Naissance à Septême (Isère), le 3 no­vembre 1818
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 2 octobre 1841
Oblation à N.-D. de l’Osier, le 3 oc­tobre 1842 (no 97)
Ordination sacerdotale à New West­minster, le 1er novembre 1872
Décès à Williams Lake, Colombie-Britannique, le 17 novembre 1906.

Georges Blanchet est né à Septême, diocèse de Grenoble, France, le 3 no­vembre 1818, de Jean Blanchet et de Jeanne Viemois. Il fit ses études clas­siques au petit séminaire de la Côte-Saint-André et commença son noviciat à Notre-Dame de l’Osier le 2 octobre 1841. Après son oblation, le 3 octobre 1842, il com­mence l’étude de la théologie au grand séminaire de Marseille. Il la continue, semble-t-il, à Notre-Dame de Lumières, tout en enseignant aux junioristes. Il reçoit les ordres mineurs, est admis au sous-diaconat le 16 décembre 1844, mais refuse de recevoir les ordres majeurs. Le 17 avril 1845, Mgr de Mazenod annonce au père Vincens que le père Santoni est nommé maître des novices à l’Osier et le frère Blanchet, économe.

Au début de 1847, le frère Blanchet fait partie, avec le père Pascal Ricard, du premier groupe d’Oblats envoyés en Oré­gon. Arrivé à Walla Walla en septembre 1847, il est nommé procureur du vicariat. À ce titre, il achète par la suite plusieurs propriétés, fait les plans et contribue, avec d’autres frères, à construire plusieurs missions et églises en Orégon et en Colombie-Britannique. On le trouve à Yakima en 1848, puis à Walla Walla, à Olympia de 1850 à 1859, à Esquimalt en 1859, à New Westminster en 1860-1861 et 1864-1868, à Victoria en 1862 où il enseigne le français, à Fort George en 1863 et Fort Rupert en 1864, à William’s Lake en 1868-1872.

Sur les instances de Mgr Louis D’her­bomez, vicaire apostolique de la Colombie-Britannique, il accepte de rece­voir le sacerdoce pour tenir compagnie au missionnaire de Stuart Lake. Il termine sa théologie à New Westminster, où il est ordonné prêtre le 1er novembre 1872, à 54 ans. Dans la brève notice nécrologique publiée dans Missions O.M.I. en 1932, p. 216, on lit: «Il refusa, pendant près de trente ans, de se laisser promouvoir aux ordres sacrés, par un sentiment de pro­fonde humilité.» Le père Gaston Carrière écrit que «Il refusa, par humilité, de rece­voir les ordres sacrés parce qu’il s’était coupé un doigt dans un accident de chasse.» Il semble bien qu’un autre motif a pu influencer ce refus. Le frère paraît porté à se décourager et à craindre les risques. Le 13 août 1851, Mgr de Mazenod écrit au père Ricard: «Vous me parlez du découragement du frère Blanchet. Je vais faire redoubler de prières pour lui.» Et en décembre 1853, il écrit encore: «Mais à quoi pense le cher Blanchet? Comment la vue de tant et de si pressants besoins ne donne-t-elle pas un peu d’énergie à son âme? Il suffit de vouloir; avec la grâce de Dieu on surmonterait de plus grands obs­tacles encore, et ne le voyons-nous pas journellement dans notre ministère. Quel dommage qu’un si aimable enfant, que j’aime si tendrement et pour la sanctifica­tion duquel je donnerais de mon sang, s’accroupisse ainsi et ne veuille pas mar­cher. Je ne puis pas me faire à cette idée, il me semble qu’il est impossible qu’un homme, qu’un religieux si bon, si plein de bonnes qualités et de véritables vertus ne se dise pas une fois pour toutes: je veux, ce n’est pas la grâce de Dieu qui me man­quera. Je le presse contre mon cœur, je le bénis ainsi que vous et tous nos pères.»

Après son ordination, le père réside à Stuart Lake (1873-1882), à Williams Lake (1882-1885), à Kamloops (1885-1887), à Stuart Lake où il est supérieur (1887-1897) et enfin à Williams Lake, presque aveugle, de 1897 à 1906. C’est là qu’il meurt, le 17 novembre 1906, âgé de 88 ans. Une rivière et un lac de la Colombie-Britannique portent son nom.

Yvon Beaudoin
et Gaston Carrière, o.m.i.