Naissance à Castillon (Gard), le 28 septembre 1828
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 23 janvier 1850
Oblation à Marseille, le 9 mai 1852 (no 327)
Décès à House River, Canada, le 20 juin 1875.

Alexis Reynard est né le 28 septembre 1828 à Castillon, diocèse de Nîmes, France, troisième des neuf enfants de Victoire Dugas et de A. Joseph Reynard, cultivateur. Il commença son noviciat à Notre-Dame de l’Osier le 23 janvier 1850. Il désirait devenir prêtre mais n’avait fréquenté que l’école primaire. Le père Jacques Santoni l’admit comme frère et le jugea d’abord assez sévèrement. Il écrivit en février-mars 1850: «Reynard, assez peu intelligent; je crains qu’il ne puisse pas faire pour nous; il est du reste très vertueux.» Le maître des novices ajouta au cours de l’été: «très bien pour la conduite, mais il manque d’intelligence; comme il est on ne peut plus dévoué et qu’il est d’une souplesse merveilleuse, nous pensons qu’on pourrait le garder.»

En novembre 1850, il fut envoyé au Calvaire à Marseille où le père Charles Bellon demandait un frère. C’est là qu’il prononça ses vœux d’un an le 25 janvier 1851 et fit son oblation perpétuelle le 9 mai 1852 avant de recevoir son obédience pour la Rivière-Rouge. Il partit avec les pères René Rémas et Valentin Végreville, demeura à Saint-Boniface en 1852-1853, à l’Île-à-la-Crosse en 1853, puis à la mission de la Nativité au Fort Chipewyan, près du lac Athabaska, de 1853 à 1863. Il s’adonna à tous les travaux manuels: constructions, soins du jardin, cuisine, etc., et se livrait, en même temps, à l’étude du latin et de la théologie, car il désirait encore devenir prêtre. Mgr Gran­din et Mgr de Mazenod auraient consenti à l’ordonner, mais le père Faraud et Mgr Ta­ché lui conseillèrent de demeurer frère où il rendait ainsi plus de services. Il obéit et cela fut pour lui la cause d’un redouble­ment de grâces. Au cours de cette période, NN.SS. Taché et Grandin, les pères Faraud et Clut parlent tous dans leurs lettres du saint frère Alexis.

En 1862, le frère reçut son obédience pour la mission de la Providence sur les bords du fleuve Mackenzie, au nord du Grand Lac des Esclaves, où il demeura de 1863 à 1870 et dut construire maison, chapelle et couvent-orphelinat, tout en s’occupant là aussi du jardin, de la ferme et des aut

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res travaux. Il travailla ensuite, en 1870-1874, à la mission de Notre-Dame des Victoires de Lac-La-Biche, plus au sud, puis retourna à la mission de la Nativité en 1874-1875.

Lors d’un voyage vers Lac-La-Biche, en compagnie d’un guide iroquois et d’une jeune amérindienne, il fut tué et mangé par son compagnon. On pense qu’il est décédé vers le 20 juin 1875 à House River, affluent de la rivière Athabaska, Ses restes reposent dans le cimetière oblat de Saint-Albert. On lit sur sa pierre tombale: «Ici reposent les derniers restes du frère Alexis Reynard, massacré et mangé par son guide iroquois en défense d’une orpheline dont il avait charge.»

Yvon Beaudoin
et Gaston Carrière, o.m.i.