Naissance à Condom-d’Aubrac (Aveyron), le 4 avril 1831
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 14 octobre 1855
Oblation à Montolivet, le 2 novembre 1856 (no 425)
Ordination sacerdotale à Sicklinghall, le 8 décembre 1857
Dispense des vœux, le 19 septembre 1858.

Jean Pierre Ayral est né à Condom-d’Aubrac, diocèse de Rodez, le 4 avril 1831. Après une année de théologie dans son diocèse, il a commencé le noviciat à Notre-Dame de l’Osier le 14 octobre 1855 et a fait son oblation à Montolivet le 2 novembre 1856. On l’avait admis à la profession au conseil général, le 24 octobre 1856. Le père Vandenberghe, maître des novices, avait écrit à son sujet: «C’est un bon garçon, mais qui est sans forme. Il est parfois un peu singulier et serait facilement porté aux idées extraordinaires, mais il n’y a pas de peine à le faire obéir. Pour tout le reste, il est tel qu’on le juge au premier abord, simple, droit et d’une tournure un peu lourde.» Le père Mouchette, modérateur des scolastiques, avait continué ce rapport en disant: «D’accord avec ce compte rendu pour la vertu, je dois ajouter que pour ce qui regarde la capacité intellectuelle de ce frère que les professeurs sont contents de lui. Je lui crois du bon sens et un jugement sûr. Sans doute que si l’on s’en tient à l’extérieur on le prendrait à peine pour un sujet fort ordinaire, mais il a le suffisant et au-delà et, de plus, il jouit d’une santé robuste qui lui permettra le travail avec lequel il parviendra à bien faire.»

Jean-Pierre Ayral passe une année au scolasticat de Montolivet. Le père Mouchette continue à le juger vertueux et régulier, mais affirme que c’est une «nature lente, paresseuse, sans vigueur, sans énergie. Il semble se traîner». Le 28 juin 1857, on décide au conseil général d’envoyer trois scolastiques à Sicklinghall afin d’y former une classe de théologie. Il y est envoyé avec les scolastiques Julien Moulin et Joseph Guillard, destinés aux missions du Canada. C’est là qu’il est ordonné prêtre le 8 décembre 1857.

Dans une lettre au Fondateur, le 29 janvier 1858, le père Joseph Arnoux dit que le père Ayral, dont «la lenteur est égale à la gaucherie», ne s’accorde pas avec le père Guillard et lui cause des soucis. Au mois d’avril, le père Robert Cooke, provincial, demande qu’on rappelle en France ce père «qui risque de perdre la tête par un plus long séjour en Angleterre». De retour à Montolivet, le père n’y demeure que peu de jours et entre à la trappe d’Aiguebelle d’où il demande la dispense de ses vœux. Elle lui est accordée par décision du conseil général le 19 septembre 1858.

Sous ce nom, dans le Registre du personnel 1862-1863, on a écrit: «Caractère taciturne, rêveur. Tendance particulière aux idées mystiques. [Avant] son ordination il fut envoyé en Angleterre. Au contact de la vie pratique son imagination s’exalta. Il fut dispensé de ses vœux.»

Yvon Beaudoin, o.m.i.