En 1943, il est nommé vicaire général de la Congré­gation pour les provinces et vicariats d’Amérique, d’Afrique et de Ceylan. Il occupera cette fonction jusqu’à 1946, avec comme résidence la maison de Saint-Pierre-Apôtre.

La maison Saint-Pierre-Apôtre a toujours servi d’hôtellerie pour les Oblats en visite ou de passage à Montréal. Jusqu’à 1958, année de la fondation du Centre missionnaire oblat dans l’est de la ville, la maison a accueilli les nombreux missionnaires de l’Ouest et du Nord du Canada en route vers l’Europe ou vers leur mission. Certains, qui doivent ramasser l’argent nécessaire au soutien de leur mission, y font des séjours prolongés.

Le 5 octobre 1977, le quadrilatère qu’occupe la propriété des Oblats est déclaré site historique par le ministère des Affaires culturelles du gouvernement du Québec. D’importants travaux de rénovation de tout l’intérieur de la maison auront lieu de juin 1977 à janvier 1979.

La communauté chrétienne et la paroisse
En s’établissant à Montréal, les Oblats n’acquièrent pas seulement un pied à terre d’où ils pourront rayonner dans tout le diocèse et souvent, au-delà de ses limites, dans le Québec, le Canada et même les États-Unis. Les pères Jean-Claude Léonard et Jean-Pierre Bernard découvrent dans le faubourg Québec une population pauvre considérée à l’époque comme marginale. Elle fréquente peu l’unique église paroissiale d’alors à Montréal, Notre-Dame. Le quartier est aussi mal famé à cause des maisons de jeu et des débits de boisson qui s’y trouvent. «Pauvre en biens de la terre, écrit, en 1851, le père Jacques Santoni, provincial, dans un rapport au Fondateur, mais surtout en vertus, le faubourg, véritable sentine de la ville et de la campagne, était le triste repère de tous les vices. Le blasphème était si commun qu’on ne pouvait sortir sans en entendre. À l’intérieur des familles, c’était des querelles et des rixes sans cesse renaissantes, produites par la passion effrénée des boissons fortes» (dans A G, dossier Montréal: Saint-Pierre, Fondation, cité dans Carrière, Gaston, opus cit., I, p. 175.).

Les pères Léonard et Bernard se mettent immédiatement à l’œuvre et donnent une mission de six semaines qui coïncide avec la grande mission prêchée dans la ville de Montréal tout entière. Six mois après leur installation à Montréal, Mgr Bourget écrit à Mgr de Mazenod: «Quant à la ville, le bien qu’ils y opèrent est déjà merveilleux et je le dis avec consolation.»

Les Oblats sont les premiers, au Canada, à établir une congrégation d’Enfants de Marie, sous le nom de filles de l’Immaculée Conception, à Saint-Hilaire. En 1849, c’est une des premières œuvres qu’ils fondent à Saint-Pierre-Apôtre. L’année suivante, ils mettent sur pied la Congrégation des Dames de Sainte-Anne, la première, elle aussi, au Canada. En 1869, ils fondent la Congrégation des hommes à l’intention des hommes mariés et, en 1870, celle des jeunes gens. En 1849, ils établissent l’archiconfrérie du Sacré-Cœur. La conférence de Saint-Vincent-de-Paul de Saint-Pierre-Apôtre est fondée en 1852. Lorsqu’en 1900, on offre aux Oblats de faire de Saint-Pierre-Apôtre une paroisse, ils se voient attribuer le plus petit territoire de tout le diocèse. La paroisse est fondée le 10 octobre 1900. Les Oblats de la paroisse sont maintenant autonomes et ne dépendent plus des curés voisins. Les revenus sont assurés, mais les difficultés ne sont pas pour autant terminées. En effet, la population s’appauvrit; les mieux nantis s’en vont vers le nord de la ville et une grande partie du territoire situé près du fleuve est exproprié pour faire place aux voies ferrées du Canadien Pacifique. Pendant longtemps Saint-Pierre-Apôtre comptera de 1 600 à 1 900 familles.

C’est après la première guerre mondiale (1914-1917) que la situation de la paroisse commence à se détériorer. La population diminue, elle s’appauvrit et, plus urbaine et moins isolée du reste de la ville, subit les contrecoups des divertissements commerciaux qui font concurrence aux loisirs offerts par la paroisse. La vie religieuse reste cependant intense. C’est la vie sociale qui se dissout dans celle de toute la ville. Plusieurs activités traditionnellement liées à la paroisse s’organisent sur une base diocésaine, la Saint-Vincent-de-Paul, par exemple, ou encore les œuvres de la jeunesse. C’est à Saint-Pierre-Apôtre que le père Henri Roy fondera, en 1932, la première section canadienne de la Jeunesse ouvrière catholique (J.O.C.)

