Naissance à La Gouesnière (Ille-et-Vilaine), le 27 juillet 1830
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 13 novembre 1854
Oblation à N.-D. de l’Osier, le 14 novembre 1855 (no 401)
Ordination sacerdotale à Marseille, le 28 juin 1857
Décès à Edmonton, Alberta, le 25 février 1920.

Julien Moulin est né le 27 juillet 1830 à La Gouesnière, diocèse de Rennes, France, de Julienne Bouiset et de Julien Moulin, laboureur. Il étudia à Saint-Malo et au petit séminaire de Rennes, entra au noviciat de Notre-Dame de l’Osier le 13 novembre 1854 et y fit son oblation le 14 novembre 1855. Au noviciat, le père Florent Vandenberghe, maître des novices, le trouve «simple, timide, d’un abord embarrassé, mais il a un jugement droit et solide», est «tout à fait bon, senti­ments excellents.» Cette appréciation ne change guère pendant le noviciat et même au scolasticat de Montolivet en 1855-1857. Le père Mouchette, modérateur des scolastiques, écrit encore en 1857: «Moulin, toujours bien bon, caractère trop rude, quelque chose de sauvage dans les manières, bien bon, pieux, vertueux…»

Mgr de Mazenod l’ordonna prêtre le 28 juin 1857 et l’envoya faire une dernière année de théologie à Sicklinghall avant de lui donner une obédience pour la Rivière-Rouge. Le père Moulin se dévoua dans beaucoup de missions: Saint-Boniface, Manitoba (1858-1859), Île-à-la-Crosse, Saskatchewan (1859-1870) dont il fut le directeur en 1863-1864, 1868-1870; il fut le premier prêtre à visiter le Fort Carlton (1860-1861); entre temps, il se dévoua à Lac-Caribou (1865-1867). Il fonda ensuite la mission de Saint-Laurent de Grandin, Saskatchewan (1870-1871), retourna à Lac-Caribou (1871-1873), à Carlton (1873-1874), à l’Île-à-la-Crosse (1874-1875), visita Portage-La-Loche, Saskatchewan, résida à Green Lake (1875-1878), qu’il avait déjà visité en 1868, et fit du ministère à Fish Creek. Il fonda également la mission Notre-Dame de Pontmain de Lac-Maskeg (Aldina, Leask, Saskatchewan) en 1878-1880, retourna à l’Île-à-la-Crosse (1880-1882) et se rendit à Saint-Antoine de Batoche, Saskatchewan (1882-1914). Il ouvrit une école en 1883, devint maître de poste (1884-1889, 1896-1897) et fut blessé d’une balle à la jambe lors de la rébellion des Métis en 1885. Sur la fin de ses jours, il se retira à Edmonton (1914-1918) et à Saint-Albert, Alberta (1918-1920). Il est décédé à Edmonton le 25 février 1920 et a été inhumé dans le cimetière oblat de Saint-Albert.

Après avoir énuméré ces obédiences, dans un toast à l’occasion des 75 ans du père Moulin, le père Victorin Gabillon a dit: «Enfin, au-dessus de tout cela, mon révérend et bien cher père, laissez-moi mentionner ici une précieuse vertu qui est l’âme de toute vie religieuse et qui résume tout: l’obéissance, la ponctualité, la régularité exemplaires qui vous personnifie en quelque sorte…»

Le père a écrit plusieurs ouvrages en langue amérindienne et portait, dans le district de Batoche, le nom de «Père Caribou», à la suite d’une erreur du chef de la Compagnie de la Baie d’Hudson qui confondait «dear: cher» avec le mot «deer»: caribou».

Yvon Beaudoin
et Gaston Carrière, o.m.i