Naissance à Buis (Drôme)
Prise d’habit à Aix, le 16 novembre 1823
Ordination sacerdotale à Marseille, le 18 septembre 1824
Oblation à Aix, le 1er novembre 1824 (no 19 b)
Expulsion de la Congrégation en novembre 1825.

Bernard Vachon a laissé peu de traces dans les archives de la Congrégation. Il est né à Buis au diocèse de Valence, mais on en ignore la date. Il dit qu’il est acolyte lorsqu’il entre au noviciat d’Aix le 16 novembre 1823; il semble en effet qu’il avait reçu les ordres mineurs des mains de Mgr Miollis, évêque de Digne. En quelques mois, pendant son noviciat, Mgr Fortuné de Mazenod l’ordonne sous-diacre le 4 avril, diacre le 12 juin et prêtre le 18 septembre 1824. Il fait ensuite son oblation à Aix le 1er novembre.

Il demeure à Aix et désire aller au plus tôt en mission. Le père de Mazenod l’envoie à celle de Saint-Bonnet en janvier-février 1825, avec les pères Mie, Touche et Suzanne. Il est mécontent de quelques remarques que lui fait le père Mie au sujet des confessions. Le père de Mazenod doit intervenir, le 28 février, en disant que les Règles exigent cette correction fraternelle: «Vous devriez vous féliciter d’une surveillance toute fraternelle qui assure vos pas et vous préserve contre l’erreur de l’illusion.»

Le père Vachon pense déjà à quitter la Congrégation au cours de l’été. Dans une lettre au Fondateur, le 18 août, le père Dupuy écrit: «Le père Tempier nous avait annoncé que le diable avait voulu entrer dans le corps du pauvre père Vachon… Nous pensons qu’il n’a pas réussi et que ce père est toujours avec nous.» Il l’est encore en octobre puisque, le 3, le père de Mazenod lui demande de faire une instruction de 20 minutes à l’exercice du premier vendredi du mois dans l’église de la Mission à Aix.

Cependant, de Rome, le 26 novembre, le père de Mazenod écrit au père Tempier: «Je crains fort que le misérable qui vient d’apostasier ne soit un scélérat achevé. Après la petite retraite que je lui fis faire à Marseille, il renouvela ses vœux et il me remit par écrit l’expression de son repentir. Il ne faut pas hésiter de le chasser. Je vous donne le pouvoir de le délier, quand vous aurez consulté les assistants et supposé, comme je n’en doute pas, qu’ils soient de cet avis. Chassez monsieur Vachon, il l’a mérité mille fois.»

Au début de 1826, le père Dupuy va prêcher dans le diocèse de Digne. Il écrit au père Courtès, le 14 janvier: «L’évêque de Digne a placé notre apostat à deux lieues du Puy où nous allons donner la mission; c’est un poste affreux […] L’évêque est rempli d’indignation envers lui; il a consulté l’archevêque d’Aix, son conseil, avant d’interdire Vachon. L’archevêque d’Aix et son conseil lui ont donné une réponse tout à fait conforme à celle qu’il désirait. Le conseil de l’archevêque a décidé à l’unanimité la validité des vœux et l’interdit de l’apostat, et combien son crime était horrible […] C’est l’évêque de Digne de lui-même qui nous a parlé le premier de l’affaire et donné tous ces détails.»

Après le nom de Vachon dans le Registre des entrées au noviciat, le père de Mazenod a écrit: «Il a apostasié d’une manière indigne qui laisse supposer qu’il fut parjure dès le jour de son oblation, c’est-à-dire qu’il n’est entré dans la Congrégation que pour parvenir aux ordres, résolu d’en sortir en dépit de ses vœux et de son serment dès qu’il serait prêtre.»

Yvon Beaudoin, o.m.i.