Le mission de Negombo était située dans la province de l’Ouest de Sri Lanka, province de 3820 miles carrés avec une population de 595 000 habitants. Elle se trouvait dans le vicariat apostolique de Colombo qui comprenait les provinces du Sud, de l’Ouest et du Centre. Elle couvrait un vaste territoire. Le centre de la mission était la ville de Negombo, sur la rive nord de la lagune, à environ 25 miles de Colombo. La plupart des habitants étaient pêcheurs, de langue singhalaise et tamoule.

Selon les données ecclésiastiques du vicariat en 1852, le territoire de la mission comprenait les localités de Pitipana, Angurucaramulla, Grand Street, Sea Street, Periyamulla, Bolavalana, Tillan­duwa, Kurana, Katunayake, Amando­luwa, Seeduwa, Bandaravatte, Katuwapi­tiya, Palanganturai, Pallansena, Welihena, Kocchikade, Toppu, Kattupitiya, Helpe, Kandawala, Murutane, Dalupotha, Katana, Madarala, Kondagamulla, Ma­dampitiya, Andiambalama, Burulapiiya et Duwa. Il y avait 31 centres avec une population catholique de 19 799 fidèles et quatre missionnaires. L’église principale était au centre de la ville de Negombo.

En 1851, Mgr de Mazenod, à la demande de la congrégation de la Propagation de la foi, envoya quatre pères au vicariat apostolique de Colombo. Deux de ceux-ci, les pères Adrien Duffo et Lau­rent Jean-Pierre Lallement furent chargés par Mgr Bravi de la mission de Negombo, mais travaillèrent dans deux différentes régions. D’après les données ecclésias­tiques des années 1851-1854, le père Duffo missionna dans la région de Duwa, chargé des églises Talahena, Kondaga­mulla, Kurana, Katunayake, Kondaga­mulla et aussi de Pitipane le 31 août 1851. Il resta dans cette région jusqu’en 1853. Le père Lallement missionna dans la région de Pallansena, chargé des églises de Murutane, Toppu, Halpe, Kocchikade, Palanganturai, Periyamulla et des deux églises de Pallansena, le 31 août 1851. Il resta dans cette région jusqu’en 1852. Cette année là il fut envoyé dans la région voisine, chargé des églises de Bandara­vatte, Seeduwa, Mucculangama, Katu­nayake, Kurana, Tillanduwa, Andiamba­lama et Kandawala en 1853. En 1854, il retourna dans la région de Pallansena. Dans cette mission de Negombo, il y avait la rivière et le village de Toppu, c’était la ligne frontière du vicariat du Sud ou de Colombo.

Dans une lettre à son supérieur religieux, le père Étienne Semeria, le père Duffo parle de son expérience dans sa première mission: «Au début, en septembre 1851, on m’a chargé d’une portion de Negombo où j’ai été deux ans. J’avais la moitié de la bande de terre qui va de Negombo à Colombo, bande qui a la mer d’un côté et de l’autre la rivière entre Colombo et Negombo. Il y a là quatre églises d’un côté de la rivière et deux de l’autre côté, le long de la route entre Colombo et Negombo. En janvier, on m’a confié aussi une église isolée, Kandawala. Pour y arriver, je devais tra­verser la mission de deux autres mission­naires. Les catholiques étaient environ 4000.» En parlant de la vie des gens, il ajoutait: «En général, ils sont ignorants, bien qu’ils semblent avoir un peu de foi. En plus de la dixième partie de leur pêche qu’ils donnent à l’église chaque jour, ils n’oublient jamais, le dimanche soir, de faire brûler une chandelle devant les statues de Notre-Dame, de saint Antoine et de sainte Anne. Ils donnent de temps en temps une intention de messe, font bénir leurs bateaux et leurs filets, portent un nouveau bateau à leur église favorite, font l’aumône aux pauvres. Mes églises ou résidences principales sont Duwa et Pitipane.

Le père Duffo arriva à la mission sans savoir un mot de singhalais, mais après trois mois il était capable d’entendre les confessions et de donner de brèves ins­tructions. Il fit à la Toussaint son premier sermon qui fut apprécié par tous. Cela l’encouragea. Il commença ensuite à visi­ter les familles et à écouter leurs histoires, réunit les enfants pour le catéchisme et leur fit faire la première communion. À Duwa, il eut des problèmes avec le vicaire apostolique pour avoir fait faire la première communion à des enfants à Pitipane. Le vicaire apostolique avait défendu cela à cause de certains abus dans le passé.

En 1856, le père Pulicani fut nommé à Negombo, surtout dans la région de Duwa. Il fut chargé des églises de Duwa,Talahena, kurana, Katunayake, Seeduwa, Amandoluva, Bandaravatta et des deux églises de Pitipane. Il resta là jusqu’en 1858. Le père Jean-Pierre Per­réard travailla aussi en 1864-1866 dans la région de Kodagamulla, chargé des églises de Halpe, Godigamuwa, Kongoda­mulla, Toppu, Bambukuliya, Murutana et Kandawala. À peu près dans le même temps, les pères Pulicani et Duffo missionnaient dans différentes parties de la même mission de Negombo. Le père Pulicani fut, dans la région de Duwa en 1864-1865, responsable des églises de Kepungoda, Talahena, Pitipane, Munai et Duwa. Le père Duffo était alors dans la région de Pallansena au service des fi­dèles de l’église Sainte-Anne de Palanga­thurai, et des églises de Munnakkara, Kochchikade, Kattuwa et Dalupotha.

Au début de 1866 l’administration générale décida d’envoyer au vicariat apostolique de Jaffna les trois pères du vicariat de Colombo. Les Oblats y retournèrent nombreux après 1883 quand le vicariat apostolique de Colombo fut confié à la congrégation et Mgr Bonjean, o.m.i., nommé vicaire apostolique.

D’après le rapport de la visite pastorale de Mgr Bravi, le 6 septembre 1858, la mission de Negombo avait 39 églises avec 26 000 catholiques. En 1863, les catholiques étaient 30 836.

Jerome Velichor, o.m.i.