Naissance à Châtres-la-Forêt (Mayenne), le 17 septembre 1829
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 22 avril 1850
Oblation à N.-D. de l’Osier, le 23 avril 1851 (no 304)
Ordination sacerdotale à Marseille, le 27 mars 1852
Décès à Saint-Albert, Canada, le 9 juillet 1903.

Valentin Végréville est né le 17 septembre 1829 à Châtres-la-Forêt, alors diocèse du Mans, France, de Made­leine Ferrand et de Jacques Végréville. Il étudia au collège d’Evron et fit deux an­nées de théologie au grand séminaire du Mans où il rencontra le père Léonard Baveux, o.m.i. Le 22 avril 1850, il com­mença son noviciat à Notre-Dame de l’Osier où il fit son oblation le 23 avril 1851. Après deux années de scolasticat au grand séminaire de Marseille, il fut or­donné prêtre par Mgr de Mazenod le 27 mars 1852 et reçut son obédience pour la Rivière-Rouge. En le proposant pour la profession, au printemps 1851, le père Jacques Santoni, maître des novices, écrivit: «Ce novice s’est très bien conduit pendant son noviciat. Vertu très solide. Caractère bon, cependant quelque peu porté à la mélancolie […] Jugement droit, talents ordinaires.» En avril 1852, le père Jean Joseph Marchal, modérateur des scolastiques, jugea ainsi ce jeune père: «dans son extérieur un caractère joyeux, content, il sourit toujours. Il s’est toujours parfaitement conduit. Il a beaucoup de zèle mais il est lent pour concevoir et pour agir. Je n’ai pas pu lui montrer à faire une lettre convenable…»

Il partit du Havre le 8 juin avec son confrère René Rémas et le frère Alexis Reynard. Il passa l’hiver 1852-1853 à Saint-Boniface et visita les métis. Il se rendit ensuite à l’Île-à-la-Crosse, Saskat­chewan (1853-1857), passa l’hiver 1857-1858 à Saint-Boniface et s’occupa de Saint-Charles, Manitoba, retourna à l’Île-à-la-Crosse (1858-1860), et visita Portage-La-Loche (1859, 1860) et Lac-Caribou (1858, 1860), où il s’installa (1861-1864) et d’où il visita Lac-Brochet (1860, 1864). Il fut ensuite supérieur du collège de Saint-Boniface (1864-1865), puis partit pour Lac-la-Biche, Alberta (1865-1874), d’où il visita Fort Pitt (1865) et Carlton (1869), puis résida à Saint-Albert (1874-1875).

Envoyé à Lac-Sainte-Anne, Alberta (1875-1877) pour la desserte des Assini­boines (Stony Indians), il fonda ensuite la paroisse de Lamoureux (Fort Saskatche­wan), Alberta (1877-1878), et retourna à Lac-Sainte-Anne (1878-1880). On le retrouve à Saint-Laurent de Grandin (1880-1885) d’où il fonde la mission Saint-Eugène de Carlton (1880), celles de Batoche (1881), de Sainte-Anne de Prince-Albert, Saskatchewan (1882), de Saint-Louis de Langevin (1882) et de Duck Lake, qu’il visite (1884-1885) ainsi que les missions qu’il a établies.

Le père réside ensuite à Batoche (1885) où il est fait prisonnier durant la révolte des Métis, puis retourne à Saint-Albert (1885-1889) d’où il fonde la rési­dence de Saint-Christophe (Moulin ou Marcellin) (1885). Après avoir été curé de Saint-Joachim d’Edmonton, durant quel­ques mois (1889-1890), il retourna à Saint-Albert (1890-1897), et s’occupa de Lamoureux (1890-1891), puis se rendit de nouveau à Lac-Sainte-Anne (1897-1899), à Stony Plain, Alberta (1899) et à Winterburn (1899-1903).

Au cours de cinquante ans de vie mis­sionnaire dans le Nord-Ouest canadien, tout en voyageant beaucoup et en chan­geant souvent de résidences, le père Vé­gréville écrivit une dizaine d’ouvrages manuscrits en langues indiennes, en parti­culier un dictionnaire et une grammaire en langue crise, un dictionnaire et une grammaire en montagnais, etc. Le père Marcel Bernad en fait une énumération précise dans la Bibliographie des Mis­sionnaires Oblats de M.I. 1816-1915, Liège, 1922, p. 88-89, mais ne dit pas où ces manuscrits sont conservés. Grâce à l’étude, disait le père Végréville, il avait eu l’avantage de trouver très court un temps que d’autres auraient pu trouver très long, dans plusieurs petites missions naissantes où le travail extérieur était assez réduit. Dans la notice du mission­naire, le père Aristide Philippot écrit entre autres: «Sans nous attarder à faire le por­trait moral du père Végréville, nous ne pouvons nous empêcher de faire remar­quer son attachement à la Congrégation à laquelle il s’était donné, et à laquelle il resta toujours fidèle, malgré des diffi­cultés, qui, pour avoir été en grande par­tie, semble-t-il, le fruit de son imagina­tion, ne lui en furent pas moins très sensibles. Beaucoup de ses lettres intimes en portent la marque.»

Le père mourut à Saint-Albert le 9 juillet 1903. Il a été inhumé dans le cimetière oblat de cette localité. Une ville de la province d’Alberta au Canada porte son nom.

Yvon Beaudoin
et Gaston Carrière, o.m.i.