Situation géographique: sur les bords du Saint-Maurice, près de Sanmaur, Cté

Un manque de respect de la réalité culturelle et sociale des Atikamekw, l’unité

Avec la création du diocèse d’Amos, les lignes de division entre les diocèses d’Amos et de Trois-Rivìères ont été révisées. Une des conséquences de cette révision fut de séparer du diocèse de Trois-Rivières un groupe indiens des Indiens Têtes de Boule (Atikamekw). Ce groupe fait partie de la tribu des Têtes de Boule et forme la mission de Obedjiwan. Ces Indiens vivaient auparavant dans la région des Trois-Rivières et des Chutes Shawinigan. Les guerres avec les Iroquois au début de la colonie, les ont repoussés graduellement à la tête des eaux du St-Maurice. Ils ne formaient qu’un groupe habitant d’abord à Kakoukache, puis ensuite à Weymontachie. C’est à ce dernier endroit que se donnait la mission même jusqu’à il y a trente ans.

À ce moment, en raison des femmes et des enfants, deux autres postes de mission furent ouverts, au sud de la ligne à Manaouan et au nord, passé la Loutre à Kekendash. Lorsque le niveau de l’eau fut remonté par le barrage, Kekendash fut noyé et le groupe alla s’installer à Obedjiwan.

Les trois groupes habitent le bassin du Haut St-Maurice et se trouvent réunis par la voie d’eau des deux branches du St-Maurice. Le poste central de Weymontachie reçoit la visite des Indiens Têtes de Boule du Nord et du Sud.

Avant la division du diocèse de Québec, ces Indiens relevaient de Québec. Le diocèse d’Haileybury une fois créé, l’évêque de cet endroit devint leur ordinaire. La division de celui-ci pour former celui d’Amos opéra la séparation de ce groupe parfaitement homogène, attribuant à Amos le secteur Nord du Haut St-Maurice Obedjiwan et donnant aux Trois- Rivières les deux autres postes de Weymontachie et de Manaouan. Les groupes parfaitement unis se trouvent de la sorte séparés canoniquement sous la dépendance de deux évêques résidentiels. Les indiens préféreraient avoir comme père commun le même évêque, qui est considéré avec vénération comme leur père et protecteur.

Si on avait prévu la chose, on aurait fait des démarches pour ne pas diviser la tribu. Après avoir contribué généreuement à la restauration de la chapelle de Manaouan, le diocèse de Trois-Rivières est venu en aide au groupe d’Obebjiwan ena grandissant l’église devenue trop petite.

À titre de missionnaire de ces Indiens, serait-il possible de suggérer de revenir à l’unité qui existait entre tous les Indiens Têtes de Boule et de les réunir au diocèse de Trois- Rivières? L’union entre les trois groupes comme autrefois favoriserait la question des mariages éliminerait les unions entre parents. Vis-à-vis des autorités civiles, provinciales et fédérales,

l’union de la tribu présenterait de réels avantages.?Voici un autre cas de division qui ne convient pas à ces Indiens.?En date du 26 septembre 1971, le père C. Couture écrit de Manouane au Provincial : « […] Je vous avais parlé d’avoir un père pour assurer le ministère auprès des Indiens de Sanmaur dès qu’ils déménageront dans leur nouveau village de Weymontachie. […]

À l’église de Sanmaur, les Indiens se sentent et se considèrent comme étrangers; ce n’est pas leur église et le père de Sanmour n’est pas leur prêtre, et ils agissent en conséquence, fréquentant plus ou moins l’église de Sanmour. […]

Il faudrait bien songer à construire une maison pour le prêtre à Weymontachie où je crois qu’il devrait résider. […] Même s’il n’y avait pas de père pour y résider, il faudrait tout de même une maison pour servir de pied-à-terre pour celuii qui serait de passage. Quant à une église, j’ai écrit dernièrement à Mgr Pelletier; mais je crois qu’il serait opportun que vous abordiez ce problème avec lui. »

Mission de Weymontachie :?nom ecclésiastique : Sainte-Rose-de-Lima; nom civil : mission de Weymontachie; population : 85 hommes, 80 femmes, 39 familles (tous catholiques); moyen de subsistance : chasse et pêche, mais parfois employés pour le flottage du bois et comme guides pour la chasse; le médecin de Sanmaur a l’autorisation de leur donner des médicaments et de les envoyer à l’hôpital de La Tuque; ils sont nomades et ne viennent à la mission que pour le temps de la mission, ensuite ils vont dans leur terrain de chasse coutumier.

Eugène Lapointe OMI