Le 17 novembre 1927, on met sur pied un comité paroissial formé de deux délégués de chaque organisation paroissiale. Le 22 décembre 1946, le père Gabriel Sarrasin lance officiellement le projet d’un Service social pour assurer les œuvres de miséricorde spirituelle et corporelle non englobées dans les organismes de bienfaisance déjà existants. La première activité est d’établir un service d’infirmières pour assister les mourants et procurer des soins professionnels aux malades nécessiteux.

Le 11 juin 1953 marque la fondation, dans la paroisse, d’une manécanterie: les Petits chanteurs de l’Immaculée.

En 1962, la paroisse compte 1 319 familles avec une population de 5 589 personnes de langue française. Le gouver­nement canadien décide d’établir la maison de la Société Radio-Canada, chaîne française de la radio et de la télévi­sion d’état, dans un quadrilatère où on devra faire disparaître une bonne partie des maisons de la paroisse pour y construire le nouvel édifice.

Le 1er juillet 1963, deux œuvres de la paroisse disparaissent, l’école Ville-Marie, dirigée par les Sœurs de la Congrégation de Notre-Dame depuis 1833 et la salle d’Asile Saint-Vincent-de-Paul, qui remonte à 1855. Cette même année 1963, quatre cents familles qui demeurent sur l’emplacement choisi pour ériger l’édifice de Radio-Canada quittent la paroisse.

Le 28 avril 1965, le Provincial avertit la communauté que la décision est prise de quitter la paroisse et de vendre la propriété de Saint-Pierre-Apôtre: l’église, la maison et l’école, avec cependant l’intention d’assumer un autre apostolat dans le diocèse de Montréal. Le contrat a même été accordé à un agent d’immeuble pour trouver un acheteur. Le 14 septembre 1965, paraît dans un quotidien de Montréal (La Presse), un article annonçant qu’un édifice de 34 étages serait construit sur l’emplacement de l’église, de la maison et de l’école. Le 9 novembre 1966, la communauté apprend que le Provincial en conseil a rescindé la décision de vendre la propriété des Oblats à Saint-Pierre-Apôtre, aucun acheteur sérieux ne s’étant présenté.

Le 14 avril 1975, le conseil provincial accepte la proposition de l’Archevêque de Montréal de fusionner la paroisse Saint-Pierre-Apôtre et sa voisine, Sainte-Brigide. Une fabrique serait constituée qui deviendrait propriétaire des deux églises. L’église Saint-Pierre-Apôtre serait le lieu de culte principal. Le projet de fusion avec la paroisse Sainte-Brigide est abandonné en 1976. En 1982, on fera une autre tentative qui échouera comme la première. Le projet sera de nouveau à l’étude en 1997, mais sans qu’aucune solution ne soit apportée.

L’église
En 1848, Mgr Bourget fait l’acquisition d’un bâtiment en bois de 25 mètres par 10 qu’il fait aménager en chapelle provisoire en prévision de l’arrivée des Oblats. Il devient urgent, deux ans plus tard, de construire une église plus spacieuse, ainsi que l’atteste les archives de la paroisse: «Le père Léonard allant au Chapitre en juin dernier [1850] avait emporté un plan pour le présenter au Supérieur général; il était revenu sans aucune réponse. Cepen­dant la chose pressait; la chapelle est trop petite et trop incommode, elle est très fatigante pour la chaire.» Cette chapelle servira jusqu’à l’achèvement de l’église en juin 1853. Le père Léonard confie à Victor Bourgeau le soin de dresser un plan. On l’a choisi en raison de sa réputation et de sa grande habileté: «Ce simple menuisier, avec une mince éduca­tion, d’un génie naturel, voulant faire son essai dans l’art de l’architecture d’églises, offrit bénévolement ses ser­vices; on se décida en faveur du style gothique, comme paraissant le plus appro­prié au sentiment catholique» (Codex historique). Les travaux débutent le 1er février 1851. Ils prendront fin le 26 juin 1853. On installe dans les fenêtres des vitraux faits chez Champigneul, à Bar-le-Duc, en France. Les autels conçus par Victor Bourgeau sont réalisés à Montréal. En 1854, on installe des stalles du chœur. Faute d’argent, il faudra attendre trois ans avant d’avoir un orgue. Il sera construit par Samuel R. Warren de Montréal, puis refait et augmenté considérablement, en 1908, par la maison Casavant Frères de Saint-Hyacinthe. Le clocher est érigé en 1875. En 1881, l’un des cinq autels primitifs placés sur les côtés de l’église sera remplacé par une chapelle du Sacré-Cœur, qui constitue une baie plus prononcée que les autres. En 1889, on décide d’installer dans le clocher un carillon de treize cloches et une horloge électrique. Mais les cloches, qui avaient coulé avec le bateau qui les transportait, ne pourront être récupérées et installées qu’à l’automne de l’année suivante.

