Naissance à Bettange (Luxembourg), le 22 mars 1823
Ordination sacerdotale vers 1848
Prise d’habit à Nancy, le 12 novembre 1858
Oblation à Nancy, le 17 février 1860 (no 496 bis)
Décès à Brownsville, Texas, le 6 octobre 1862.

Jean Eugène Schumacher est né à Bettange, Luxembourg, le 22 mars 1823. Il fut ordonné prêtre vers 1848. Il a été vicaire, a passé près d’un an au noviciat des Chartreux puis a commencé son noviciat à Nancy le 12 novembre 1858. Le père Jean Joseph Lagier, maître des novices, a longtemps hésité avant d’ad­mettre ce sujet aux vœux. Dès novembre 1858, il écrit: «C’est un sujet pieux, saint, qui a l’habitude des obligations reli­gieuses et la simplicité d’un petit enfant. Il comprend, lit le français et le parle assez bien; seulement il est obligé de réfléchir avant de répondre, ce qui aug­mente sa lenteur naturelle et allemande. Cette lenteur et sa naïveté, un abord un peu embarrassé, prêteraient un peu à rire…» En janvier 1859, le père Lagier ajoute: «Le prieur de la Chartreuse en me parlant de lui a prononcé le mot de un peu niais. Cela est assez vrai de temps en temps dans son sourire et dans son port.» En avril 1859, le père passe huit jours à Notre-Dame de Sion où on est content de lui et de son ministère auprès des Alle­mands. Il va également aux prisons à Nancy. Il y met du zèle et se fait aimer des prisonniers.

Il fait son oblation à Nancy le 17 fé­vrier 1860 et finit l’année au Calvaire à Marseille comme adjoint du père Henri Martens à l’œuvre des Allemands. En janvier 1861, il part pour le Texas avec les pères Jean Maurel et Jean Marie Clos. Avant la fin de l’année, il écrit au père Joseph Fabre pour demander la dispense de ses vœux parce que «le climat du pays contrarie sa santé», qu’il n’y a pas d’Al­lemands et qu’il «n’est pas apte à se mettre en rapport avec les Américains et moins encore avec les Mexicains.» Au conseil général, le 30 décembre 1861, on le reconnaît bon religieux; on décide de lui refuser la dispense des vœux mais de lui envoyer une lettre bienveillante, contenant la promesse de le retirer du Texas pour l’envoyer au Canada dès que la situation de guerre au Texas le permettra.

Le père meurt à Brownsville le 6 octobre 1862 au cours d’une épidémie de fièvre jaune.

Yvon Beaudoin, o.m.i.