Naissance à Saint-Pons (Ardèche), le 4 décembre 1827
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 3 décembre 1850
Oblation à N.-D. de l’Osier, le 8 décembre 1851 (n‑o 319)
Ordination sacerdotale à Marseille, le 27 juin 1852
Décès à Mattawa, Canada, le 2 mars 1877.

Louis Étienne Delille Reboul, prêtre, Oblat de Marie Immaculée, missionnaire, né à Saint-Pons, [diocèse de Viviers, France], le 4 décembre 1827, fils de Louis Antoine Reboul et d’Augustine Marie Guillon, décédé à Mattawa (district de Nipissing, Ontario) le 2 mars 1877.

Fils de l’une des familles les plus aisées et les plus honorables de Saint-Pons, Louis Étienne Delille Reboul étudie au petit séminaire de Bourg-Saint-Andéol et au grand séminaire de Viviers (1847-1850), puis il entre au noviciat des Oblats de Notre-Dame de l’Osier, dans l’Isère, où il fait profession le 8 décembre 1851. Il termine ses études à Marseille et est ordonné prêtre le 27 juin 1852 par Mgr Charles Joseph Eugène de Mazenod.

Reboul travaille quelques mois à Notre-Dame de la Garde à Marseille et part pour le Canada. Envoyé à Bytown (Ottawa), il est l’auxiliaire de Mgr Joseph Bruno Guigues dans les missions environ­nantes et se consacre au ministère paroissial à South Gloucester (comté de Russell) de 1853 à 1855 et à Rivière-du-Désert (Maniwaki, comté de Gatineau) en 1855 et 1856. Au cours des étés de 1854 et de 1855, le père travaille dans les missions indiennes de Témiscamingue, d’Abitibi et de la Baie James.

À l’hiver de 1854, Reboul entreprend sa première mission dans les chantiers. Il se rend jusqu’aux rivières Creuse (Deep River, On) et Noire (Black River), visite les divers camps de jeunes gens employés à la coupe du bois et leur offre les secours de la religion. Il parcourt ainsi une soixan­taine de chantiers, occupés par plus de 1 500 personnes. En été, le missionnaire retrouve ces hommes dans la région d’Ottawa. Devenu chef de la mission des chantiers de l’Outaouais en 1858, Reboul continue ce travail plusieurs mois chaque hiver jusqu’à sa mort survenue au cours d’une de ces randonnées.

Le reste de l’année, il réside à Ottawa où il se dévoue au ministère paroissial et au soin spirituel et temporel des voya­geurs dont il devient l’apôtre légendaire. Il dénonce les hôteliers peu scrupuleux, s’emploie à faire cesser les rixes parmi ses ouailles et à conserver la paix entre catho­liques et protestants. Il dessert aussi la petite chapelle Notre-Dame-des-Voyageurs, établie à Hull pour les hommes de chantiers.

À partir de 1860, Hull se développe, une grande partie des hommes de chan­tiers y résident avec leur famille. Les Oblats érigent le village en mission et Reboul est chargé d’y desservir tous les catholiques. En 1868, il entreprend la construction d’une vaste église, d’un pres­bytère et d’écoles. Il réalise tous ces projets sans s’endetter, grâce à sa facilité d’obtenir des dons par le moyen de sous­criptions et avec l’aide de Mgr Guigues et l’argent des paroissiens.

En 1871, les Oblats acceptent de s’occuper de la paroisse et y envoient Reboul en résidence. Celui-ci est l’âme et le père de la localité, s’intéresse à tout et ne recule devant aucun labeur; il devient président de la commission scolaire, travaille à la construction d’un pont et se montre actif lors de l’obtention d’une charte pour la ville, en 1875. De 1866 à sa mort, Reboul exerce en plus son ministère au monastère des Sœurs du Bon-Pasteur à Ottawa.

Homme droit, franc et loyal, Reboul s’est attiré l’affection et le respect de tous. Le lac Reboul (Winawiah), dans la région du Grand lac de Victoria (comté de Témiscamingue), une école, une rue et un parc de Hull rappellent son nom.

Gaston Carrière, o.m.i.