1. Vie apostolique

Naissance à Port-Brillet (Mayenne), le 13 avril 1824
Prise d’habit à Notre-Dame de l’Osier, le 20 novembre 1849
Oblation à N.-D. de l’Osier, le 21 novembre 1850 (no 289)
Ordination sacerdotale à Marseille, le 29 juin 1851
Décès à Angers, le 26 octobre 1884.

Alexandre Audruger est né à Port-Brillet, diocèse de Laval, le 13 avril 1824, sixième et dernier enfant de M. et Mme Léon Audruger. Deux de ses frères ont eux aussi embrassé l’état ecclésiastique. En 1849, il entra en troisième au petit séminaire de Précigné (Sarthe), puis fit la philosophie et commença la théologie au grand séminaire du Mans de 1841 à 1845. Il accepta alors d’être précepteur dans une famille d’Angers, puis fut novice chez les Jésuites.

Le 20 novembre 1849, il commença son noviciat à Notre-Dame de l’Osier où il fit son oblation le 21 novembre 1850. On l’a admis à la profession au conseil général le 20 octobre précédent. Le secrétaire général écrit dans le procès-verbal de la séance: «Talent supérieur pour la prédication; jugement droit; piété, régularité, bon pour l’enseignement; mais ayant quelque chose de vert dans le caractère, ce qui le fit renvoyer de chez les Jésuites à la fin de sa seconde année de noviciat. Il a beaucoup gagné depuis. Il a été admis par trois voix contre deux qui demandaient un délai pour l’éprouver davantage.»

Il acheva ensuite ses études au grand séminaire de Marseille et fut ordonné prêtre par Mgr de Mazenod, le 29 juin 1851.

Vie apostolique
Le père Audruger a demeuré dans plusieurs maisons oblates et a prêché sans cesse dans toute la France. Il a d’abord été élève du «grand cours» à Notre-Dame de la Garde au cours de l’été 1851. Envoyé ensuite à Notre-Dame de l’Osier en 1851-1852, il n’y reste pas parce qu’il mal édifie les novices. Il reçoit alors une obédience pour Nancy où il demeure jusqu’en 1856. Le Fondateur écrit au père Charles Baret, le 29 novembre 1852: «Audruger n’est pas encore tout à fait à la hauteur de la perfection de sa vocation […]; il retombe dans son incontinence de langue.» On le trouve ensuite à Talence en 1856-1859, à Paris en 1860-1863, à Angers en 1863-1866, supérieur à Notre-Dame de l’Osier en 1867-1871, à Pontmain en 1872-1875 et à Limoges en 1876-1879. Comme provincial, en 1879-1884, il réside à Tours. «Dans ces divers postes, écrit le père Fabre, le père Audruger se montra toujours Oblat dévoué et, jusqu’à un certain degré, religieux austère. Il était surtout prêtre et homme de régularité.»

En 1850, le maître des novices avait reconnu chez Alexandre Audruger un «talent supérieur pour la prédication». Celui-ci fut en effet un véritable et infatigable missionnaire. Le père Fabre écrit dans la Notice nécrologique du père: «Le zèle, qualité essentielle de l’homme évangélique, brûlait en son âme, et ses préférences, suivant l’esprit de la congrégation, allaient aux pauvres et aux humbles. Il fut un de nos ouvriers apostoliques les plus actifs et les plus occupés. Il mourut à soixante ans, après une carrière où l’on ne peut signaler ni repos ni lacune […] Le talent oratoire du R. P. Audruger était plus solide que brillant. Une grande exactitude de doctrine, un riche fond de théologie relevaient tous ses discours, les applications pratiques en étaient toujours saisissantes et empruntées au domaine de la vie chrétienne. Suivant les auditoires, il savait varier ses commentaires et instruire les âmes…»

Le père a prêché dans presque toutes les régions de France. Le 1er janvier 1876, huit ans avant sa mort, il écrivait sur son calepin le relevé suivant de ses travaux: environ 78 500 absolutions et 8 080 prédications (86 grandes missions, 326 retraites, des mois de Marie, avents, carêmes et des sermons isolés).

En 1879, le père Fabre l’appela nommément au Chapitre général et le nomma ensuite provincial de France-Nord. Au cours de son provincialat, il publia quelques lettres circulaires et un Directoire pour les missions à l’usage des Missionnaires Oblats de Marie (Tours, Mame, 1881, 186 pages). Après quatre années, une lésion au cœur se déclara; il donna sa démission le 6 août 1884, peu avant sa mort survenue à Angers le 26 octobre suivant.

Yvon Beaudoin, o.m.i.