1. Obédiences
  2. Autres activités
  3. Personnalité
  4. Décès

Naissance à Collongues (Var), le 1er janvier 1834
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 1er juillet 1854
Oblation à Montolivet, le 2 juillet 1855 (no 392)
Ordination sacerdotale à Marseille, le 11 avril 1857
Décès à Naples, le 18 août 1919.

Célestin Augier, fils de Jeanne Filippi et d’André Augier, est né à Collongues, diocèse de Fréjus, le premier janvier 1834. Il étudia au petit séminaire de Grasse puis fit quelques années de philosophie et de théologie au grand séminaire de Fréjus avant de commencer son noviciat à Notre-Dame de l’Osier le 1er juillet 1854. Il fit son oblation à Montolivet le 2 juillet 1855. On l’avait admis à la profession au conseil général, le 25 mai. Le secrétaire a écrit dans le procès-verbal de cette séance: «Le R. P. Lagier [directeur au grand séminaire de Fréjus], en nous l’envoyant l’année dernière, lui avait donné une lettre de recommandation des plus flatteuses où il disait que ce jeune homme était certainement un des meilleurs élèves du grand séminaire tant pour la piété que pour le talent. La connaissance qu’on a faite de lui durant le cours de son noviciat a pleinement confirmé cet éloge. Le frère Augier, pendant le reste de l’année de son épreuve qu’on lui a permis de faire à Montolivet à cause de sa santé qui souffrait trop du climat du Dauphiné, s’est constamment montré d’une régularité exemplaire, d’un bon caractère, d’une piété peu commune, et d’un talent distingué, joint à une rare modestie…»

Il continua la théologie à Montolivet de 1855 à 1857. Dans ses comptes rendus, le père Mouchette, modérateur des scolastiques, juge toujours très favorablement ce sujet: «excellent pour tout, infatigable au travail de sa perfection, très uni à Dieu…, rempli de zèle et d’activité.» Au début de 1857 le frère tombe malade et Mgr de Mazenod, préoccupé, décide de l’ordonner prêtre le 11 avril, quelques mois avant la fin de l’année scolaire. Il écrit au père Mouchette, le 22 mars 1857: «C’est avec une profonde douleur que j’ai appris l’état inquiétant de notre si bon et si cher frère Augier. Ne différez pas de consulter pour savoir ce qu’il y aurait à faire pour conserver à la congrégation et à l’Église cet excellent sujet. Ah! s’il ne fallait donner que de mon sang, je présenterais à l’instant mes deux bras à la lancette. Il me tarde d’élever ce cher enfant au sacerdoce. Préparez-le-moi pour le samedi saint s’il le faut.»

Obédiences
On comptait beaucoup sur les talents et les vertus du frère Célestin Augier; cet espoir n’a pas été déçu. Au cours de sa longue vie, le père Célestin a beaucoup prêché et a rempli d’importantes charges. En 1903, il a tracé lui-même son curriculum vitae, auquel il a joint quelques souvenirs d’événements importants:

«1854-1857: Notre-Dame de l’Osier et scolasticat à Montolivet : fête de la proclamation du dogme de l’Immaculée conception à Marseille; visites du Fondateur; tenue d’un Chapitre général; sacre de Mgr Semeria.
1857-1860: À l’œuvre de la Jeunesse de M. Allemand à Marseille, confiée aux Oblats; sacre de Mgr Grandin.
1860-1862: Directeur du juniorat rétabli à Notre-Dame de Lumières.
1862-1864: Professeur de morale au scolasticat d’Autun, transféré de Montolivet.
1864-1867: Missionnaire à Marseille: Notre-Dame de la Garde et Calvaire.
1867-1872: Supérieur à Aix.
1872-1877: Supérieur au Calvaire, Marseille.
1877-1883: Provincial du Midi: Oeuvre des vocations et des missions gratuites; extension des travaux apostoliques dans le Midi; chapitre général tenu à Autun; commencement des œuvres d’Espagne; démarches pour fondation à Lyon; premières expulsions; fondation d’une maison à Turin; commencement des œuvres d’Italie.
1883-1886: Supérieur à Aix pour la deuxième fois.
1886-1887: À Notre-Dame de la Garde; Chapitre général à Rome.
1887-1891: Provincial au Canada: reconstruction de la maison et de l’église de Hull; maison du Témiscamingue; église Sacré-Cœur à Ottawa; établissement au Lac St-Jean; université catholique d’Ottawa; affaire Paradis.
1891-1897: Provincial du Midi pour la seconde fois: maison de Notre-Dame de Soto en Espagne; construction de la maison de Lyon; maison de Nice; juniorat à Rome; grand séminaire de Bénévent.
1897-1899: Supérieur au Calvaire pour la seconde fois.
1899-1903: Au Sacré-Cœur à Montmartre; expulsions à Marseille; Chapitre général à Liège.»

