La localité de Saint-Albert est située à 12 kilomètres au nord-ouest de la ville d’Edmonton, capitale de l’Alberta, pro­vince qui fait partie de la confédération canadienne depuis 1905. C’est Mgr Alex­andre Taché qui, en 1860, a choisi le site de cette mission, au sommet d’une col­line qui domine la vallée de la rivière Esturgeon. Le père Albert Lacombe fut le fondateur de la mission et le premier prêtre résidant de 1861 à 1864. Il a fait construire une chapelle et un presbytère qui furent bientôt entourés d’une ving­taine de familles métisses, attirées par la fertilité du sol.

Cathédrale de Saint-Albert (AD)

La mission se développa rapidement. En 1866, il y avait déjà «de belles et vastes constructions.., des champs spa­cieux défrichés, bien enclos et bien culti­vés », une quarantaine de maisons et un pont sur la rivière. En 1868, la paroisse comptait environ 600 métis catholiques, 1200 vers 1900 et 4000 en 1961. En 1879, il y avait une nouvelle église-cathédrale, la maison des sœurs avec école (60 enfants), orphelinat (une tren­taine d’enfants), hôpital, dirigés par les Sœurs de la Charité de Montréal, arrivées en 1863, une vaste ferme avec moulin à farine, permettant de nourrir pères, sœurs, enfants et même de donner aux pauvres de 2 à 3000 milles repas par année. Les pères visitaient plusieurs postes secondaires: Lac Lanone, Fort Saskatchewan, Morinville, Rivière-qui-Barre, Stony Plain, Hobbema, Fort Jasper dans les Montagnes Rocheuses, etc.

En 1868, Saint-Albert a été érigé en vicariat apostolique et vicariat de missions, puis diocèse en 1871, avec Mgr Vital Grandin comme premier vicaire aposto­lique et supérieur religieux. Le diocèse est devenu archevêché en 1912, et le siège transféré à Edmonton. Le vicariat de missions a subi quelques modifica­tions au cours des années, est devenu en 1921 la province oblate d’Alberta- Saskatchewan, puis province Grandin en 1985 et Lacombe en 2003.

Beaucoup d’Oblats ont vécu à Saint-Albert, en particulier les supérieurs et curés Hippolyte Leduc et Michel Mérer, qui y sont demeurés chacun environ trente années entre 1867 et 1918, les frères François Leriche, qui y est resté près de 30 ans (1871-1899), et François Boisgontier, 50 ans (1880-1930).

Saint-Albert a toujours été un impor­tant centre oblat et diocésain. Déjà en 1868-1869, Mgr Grandin y a ouvert un noviciat ou trente novices ont reçu leur formation entre 1868 et 1896. Il y eut un autre noviciat de 1935 à 1939, de 1946 à 1968 pour les provinces du Manitoba et d’Alberta-Saskatchewan, un noviciat inter-provincial de 1982 à 1989 et un pré-noviciat de 1989 à 1999. Mgr Grandin parlait déjà en 1869 d’un séminaire avec deux scolastiques. Il est question de la construction d’un scolasticat en 1890. Le petit séminaire de la Sainte-Famille fut ouvert en 1900, confié aux fils de Marie Immaculée en 1911 et fermé en 1913, transféré à Edmonton. Les Oblats ont encore à Saint-Albert plusieurs maisons ou résidences: Résidence Frère-Antoine, Foyer Grandin, paroisse Saint-Albert, Centre Vital-Grandin (2 Maple Drive) et maison de retraite Étoile du Nord.

Plus de 200 Oblats reposent dans le cimetière de la ville. Le tombeau du vénérable Mgr Vital Grandin se trouve dans la crypte de l’église paroissiale, ancienne cathédrale. En 1961, le père Léo Deschâtelets, supérieur général, a présidé les fêtes du centenaire de la pa­roisse. Dans un discours, comparant Saint-Albert à Reims, où il a prié sur le tombeau de saint Remi, premier évêque des Francs, et à Fulda où repose le corps de saint Boniface, père du christianisme germanique, le T.R.Père exprima le vœu de voir un jour les foules venir au tom­beau de Mgr Grandin à Saint-Albert, un des hauts lieux de cette partie du Canada, prier comme à Reims et à Fulda (Mis­sions OMI 89 (1962), p. 69.

Yvon Beaudoin, o.m.i.