1. Penzance (1843-1851)
  2. Ashbourne (1848-1851)

Naissance à NewtownBarry (Irlande), le 17 octobre 1814
Prise d’habit à Marseille, le 16 février 1837
Oblation à Marseille, le 17 février 1838 (no 74)
Ordination à Marseille, le 2 mai 1841
Expulsé de la congrégation en 1852
Second noviciat à Belmont House en 1892-1893
Oblation à Belmont House, le 8 septembre 1893
Décès à Belcamp Hall, le 27 juillet 1894.

William Joseph Daly est né à New­townBarry, diocèse de Ferns, le 17 oc­tobre 1814. En 1835, il connut la Congré­gation des Oblats par l’entremise de l’abbé M. O’Reilly qui revenait de Rome et avait rencontré Mgr de Mazenod en passant à Marseille. William vint à Marseille et commença son noviciat le 16 février 1837, sous la direction du père Casimir Aubert, maître des novices qui parlait couramment l’anglais. Après son oblation, le 17 février 1838, il suivit les cours de théologie avec les scolastiques au grand séminaire de Marseille et fut ordonné prêtre le 2 mai 1841.

Au cours du mois de mai, quelques semaines avant la décision d’accepter les missions du Canada, une occasion se présenta d’envoyer le père Daly en Angleterre afin d’examiner sur place la possibilité d’une fondation. Pendant ses premiers mois de séjour, le père Daly prêcha dans quelques églises de Londres et au séminaire d’Oscott près de Birming­ham, puis se dirigea vers l’Irlande où il rencontra les évêques réunis au séminaire de Maynooth. Il obtint la permission de recruter, envoya à Marseille, à la fin de l’année 1841, sept postulants confiés au père Casimir Aubert à Notre-Dame de l’Osier, puis laissa espérer qu’une fonda­tion ne présentait pas de problèmes.

À l’été 1842, Mgr de Mazenod envoya le père Aubert en Irlande. Celui-ci pensait y ouvrir une maison de formation, mais déchanta bientôt; les évêques ne le per­mettaient pas. Il trouva cependant un emploi comme professeur au collège Saint Mary de Youghal, destiné à fournir des sujets aux missions.

Penzance (1843-1851)
À la fin de 1842, le père Daly, alors à Dublin, rencontra l’abbé William Young, qui avait fondé, pour les immigrés irlan­dais, une mission dans la ville de Penzance à l’extrémité sud-ouest de l’Angleterre. Celui-ci faisait des quêtes à Dublin en vue de terminer la construction d’une église. Il était disposé à confier cette mission aux Oblats. Averti, le père Aubert rencontra l’abbé Young, alla ensuite visiter Mgr Baines, vicaire apostolique du district de l’ouest dont dépendait Pen­zance. Il obtint d’y établir les Oblats et d’y fixer le père Daly, plutôt vagabond depuis plus d’une année.

En janvier 1843, le père Daly arriva à Penzance avec un postulant; le père Aubert le rejoignit au printemps, accom­pagné de quelques jeunes et, en juillet, partit pour Marseille avec les postulants afin de leur faire commencer leur noviciat et, lui-même, de participer au Chapitre général. Resté seul avec un abbé Power, le père Daly, très actif, termine la construction de l’église de l’Immaculée Conception, se procure une maison d’habitation, ouvre une école, exerce un apostolat fructueux auprès des catholiques et des protestants à Penzance, à Helston, Saint Just, etc. Le père Aubert fait une visite canonique en septembre 1846 et forme une communauté régulière avec le père Daly, supérieur, le père Edward Bradshaw, le scolastique John Naughten et le frère John Dowling.

Ashbourne (1848-1851)
L’activité pastorale du père Daly à Penzance ne lui suffit pas. Il apprend qu’une propriété est en vente à Ashbourne, près de Derby au centre de l’Angleterre, et que Mgr Ullathorne invite les Oblats à exercer leur apostolat dans cette région. Sans prendre le temps de consulter Mgr de Mazenod ou le père Aubert, il achète, en 1848, la maison au prix de 220 000 francs et livre comme garantie les titres de propriété de Pen­zance dont il est propriétaire au nom de la Congrégation.

Comment payer une telle somme alors que la Congrégation a déjà des dettes et ne peut guère compter sur l’aide de l’œuvre de la Propagation de la foi dont les revenus diminuent pendant la révolu­tion de 1848? Lorsqu’il apprend cette nou­velle, Mgr de Mazenod envoie aussitôt le père Charles Bellon comme supérieur des Oblats d’Angleterre, mais comprend déjà qu’il faudra renoncer à cette maison d’Ashbourne et perdre les propriétés de Penzance.

Au conseil général, le 24 mai 1851, on examine la situation du père Daly. Un cas semblable est prévu par la Règle comme susceptible d’expulsion. On apprend que le vendeur du «château d’Ashbourne» va mettre la propriété de Penzance aux enchères «pour retirer au moins une partie de la somme convenue de 220 000 francs, puisque le père Daly se voit dans l’impos­sibilité de payer». On hésite cependant à l’expulser parce qu’il a agi dans une bonne intention. Il voulait préparer un asile aux Oblats de France dans le cas que la révolution de 1848 eut pris «des carac­tères plus alarmants». Son comportement «est l’effet non d’une mauvaise volonté, mais d’une erreur que l’imagination ardente du père Daly explique». De plus, on constate que, avant et après cet achat, le père «a travaillé généreusement pour la société, montrant envers elle un attache­ment sincère». On décide donc simple­ment de l’obliger à quitter immédiatement l’Angleterre. Il sera appelé en France ou envoyé soit aux États-Unis, soit au Natal avec Mgr Allard.

Au cours de l’été 1851, les pères Tempier et Aubert vont en Angleterre. Mgr de Mazenod écrit à celui-ci: «S’il est vrai qu’en sortant d’Angleterre le père Daly sera hors de danger et qu’il veuille y rester au risque de se compromettre lui et les nôtres, il ne devra s’en prendre qu’à lui si nous prenons un parti sévère. C’est lui qui nous y force.» Il semble bien que le père Daly refuse de partir. Le Fondateur annonce au père Étienne Semeria, le 8 avril 1853, que le père Daly a été «congédié».

L’abbé Daly exerce ensuite son ministère dans une paroisse de Man­chester, puis dans le diocèse de Salford et enfin, de 1885 à 1892, comme aumônier des Petites Sœurs des Pauvres à Newton Heath.

En 1892, il demande sa réadmission dans la Congrégation. Il entre au noviciat à Belmont House près de Dublin au début de l’été 1892 et prononce ses vœux le 8 sep­tembre 1893. On le nomme alors directeur spirituel des junioristes à Belcamp Hall mais, le 13 juillet 1894, il a une attaque d’apoplexie. Il survit quinze jours au cours desquels il édifie la communauté par sa piété et sa résignation. Il meurt paisible­ment le 27 juillet 1894.

Yvon Beaudoin
et Michael Hughes, o.m.i.