Naissance à La Roquebrussanne (Var), le 7 janvier 1836
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 7 décembre 1855
Oblation à Montolivet, le 8 décembre 1856 (no 429)
Ordination sacerdotale à Marseille, le 23 juin 1859
Décès à Aix-en-Provence, le 30 juin 1901.

Lucien Reynaud (AG).

Lucien Reynaud est né à La Roquebrussanne, diocèse de Fréjus, le 7 janvier 1836. Il a commencé son noviciat à Notre-Dame de l’Osier le 7 décembre 1855 et a fait son oblation à Montolivet le 8 décembre 1856. Au conseil général, le 27 novembre précédent, on l’avait admis à la profession. Le secrétaire a écrit dans le procès-verbal de la séance: «En l’envoyant au noviciat l’an dernier, les pères du séminaire de Fréjus le donnaient avec raison pour un bon sujet sous tous les rapports. Il a fait presque son noviciat entier à l’Osier où il a été un modèle de piété et de régularité et n’a donné lieu à d’autres observations à son désavantage que de se laisser un peu trop aller à son ardeur naturelle pour le bien, ce qui a pu le rendre quelquefois sévère et exigeant à l’égard de ses frères. Depuis le peu de temps qu’il est descendu avec d’autres novices à Montolivet, n’a fait que confirmer ses bons antécédents tant à Fréjus qu’à l’Osier…»

Il étudie la théologie à Montolivet de 1856 à 1859. Dans ses comptes rendus, le père Mouchette, modérateur des scolastiques, porte sur lui, chaque année, des jugements très favorables, v.g.: «1856, caractère et imagination ardents, il faut le modérer; sa vertu, au moins d’humilité, a besoin d’être éprouvée. Très régulier; 1857, santé un peu affaiblie. Excellent religieux, zèle pour sa perfection et le salut des âmes; 1858, rempli de bonne volonté, pieux, zélé, d’une grande douceur et soumission; 1859, bien bon, mais trop actif et trop bouillant. Il aura besoin d’être ménagé pour sa santé qu’il croit toujours plus forte qu’elle n’est. Je le regarde tel qu’il est comme un excellent sujet, capable de faire beaucoup de bien. Il a une grande facilité pour la prédication; sous ce rapport il sera excellent s’il est bien dirigé.» Dans le Registre du Personnel 1862-1863, on ajoute: «Moyens au-dessus de l’ordinaire. Parole facile.»

Il est ordonné prêtre par Mgr de Mazenod le 23 juin 1859 et immédiatement envoyé comme professeur à l’école ecclésiastique de Vico. Mais on ne tarde pas à mettre au service des fidèles ses talents de prédicateur. Toute sa vie il prêche des avents, carêmes, missions et retraites dans beaucoup de diocèses. À partir de quelques Personnels O.M.I. et des mentions qu’on fait de lui dans Missions O.M.I., on peut savoir à peu près dans quelles communautés, surtout de la province du Nord, il a son pied-à-terre: Talence en 1861-1862, Paris en 1863-1865, scolasticat du Sacré-Cœur d’Autun en 1865-1867. On parle de ses succès dans toutes les premières missions qu’il prêche; c’est pourquoi, semble-t-il, on le nomme professeur d’éloquence au scolasticat. On lit à ce sujet, dans un rapport du supérieur au père Fabre (Missions O.M.I., 1865, p. 397): retraite aux scolastiques «donnée avec beaucoup d’entrain et de zèle par le R.P. Reynaud. Les sujets les plus sérieux, les vérités les plus pratiques y ont été traités avec cette facilité et cette chaleur qui distinguent ce bien cher père, et qui nous font apprécier tous les jours davantage le choix que vous avez fait de lui pour diriger notre jeunesse dans ses compositions.»

De 1868 à 1872, le père semble demeurer à Angers ou à Rennes, il est à Tours en 1872 et au Calvaire à Marseille en 1873-1876. Dans les Missions O.M.I. de 1876, p. 127, on écrit que, en deux années au Calvaire, «il a fait seize travaux: un carême à Saint-Louis de Toulon, un carême à Brignoles, l’avent à Saint-Vincent-de-Paul, l’avent et le mois de Marie au Calvaire et onze retraites…» On le trouve ensuite à Angers en 1876-1880, à Talence en 1880-1884, à Pontmain en 1887, à Saint-Jean d’Autun en 1889-1892 (supérieur), à Saint-Andelain en 1893-1894, à Angers en 1894-1896, puis à Aix de 1897 à 1901. C’est là qu’il meurt le 30 juin 1901.

Rien n’a été écrit sur lui, mais il a rédigé une Notice biographique de M. Loewenbruck, missionnaire apostolique (Angers, 1876, 32 p.) et une Notice du père Marius Roux, o.m.i., publiée dans La Semaine religieuse d’Angers en 1895.

Yvon Beaudoin, o.m.i.