Après 1903, le nom du père Célestin apparaît peu souvent dans les Missions O.M.I. et on ne sait avec précision où il demeure puisque, pendant une vingtaine d’années après les expulsions, le nom des Oblats de France ne figure pas dans les Personnels. Il travaille habituellement dans le Midi de la France avant de se retirer au juniorat de Santa Maria à Vico près de Naples de 1912 à 1919.

Autres activités
Le père Célestin a surtout été supérieur et administrateur. À ce titre il a participé aux chapitres de 1879 (provincial du Midi), de 1887 (délégué de Mgr Faraud, Mackenzie), de 1893 (provincial du Midi), et de 1904 (appelé nommément). En 1889, il a représenté Mgr Louis D’Herbomez, vicaire apostolique de la Colombie-Britannique, au concile provincial de Saint-Boniface, Manitoba.

Le père a également prêché beaucoup de missions et de retraites, surtout aux Oblats et au clergé; les principales sont mentionnées dans la revue Missions O.M.I. (voir Tables analytiques). Il a écrit quelques ouvrages et articles (voir: Bernad, Bibliographie des Missionnaires O.M.I. Liège 1922, p. 13-14), en particulier: Le radicalisme et l’Église. Paris-Marseille, 1886-1887, 16 p.; Les deux radicalismes, Paris-Marseille, 1886, 16 p.; Les Oblats de M. I. devant le tribunal correctionnel de Marseille. Paris, 1903, 64 p.; les notices nécrologiques des pères de Saboulin (Notices nécrologiques O.M.I., t. II, 201-211) et Gourdon (ibidem, t. VII, p. 322-339).

Personnalité
Rien n’a été écrit sur le père Célestin Augier, sauf un bref article du père Edmond Thiriet, qui a été son confrère à Montmartre. Celui-ci a dit entre autres: «Le R.P. Augier a été un homme supérieur. Il était doué des qualités qui imposent l’admiration et le respect. Appelé aux postes les plus importants: supérieur à Aix, berceau de sa congrégation; au Calvaire, première maison de Marseille à laquelle était rattachée l’œuvre des Italiens établie par Mgr de Mazenod; provincial en France et au Canada. Il a laissé partout où l’obéissance a conduit ses pas, dans le Nord de l’Afrique ou de l’Amérique, sur les bords du Saint-Laurent ou sur les rives du Pacifique, en Belgique, en Espagne ou en Italie, au concile provincial de Saint-Boniface ou à l’université d’Ottawa, un renom d’homme intègre, loyal, énergique, avec, peut-être, cette rudesse du soldat chez qui ni acte, ni geste, ni parole, rien ne manque de sincérité. Esprit droit, il avait en horreur l’hypocrisie et se montrait hardiment le champion irréductible de la vérité et de la justice […] Le R.P. Célestin Augier fut, par-dessus tout, l’homme de Dieu. Sous une apparence austère, il cachait un cœur rempli de la divine charité. Sévère pour lui-même, il éprouvait une très grande pitié, une indulgence attendrie pour les pauvres, les miséreux, les pécheurs…»

Décès
Au cours des dernières années de sa vie, le père Célestin vivait à Santa Maria à Vico ou à Naples, près de son frère Cassien Augier, supérieur général de 1898 à 1906. Une bronchite l’emporta presque soudainement le 18 août 1919, à l’âge de 85 ans.

Yvon Beaudoin, o.m.0.