Naissance à Marseille (Bouches-du-Rhône), le 21 novembre 1824
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 14 août 1844
Oblation à N.-D. de l’Osier, le 15 août 1845 (no 142)
Ordination sacerdotale à Walla Walla, le 2 janvier 1848
Décès à Penticton, Colombie-Britannique, le 6 février 1891.

Félix Jean Charles Pandosy est né à Marseille, le 21 novembre 1824 de Marguerite Joséphine Marie Dallest et d’Esprit Étienne Charles Henry Pandosy, capitaine marin. Il fit ses études secondaires au collège Bourbon d’Arles puis au juniorat de Notre-Dame de Lumières. Il commença son noviciat à Notre-Dame de l’Osier, le 14 août 1844 et y fit son oblation le 15 août 1845. Il se rendit ensuite au grand séminaire de Marseille pour étudier la philosophie et la théologie.

À la fin de 1846, Mgr de Mazenod céda aux instances de Mgr Magloire Blanchet, évêque de Walla Walla en Oré­gon, et de Mgr Modeste Demers, évêque de Vancouver, qui lui deman­daient des ouvriers apostoliques. Le 4 février 1847 la première caravane d’Oblats partait du Havre, arrivait à New York le 2 avril et à Walla Walla, le 5 septembre. Dans une dizaine de lettres, au début de 1847, le Fondateur nomme et loue ces missionnaires: le père Pascal Ricard, supérieur, les scolastiques Georges Blanchet, Casimir Chirouse, Charles Pandosy et le frère Célestin Verney. Il désigne les scolastiques Chirouse et Pandosy comme «deux anges de vertus.» À Mgr Blanchet, le 23 janvier 1847, il transcrit les notes du maître des novices au sujet du Charles Pandosy: «Bon, pieux, très régulier; je n’en puis dire que du bien. Il ne perd jamais la douce paix de l’âme qui le rend si content. Je ne crois pas que saint Louis de Gonzague ait poussé plus loin l’obéissance, etc.»

Après quelques mois d’adaptation et d’étude à Walla Walla, Charles Pandosy est ordonné prêtre par Mgr Magloire Blanchet, le 2 janvier 1848. Les pères Pandosy et Chirouse habitent d’abord ensemble à la mission Sainte-Rose auprès des amérindiens Yakimas et s’occupent des dessertes de l’Immaculée Conception et de Saint-Joseph. Par la suite, ils vivent souvent seuls dans une ou l’autre de ces dessertes; le père Pandosy, en particulier, passe quelques hivers seul à Moxee et à Abeski. Mgr de Mazenod se préoccupe de cet isolement. En 1854, il envoie le père Pierre Louis Richard qui tiendra compa­gnie au père Chirouse chez les Cayouses à la mission Sainte-Anne et le père Paul Durieu qui rejoindra le père Pandosy auprès des Yakimas à la mission Saint-Joseph. Le père exerce son zèle auprès des Yakimas de 1848 à 1858. Il doit cependant quitter sa mission à la fin de 1855 à cause de la guerre entre Américains et Amérindiens. Il se retire alors chez les Jésuites à Colville. En 1856, il revient dans sa mission non entièrement détruite.

En 1858, à cause des dangers encou­rus par les missionnaires pendant la guerre qui a repris en Orégon, le père Louis D’Herbomez, successeur du père Ricard, envoie les pères et frères en Colombie-Britannique où le père Pandosy fondera plusieurs missions, ou bien y passera quelque temps comme supérieur: Esquimalt en 1858 et 1861-1863, Sand Cove à Fort Thompson (1859), Fort Rupert (1863-1864), New Westminster (1864-1867), Stuart Lake (1882-1887) et surtout Mission Creek dans la vallée de l’Okanagan (1860, 1868-1882, 1887-1891).

Selon le père Carrière, pendant qu’il était en Orégon le père Pandosy a composé une grammaire et un diction­naire dans la langue des Yakimas. Dans une lettre au père Fabre, le 22 juin 1862, le père écrit: «Ma grammaire Yakima est imprimée ainsi que celle en langue Sellish.»

Dans le registre du personnel en 1862, quelqu’un a écrit à côté du nom de ce père: «Santé d’un homme nerveux et ayant le vers solitaire; s’occupe beaucoup de médecine pour lui et les autres.» Il jouissait de talents variés, surtout comme musicien, botaniste et agriculteur, profes­seur, pacificateur, etc. Le lieutenant Charles William Wilson, membre de la commission britannique de délimitation des frontières, décrivit le père Pandosy comme «un homme très plaisant, bien informé, [qui avait] une belle voix, [et ne] dédaignait pas un petit remontant», etc. Mais les relations du père avec ses confrères étaient plutôt difficiles, les dénonciations mutuelles abondent dans leur correspondance. Ceci explique sans doute pourquoi, après le Chapitre de 1867, le père a demandé la dispense de ses vœux, parce que, disait-il, en insérant dans les fins de l’institut l’éducation de la jeunesse, on avait modifié la nature de la Congrégation. Par lettre du 28 février 1873, le cardinal Barnabò, préfet de la congrégation de la Propagande, refusa d’accorder cette dispense en affirmant que le motif invoqué était sans fondement.

Le père Pandosy est décédé le 6 février 1891, après une courte maladie à la suite d’un accident, dans le camp indien de Penticton, loin de son confrère le père Alphonse Carion qui se trouvait alors en visite des Amérindiens de la côte du Pacifique.

Yvon Beaudoin
et Gaston Carrière, o.m.i.