Naissance à Ennezat (Puy-de-Dôme), le 27 novembre 1833
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 31 octobre 1856
Oblation à Montolivet, le 17 février 1858 (no 450)
Ordination sacerdotale à Marseille, le 7 avril 1860
Décès à Ennezat, France, le 11 décembre 1902.

Jean Séguin est né le 27 novembre 1833 à Ennezat, diocèse de Clermont-Ferrand, France, de Couronne Livebau­don et d’Antoine Séguin, propriétaire-cultivateur. Après son cours classique, Jean commença des études en médecine, puis entra au grand séminaire de son diocèse. Il commença son noviciat à Notre-Dame de l’Osier le 31 octobre 1856 et fit son oblation à Montolivet le 17 février 1858 où il fit son scolasticat de 1857 à 1860. Au noviciat, le père Florent Vandenberghe, maître des novices, loue toujours la piété du novice, sa docilité et sa simplicité. En septembre 1857, avant de l’envoyer à Marseille, il écrit: «Séguin doit commencer sa théologie. Il est bon religieux avec des qualités peu brillantes; il est solide avec des moyens ordinaires. Il fera le bien par sa docilité et son dé­vouement.» Le père Antoine Mouchette, modérateur des scolastiques, juge de la même façon ce religieux et écrit en janvier-février 1860: «Toujours bien bon; caractère heureux, comptant peu avec les sacrifices et les peines, plein de bonne volonté pour tout. Il est heureux depuis la certitude qu’il a d’aller à la Rivière-Rouge. Je crois qu’il y rendra de grands services. C’est un homme précieux, sa­chant un peu de tout, et comme il est sans aucune prétention il fera un grand bien.»

Mgr de Mazenod l’ordonna prêtre le 7 avril 1860 et l’envoya dans les missions du Nord-Ouest canadien. Le jeune père s’arrêta quelque temps à l’Île-à-la-Crosse, Saskatchewan (1860-1861), où il s’initia à la langue montagnaise, puis passa quelques semaines à Portage-la-Loche (1861), et se rendit en compagnie du frère Patrick Kearney à Fort Goood Hope, Territoires du Nord-Ouest, (1861-1901) qui fut la seule obédience de sa vie missionnaire.

Le père visita Peel River (Fort McPherson), puis La Pierre House et Fort Yukon en 1862. Ce fut son seul voyage au Yukon, mais trente fois au moins, jusque vers 1890, il refit en canot, aller et retour, le voyage de Fort Good Hope à la Rivière-Rouge-Arctique, «Tchikatchik» ou à Fort McPherson (1862-1889).

Pendant une vingtaine d’années, il travailla à la construction de la chapelle de Fort Good Hope qui, par des peintures sur bois et des sculptures, est encore aujourd’hui un véritable chef-d’œuvre.

Presque aveugle, il fut envoyé en France (1901) pour chercher la guérison avec la promesse qu’il rentrerait dans sa mission. Il vécut alors dans son village natal, Ennezat (1901-1902) où la popula­tion ne tarda pas à l’appeler «le saint». C’est là qu’il est décédé le 11 décembre 1902 et où il a été inhumé. En 1873, Mgr Isidore Clut, o.m.i., auxiliaire du Mackenzie, l’avait proposé comme vi­caire apostolique de l’Alaska.»

Yvon Beaudoin
et Gaston Carrière, o.m.i.