Présence oblate: 1958-2006

Après de longues et difficiles tractations selon lesquels les Oblats hésitent beaucoup à s’engager dans les deux œuvres que l’évêque demande aux Oblats, soit un collège classique et une paroisse, parce qu’ils n’ont pas les finances et le personnel nécessaire, le Supérieur général tranche la question dans un rescrit qui donne aux Oblats la permission d’accepter à Timmins l’administration d’une paroisse et la fondation d’un collège et cela en date du 6 février 1956. Évidemment, on n’en restera pas là. Voilà que le vicaire provincial de la province du Canada apprend par le Père Duguay, supérieur du Collège de Rouyn, qu’il serait question que les Jésuites qui sont déjà à Sudbury seraient intéressés à fonder une Université à Timmins. Le 25 février, le Supérieur général répond : « La lettre précédente sur Jonquière me fait penser qu’il faut aller piano, pianissimo dans l’affaire de Timmins. Donc […] évitez dès maintenant toute publicité autour de Timmins. Même si nous avons donné une approbation de principe, je crois qu’il serait sage qu’on ne publie rien soit dans les nouvelles oblates, soit dans l’Apostolat, soit dans les journaux, concernant une acceptation possible par le Oblats du collège de Timmins. »

Malgré ces nouvelles difficultés, les tractations continuèrent et progressèrent. Ainsi en date du 1er juin 1956, l’Administration générale de Rome envoya le câblogramme suivant au Provincial canadien : « Autorisons prise immédiate Paroisse Timmins place Ville Marie aussi annoncer fondation Collège Timmins si finances et personnel permettent Deschâtelets. » La réponse de l’évêque fut aussi rapide au Provincial du Canada : « Pour faire suite à notre conversation téléphonique de ce matin, je désire vous communiquer que je vous suis reconnaissant d’accepter la fondation immédiate d’une paroisse à Timmins et celle d’un collège en temps opportun STOP sur vos instances réitérées j’accepte avec regret le départ de vos Pères de la paroisse de Ville-Marie Maxime Tessier évêque de Timmins. »

Le 6 juin 1956, le journal Le Droit en fait ainsi l’annonce : « À la demande instante de Son Exc. Mgr Maxime Tessier, évêque de Timmins, les Oblats de Marie Immaculée de la province du Canada (est) ont accepté, avec l’autorisation du T.R.P. Léo Deschâtelets, o.m.i., supérieur général, une fondation dans la ville de Timmins. De plus, lorsque le moment sera venu, les Oblats fonderont à Timmins un collège classique bilingue qui dispensera l’enseignement au niveau des quatre dernières années, c’est-à-dire celles du cours des Arts, conduisant au baccalauréat (Belle-Lettres, Rhétorique et deux années de Philosophie). »

Le 16 avril, l’évêque de Timmins annonce qu’il vient de perdre un autre prêtre (4 sont décédés en l’espace d’un an); il demande donc aux Oblats de remettre à plus tard leur départ de Ville-Marie et de fonder une nouvelle paroisse à Timmins. Le lendemain, le Provincial de Montréal et son conseil acceptent de rester à Ville-Marie pour le moment et, en accord avec l’évêque Mgr Maxime Tessier, décident de fonder dans la ville de Timmins la paroisse qu’il leur supplie d’accepter et ils ne s’engagent plus à établir un collège classique comme on l’avait décidé en juin 1956. Le Supérieur général consulté répond affirmativement, ce qui règle le problème pour le moment. Dans une lettre subséquente du 26 avril 1957, il ajoute : « Je vois bien les avantages d’une fondation [d’une paroisse à Timmins] puisqu’on nous dit que c’est une paroisse pour les pauvres et qu’il y va du rayonnement de notre sainte Religion dans ce coin de l’Ontario. »

Le décret d’érection de la nouvelle paroisse Saint-Sauveur fut lu le dimanche le 8 septembre 1957 dans toutes les paroisses françaises de Timmins, y compris la cathédrale.

Finalement, le feuillet paroissial de juin 2000 annonce qu’après 43 ans de dévouement indéfectible, les Missionnaire de Marie-Immaculée se voient forcés de remettre la responsabilité de la paroisse au diocèse.

Eugène Lapointe OMI