Naissance à Ambacourt (Vosges), le 20 mai 1827
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 25 février 1850
Oblation à N.-D. de l’Osier, le 26 février 1851 (no 302)
Ordination sacerdotale à Marseille, le 15 février 1852
Décès à San Antonio, Texas, le 12 juillet 1903.

Pierre Fourrier Parisot est né le 20 mai 1827 à Ambacourt, diocèse de Saint-Dié, France, de Marie Charotte et de Rémi Parisot. Après ses études aux petits sémi­naires de Senaide et de Châtel-sur-Moselle, et une année de philosophie au grand séminaire de Saint-Dié, il com­mença son noviciat à Notre-Dame de l’Osier le 25 février 1850 et y fit son oblation le 26 février 1851. Dans ses comptes rendus, le père Jacques Santoni, écrit toujours: «très bien.» En le propo­sant au conseil général pour l’oblation, il précise: «vertus solides; caractère bon, un peu rond, militaire; jugement droit.» Le frère fit une année de théologie au grand séminaire de Marseille, fut ordonné prêtre par Mgr de Mazenod le 15 février 1852 et partit aussitôt pour le Texas avec six confrères. Dans un rapport, en 1852, le père Jean Marchal, modérateur des scolastiques, avait écrit: «Le frère Parisot n’a pas une physionomie très avantageuse, ce qui écarte de lui quelque temps; c’est ce qui éloignait un peu les frères de lui à son entrée; mais son courage, son zèle et son dévouement, sa gaieté, son bon esprit, sa charité à toute épreuve, triomphent bientôt de ces désavantages…»

On ne connaît pas dans le détail les diverses obédiences du père. En arrivant au Texas, il a été désigné pour le collège de Galveston où, en 1855-1857, il était préfet des études, professeur de grec, de latin et de mathématiques. En 1853-1854, il a fait une tournée missionnaire dans l’Est du Texas et en Louisiane pour faire connaître le futur collège. De 1857 à 1895, il semble avoir surtout travaillé à Brownsville, comme pasteur des fidèles de langue anglaise, mais il a également été en charge des missions du district du Golfe du Mexique, a prêché quelques missions au Mexique vers 1859-1860 (Cruillas, Burgos), et a fait du ministère à Bagdad en 1863-1865.

En 1861-1865, il a souffert comme les autres pères de la pauvreté et des dangers de la guerre de sécession. En 1867, il a travaillé à délivrer les pères Olivier, Vignolle et Clos, prisonniers à Matamo­ros. En 1872, au synode de Nouvelle-Orléans, les évêques proposèrent l’érec­tion du vicariat apostolique de Browns­ville et suggérèrent d’y nommer le père Augustin Gaudet comme vicaire aposto­lique. L’administration générale refusa d’assumer la charge du vicariat. L’abbé Dominic Manucy fut nommé en 1875. En 1880, le cardinal Simeoni, préfet de la congrégation de la Propagande, demanda des renseignements au père J. Fabre sur le père Parisot qu’on se proposait de nommer vicaire apostolique de Brownsville en cas de vacance du siège. Le père Fabre répon­dit que ce père n’avait pas les qualités requises pour cela. Celui-ci fut délégué de la province des États-Unis au chapitre de 1887. À cette occasion, comme au cours des années précédentes, il défendit encore les missions du Texas que, de 1861 à 1883, le père Fabre et l’administration générale voulaient abandonner.

En 1895, le père Parisot a passé quelques temps à Buffalo puis a été envoyé à San Antonio où il est décédé le 12 juillet 1903. Il était alors chapelain des Sœurs de la Providence à Castroville et l’avait été des Ursulines de San Antonio et à l’académie des Sœurs de la Providence de Notre-Dame du Lac.

À la messe de son jubilé d’or de sacerdoce, le dimanche 26 février 1902, Mgr Meerschaert, vicaire apostolique de l’Indian Territory, a décrit les diverses étapes de la vie missionnaire du jubilaire: «la vocation, l’ordination, les adieux à la famille, à la patrie, enfin l’exil volontaire pour Dieu et les âmes, les épreuves, les fatigues, les sollicitudes de toutes sortes; mais aussi les moissons abondantes, telles que chapelles, églises, couvents, écoles, sortis çà et là du vaste champ évangélisé du Texas…» L’auteur d’un bref article sur l’événement ajoute: «Le R. P. Parisot a partout favorisé le développement de l’éducation catholique. Il fut un des principaux fondateurs de l’université de Sainte-Marie à Galveston, pour laquelle il a obtenu de l’État une charte constitutive. L’argent qui a mis cet établissement sur des bases solides a été recueilli par lui dans toutes ses missions, non sans peines ni tribulations. Il a fondé le collège de Saint-Joseph, à Brownsville, qui, pendant bien des années, a été l’école centrale du bas Rio Grande; et il a aidé les Sœurs du Verbe Incarné à s’établir dans cette ville, ainsi que le collège de Sainte-Marie et le couvent des Ursulines…»

Yvon Beaudoin, o.m.i.