Saint-Pierre-Apôtre, intérieur (AD)

En février 1930, on inaugure une salle paroissiale au sous-sol de l’église. Elle servira, l’année suivante, aux célébrations liturgiques durant la restauration de l’église. En effet, on a décidé, malgré la dette qui pèse toujours sur l’église, de rendre celle-ci à l’épreuve du feu, de la repeindre, de nettoyer les vitraux et de réparer l’orgue. Les travaux se termineront le 8 décembre 1931.

En mai 1922, on construit une nouvelle sacristie avec bibliothèque paroissiale, salle de réunions, fonts baptismaux, sacristie et bureau attenant.

Le 16 février 1986, on inaugure dans l’église une chapelle dédiée au Fondateur des Oblats. Par décision du Provincial, l’église Saint-Pierre-Apôtre devient le centre provincial de la dévotion à Eugène de Mazenod. On y retrouve une copie de l’autel des premiers vœux et de la statue de l’Immaculée Conception, qui sont à la Maison générale. La tabernacle de l’autel abrite une relique du cœur du Fondateur qui a été remise en 1985 pour la chapelle du Fondateur. Malheureusement, cette relique est volée le 17 octobre 1988 et jamais retrouvée. En 1995, à l’occasion de la canonisation de saint Eugène de Mazenod, on érige dans l’église une statue, copie de celle qui se trouve dans la chapelle du Fondateur de la maison générale. En 1996, la chapelle du Fondateur disparaît. On opte alors pour une chapelle commémorative des victimes du sida, située dans la chapelle du Sacré-Cœur.

La maîtrise Saint-Pierre-Apôtre
Soucieux d’assurer la formation chrétienne des garçons du quartier et de leur donner de l’instruction, le père Léonard fonde, le 1er mai 1859, la maîtrise de Saint-Pierre. L’école sera logée, en octobre suivant, dans une maison que l’on a transformée. Elle est située sur le terrain contigu à celui des Oblats, au 7 de la rue Rose. Trois maîtres y enseignent à quatre-vingts garçons. En 1868, on construit la maîtrise actuelle située sur la rue de la Visitation et rattachée à la maison des Oblats. Elle sera inaugurée le 29 avril 1869. Les Frères Maristes arrivent à Montréal le 24 août 1886 et prennent charge de l’enseignement jusqu’alors assuré par des instituteurs laïques. Ils y habiteront jusqu’à 1906. Cette édifice conservera le nom de maîtrise, mais abritera la chapelle des congrégations paroissiales jusqu’à 1949 et aussi, au sous-sol, le cercle des loisirs de la paroisse.

En août 1952, on transforme les locaux de la Maîtrise. Les religieuses occuperont le deuxième étage, où était auparavant la chapelle. Le premier étage sera occupé par le service social de la paroisse, tandis que le cercle de loisirs Saint-Pierre-Apôtre demeure au même endroit, c’est-à-dire au sous-sol.

L’école Saint-Pierre-Apôtre
Le 23 novembre 1886, le supérieur d’alors, le père Joseph Lefebvre, propose la construction d’une nouvelle école pour compléter la maîtrise actuelle. Le haut de celle-ci sert de chapelle pour les jeunes gens et les hommes, et le rez-de-chaussée de salle de réunion et de loisirs pour le Cercle Saint-Pierre-Apôtre. Il ne restent que quatre pièces pour les classes. On est donc forcé de refuser autant d’élèves qu’on en admet. On décide alors de trans­former les classes actuelles en logement pour les Frères Maristes et de construire une nouvelle école au coin des rues Sainte-Rose et Panet. Elle aura trois étages et une mansarde.

Le 25 avril 1894, à la demande des Oblats, l’école Saint-Pierre-Apôtre passe sous le contrôle de la Commission scolaire des écoles catholiques de Mont­réal, qui assurera dorénavant son financement. En 1912, l’édifice sera loué à la même commission scolaire pour 99 ans. Le 21 avril 1905, on pose les fonda­tions d’un agrandissement de l’école qui servira de logement pour les Frères Maristes.

Le 21 juin 1961, on apprend que les Frères maristes quitteront l’école Saint-Pierre-Apôtre au terme du dernier semestre. À l’automne, l’école sera admi­nistrée uniquement par des laïques. La partie occupée auparavant par les Frères Maristes logera dorénavant la J.O.C. Après la fermeture de l’école, l’édifice est remis aux Oblats qui en feront, à partir de 1977, le centre Saint-Pierre.

Maurice Lesage, o.m.i.