Naissance à Sausses (Var), le 4 février 1832
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 13 juillet 1852
Oblation à N.-D. de l’Osier, le 26 juillet 1853 (no 344)
Ordination sacerdotale à Marseille, le 16 février 1856
Décès à Marseille, le 25 décembre 1890.

Francçois Bellon (AG).

François Bellon est né à Sausses, diocèse de Fréjus, le 4 février 1832. Il a commencé son noviciat à Notre-Dame de l’Osier le 13 juillet 1852 et y a fait son oblation le 26 juillet 1853. Au conseil général, le 4 juillet, on l’avait admis à la profession avec l’annotation suivante: «sans avoir des talents plus qu’ordinaires, il en a de bien suffisants; pour tout le reste il fera également un bon sujet.»

Il a étudié la théologie au grand séminaire de Marseille en 1853-1854, puis au scolasticat de Montolivet de 1854 à 1856. Dans le compte rendu des oblats, le père Mouchette, modérateur des scolastiques, juge toujours positivement ce frère. Il écrit par exemple en 1853: «santé bonne, excellent religieux, s’acquitte très bien de tous les exercices; dévoué à sa vocation, se trouve heureux avec ses frères; indifférence parfaite […]; 1854: vertu solide mais cachée qui ne se montre en rien de particulier, recueillement, travail, consciencieux, charité sans borne, égalité d’humeur parfaite, je ne lui connais pas de défauts […]; 1855: excellent religieux, très attaché à sa vocation, d’une délicatesse de conscience qui pourrait dégénérer en scrupule, mais il obéit […]»

Il est ordonné prêtre par Mgr de Mazenod le 16 février 1856. Après quelques mois de ministère au Calvaire et à l’institut Nazareth, il est envoyé à Notre-Dame de l’Osier comme économe de la maison et confesseur des sœurs du couvent voisin. En 1859, il reçoit son obédience pour Nancy, mais il ne supporte pas le climat et est appelé à Notre-Dame de Lumières comme économe et missionnaire. Au départ des scolastiques pour Autun en 1862, il est placé à Montolivet comme gardien de la propriété. À l’exception des années 1866-1868 comme supérieur à Notre-Dame de la Garde, il passe sa vie au Calvaire, où il est supérieur en 1863-1865 et en 1881-1887. Dans cette communauté, il se prête aux divers ministères de la maison: confesseur et prédicateur dans la chapelle et dans quelques couvents de la ville puis, de 1880 à sa mort, chargé de l’Œuvre des Italiens. Il est surtout économe du Midi de 1863 jusqu’à la fin de sa vie.

Le 19 décembre 1890, le père Delpeuch, supérieur au Calvaire, annonce au père Sardou, économe général, que le père Bellon est malade: refroidissement avec bronchite. Les médecins, ajoute-t-il, laissent peu d’espoir «de conserver ce cher malade, l’âme de nos œuvres de la province et la providence visible de nos juniorats». Dans le codex historique de la maison, on a écrit le 25 décembre: «En ce jour de Noël, vers 13 heures, notre cher malade est mort. C’était le religieux pauvre et régulier, austère pour lui-même, dévoué à tous, l’âme de l’œuvre importante des juniorats. Son action incessante était d’augmenter le nombre des junioristes et d’assurer la prospérité du noviciat de l’Osier, du juniorat de Lumières et de celui de Diano-Marina, qui lui doivent leur conservation dans les jours les plus difficiles qu’ils ont eu à traverser. Perte des plus regrettables pour la Congrégation et en particulier de la province, des intérêts financiers de laquelle il s’occupait avec tant de compétence et de dévouement. Le 26 décembre: les sympathies les plus hautes et les plus nombreuses nous sont manifestées, par des regrets sincères et unanimes. Le père, si cher et si regretté, était vraiment universellement aimé et estimé à Marseille.»

L’auteur de sa Notice nécrologique a écrit: «La vie sacerdotale et apostolique du père Bellon […] se passa tout entière à l’abri du couvent et dans un cadre monotone; mais elle n’en eut pas moins de relief aux yeux de Dieu et même aux yeux des hommes. On peut la peindre en trois traits: il fut un prêtre très surnaturel et très zélé, un religieux toujours édifiant, un Oblat de Marie absolument dévoué à sa Congrégation.»

Yvon Beaudoin, o.m.i.