Naissance à La Barthe-de-Neste (Hautes-Pyrénées), le 7 avril 1827
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 20 novembre 1849
Oblation à N.-D. de l’Osier, le 21 novembre 1850 (no 290)
Ordination sacerdotale à Marseille, le 29 mai 1851
Décès à Paris, le 18 avril 1887.

Adrien Duffo est né à La Barthe-de-Neste, diocèse de Tarbes, France, le 7 avril 1827. Clerc minoré, il entra au noviciat de Notre-Dame de l’Osier le 20 novembre 1849 et fit son oblation le 21 novembre 1850. On l’avait admis à l’unanimité à la profession au conseil général le 20 octobre précédent en portant sur lui ce jugement: «Il s’est toujours admirablement conduit sous tous les rap­ports. Il a d’excellentes qualités, il n’a contre lui qu’un petit bégaiement sensible seulement en conversation; il réussira bien.»

Il passa ensuite quelques mois au grand séminaire de Marseille avant d’être ordonné prêtre par Mgr de Mazenod le 29 mai 1851 et de recevoir son obédience pour Ceylan. Le modérateur des scolas­tiques a laissé sur lui une note très positive: «Le frère Duffo est une de ces âmes droites et ardentes qui ne font jamais assez pour Dieu. Il a montré la piété la plus fervente, une foi que je crois capable de faire des miracles, un esprit de mortification qui remplissait sa tête de pratiques nouvelles. Détaché de tout, dévoué à ses frères, ayant une confiance sans borne en ses supérieurs, il ne se pardonnait rien..»

Sur demande expresse du Préfet de la congrégation de la Propagande, Mgr de Mazenod envoya quatre pères au vicaire apostolique de Colombo, les pères Dominique Pulicani, Jean-Pierre Perréard, Laurent. Lallement et Adrien Duffo. Ils arrivèrent à Galle le 22 juillet 1851 et furent dispersés dans le vicariat, n’ayant que peu de relations avec leur supérieur, le père Étienne Semeria qui résidait à Jaffna.

Le père Duffo travailla d’abord à Duwa en 1851-1854, à Alutkuru Korale en 1854-1855, à Kalutara en 1855-1858, puis à Kandy. En 1865, le père Fabre demanda à Mgr Semeria de regrouper les Oblats dans le vicariat de Jaffna. Le père Duffo fut alors missionnaire à Chilaw, à Kurunegala de 1872 à 1882 et à Marawila en 1882-1883. De 1883 à 1886, il revint avec Mgr Bonjean dans le vicariat de Colombo et travailla surtout à Kalutara. Selon le père Fabre, le père Duffo fut un bon religieux, partageant son temps entre la prière et le ministère. «Les temps libres, [il] les consacrait à l’étude. Le grand nombre de sermons qu’il a laissés montre avec quelle ardeur il travaillait. Il était parvenu à parler avec beaucoup de pureté le cinghalais et le tamoul. Il parlait aussi l’italien, le portugais et surtout l’anglais…»

Malade, il quitta Colombo pour la France, le 5 avril 1886. Après quelques mois de repos chez son frère dans les Pyrénées, il se retira à la maison générale à Paris. En décembre, il prit froid au retour d’une visite au Louvre. Le médecin constata une bronchite. Le père reçut le sacrement des malades le 4 avril 1887 et mourut le 18 avril.

Il fut toujours un confrère aimable, un religieux régulier et obéissant, un prêtre et un missionnaire zélé. Un de ses confrères a tracé de lui ce portrait: «En société le père Duffo était d’une politesse, d’une distinction et d’une grâce remarquables. Il avait le cœur grand, l’esprit large, préfé­rant le bien-être des autres au sien; il était prudent dans ses paroles, afin qu’aucune ne pût occasionner, même malgré lui, la moindre peine à qui que ce fût. Comme juge il était plein de compassion et de miséricorde, prêt à excuser les plus grosses énormités, qu’il attribuait à la folie plutôt qu’à la malice. Comme ami, il était sincère, constant, invariable dans la bonne et la mauvaise fortune.»

Yvon Beaudoin, o.m.i.