1. Dans le vicariat de Jaffna de 1852 à 1883
  2. Dans le vicariat de Colombo de 1883 à 1923
  3. Talents et vertus

Naissance à Socourt (Vosges), le 9 avril 1825
Prise d’habit à Nancy, le 15 janvier 1849
Oblation à Marseille, le 17 février 1850 (no 272)
Ordination sacerdotale à Marseille, le 15 février 1852
Décès à Borella, le 23 août 1923.

Constant Chounavel est né le 9 avril 1825 à Socourt, diocèse de Saint-Dié, France, de Christine Pierron et de Joseph Chounavel. Il fréquenta l’école commu­nale de Socourt, le petit séminaire d’Au­trey puis de Châtel-sur-Moselle et, de 1847 à 1849, le grand séminaire de Saint-Dié. Il entra au noviciat de Nancy le 15 janvier 1849 sous la direction du père Eugène Dorey. Il le finit au grand sémi­naire de Marseille où il fit son oblation le 17 février 1850 et termina sa théologie. D’après ses Mémoires manuscrites, il se résigna «à être le dernier de son cours» à cause de sa timidité et du manque de confiance en lui-même. Dans une lettre au père Étienne Semeria, le 21 janvier 1852, dans laquelle il annonce l’envoi de trois missionnaires, Mgr de Mazenod désigne le père Chounavel par ces mots: «le troi­sième est excellent aussi quoique moins brillant.» Il l’ordonna prêtre le 15 février 1852 et lui donna aussitôt son obédience pour Ceylan.

Dans le vicariat de Jaffna de 1852 à 1883
Le père Chounavel partit pour Ceylan avec le père Jean Pélissier le 24 avril et y arriva le 26 septembre 1852. Pendant plus de trente ans, il travailla dans le vicariat de Jaffna, où il fut curé et missionnaire. Voici la liste de ses obédiences: Jaffna (octobre 1852 ‑ mai 1853), Batticaloa (mai 1853 ‑ novembre 1855), Mantotte (novembre 1855 ‑ mai 1856), Trincomalie (mai 1856 ‑ mai 1857), visiteur dans la forêt de Vanni au nord de l’île (mai 1857 ‑ septembre 1857), prédicateur de missions paroissiales avec Mgr Semeria et le père Christophe Bonjean (septembre 1857 – novembre 1861), Wennappuwa (no­vembre 1861 ‑ janvier 1863), Chilaw (janvier 1863 ‑ octobre 1866), Jaffna (octobre 1866 ‑ mars 1867), Valigama (mars 1867 – novembre 1869), curé de la cathédrale de Jaffna (novembre 1869-mai 1872), Wennappuwa (mai 1872 ‑ janvier 1877), apostolat auprès des Bouddhistes à Talampitiya (janvier 1877 ‑ août 1879), Wennappuwa (août 1879-août 1883).

Dans le vicariat de Colombo de 1883 à 1923
En 1883, Mgr Bonjean fut nommé vicaire apostolique de Colombo et y ame­na le père Chounavel. Encore là, le père travailla dans beaucoup de missions: Kotahena (août 1883 ‑ janvier 1884), Bolawatta (janvier ‑ septembre 1884), Mutwal (septembre 1884 ‑ août 1886), nommé vicaire général le 9 août 1886, est curé de la cathédrale de Kotahena de novembre 1886 à avril 1889, Negombo, Sea Street, (avril 1889-juillet 1892), Ne­gombo, Grand Street (juillet 1892 ‑ mars 1893), Moratuwa (mars ‑ septembre 1893), Maggona (septembre ‑ novembre 1893), Borella (novembre 1893 ‑ février 1895), Kotahena (février 1895 ‑ novembre 1907), Kurunegala (novembre 1907 ‑ juin 1909), Kotahena (juin 1909 ‑ oût 1910), Wennappuwa (août 1910 ‑ février 1917), Borella (février 1917 ‑ août 1923).

Talents et vertus
Le père Chounavel a beaucoup écrit, surtout en singhalais. Dans son ouvrage Bibliographie des Missionnaires Oblats de M.I. (Liège, 1922), le père Bernad énumère 35 ouvrages du père Chounavel, publiés pour la plupart par la Catholic Press de Colombo. Il s’agit surtout de traductions et d’adaptations d’ouvrages de spiritualité et de piété.

Partout où il passa, et il travailla dans pratiquement toutes les missions oblates des vicariats de Jaffna et de Colombo, le père fut un apôtre zélé de même qu’un religieux obéissant, pauvre et pieux. le père Charles Collin a décrit ainsi les traits principaux de sa personnalité: «Le père Chounavel était le bon et saint religieux, le parfait observateur de la Règle, qui savait unir l’austérité de la vie, le travail et la régularité du moine avec la candeur, la simplicité et la gaieté d’un enfant.» L’au­teur de sa notice écrit dans les dernières pages qu’il intitule: «Le saint»: «Le bon Dieu combla le père Chounavel de fa­veurs spéciales, pour lesquelles il ne cessait de le remercier: entre autres, une longue vie, dont il ne prévoyait pas la fin, et une santé extraordinaire. Il avait un estomac qui digérait tout, sauf les crabes, et ne lui donnait, après les repas, aucun souci. les rhumatismes ne trouvèrent point d’entrée pour pénétrer dans ses membres. Il ne crachait pas, ni ne se mouchait, ni ne suait, car il se hâta toujours lentement; il se plaignait… d’être sec comme de l’amad­ou. Quoiqu’il ne donnât aucun répit à ses yeux, si longtemps plongés la nuit dans ses livres et ses manuscrits hiérogly­phiques, il put lire et écrire jusqu’à 97 ans. Il fut, longtemps, un peu sourd d’une oreille, mais en revanche l’autre fut tou­jours à sa disposition. Quand on réfléchit à ses privations, à ses fatigues, et à son dévouement à toute épreuve, on est émerveillé de la vigueur de son tempérament…»

Petit à petit, il se détacha de tout. La vieillesse l’obligea d’abord à prêcher moins souvent et à entendre de moins en moins de confessions. À cause d’un trem­blement, il dut cesser de distribuer la sainte communion et dut même prendre ses repas dans sa chambre. À mesure que la lumière de ses yeux faiblissait, il distribua ses livres, donna ses manuscrits au supérieur, cessa de réciter le bréviaire et ne dit que la messe de la sainte Vierge. Il ne lui resta à la fin que sa croix d’oblat et son chapelet qu’il égrena jour et nuit. La mort vint tout doucement, à pas lents. il mourut à Borella le 23 août 1923, presque centenaire. Il avait reçu, la veille, le sacrement des malades, en pleine connaissance. Ses restes reposent dans l’église de Wennappuwa.

Yvon Beaudoin, o.m.i.