Naissance à Gigondas (Vaucluse, France), le 17 mars 1823
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 13 septembre 1843
Oblation à N.-D. de l’Osier, le 14 septembre 1844 (no 129)
Ordination sacerdotale à Saint-Boniface, le 8 mai 1847
Ordination épiscopale à Tours, le 30 novembre 1863
Décès à Saint-Boniface, Canada, le 26 septembre 1890.

Né le 17 mars 1823 à Gigondas dans le département français du Vaucluse, dans une famille de six enfants, il fit une année d’études au juniorat des Oblats de Notre-Dame des Lumières à Goult dans le Dau­phiné (1842-1843), entra au noviciat de Notre-Dame de l’Osier dans l’Isère le 13 septembre 1843, fit profession perpé­tuelle le 14 septembre 1844 et entreprit sa théologie à Marseille (1844-1846).

Affecté aux missions canadiennes, il arriva à Saint-Boniface, encore scolas­tique, le 9 novembre 1846, termina ses études théologiques tout en apprenant les langues indiennes et fut ordonné prêtre le 8 mai 1847 par Mgr Provencher, évêque titulaire de Juliopolis et vicaire aposto­lique du Nord-Ouest. Il œuvra successi­vement à Wabassimong (White Dog, Ontario) et Prairie-du-Cheval-Blanc (1847) chez les Saulteux, à l’Île-à-la-Crosse, Saskatchewan, où il apprit le montagnais (1848), et à la mission de La Nativité du Fort Chipewyan, Alberta, sur le lac Athabaska (1849-1861), desservant les missions de Fort Résolution (1852) au Grand Lac des Esclaves, et de Fort Ver­million sur la Rivière-de-la-Paix (1858). Il revint à l’Île-à-la-Crosse en 1861.

Élu le 16 mai 1862 (selon un décret de la Propagande du 30 avril, approuvé par le Pape le 8 mai) évêque titulaire d’Anemour (Anemurium) et vicaire apostolique d’Athabaska-Mackenzie, il n’apprit sa nomination qu’en juin 1863 et se rendit en France, en passant par Montréal où il arriva le 5 octobre, pour y recueillir des ressources pour le vicariat et refaire sa santé, et fut sacré le 30 novembre 1863 dans la basilique Saint-Martin de Tours par Mgr Guibert, archevêque de cette ville, assisté de Mgr Angebault, évêque d’Angers, et de Mgr Jeancard, évêque titu­laire de [Cérame, qui avait été auxiliaire de Mgr de Mazenod à Marseille]. Il visita ensuite Rome, où Pie IX lui accorda le privilège de choisir lui-même son auxi­liaire (ce sera Mgr Clut). Revenu au Cana­da, il s’arrêta à Montréal pour surveiller l’impression d’ouvrages en langues indiennes, arrivant à Saint-Boniface le 24 mai 1865 et, le 23 août, à Fort Provi­dence, sur le fleuve Mackenzie, où il s’établit d’abord, avant de se transporter en 1869 à Lac La Biche, Alberta. Il ne parti­cipa pas au concile du Vatican, mais retourna en Europe en 1873 pour recueillir de nouveau des fonds. Il se rendit au concile provincial de Saint-Boniface en juillet 1889, ne retourna pas dans le Nord et donna sa démission le 20 mars 1890. Il mourut à Saint-Boniface, d’une maladie de foie, le 26 septembre 1890, et fut enterré dans la crypte de la cathédrale. Sa dépouille mortelle fut transférée dans la cathédrale de Fort Smith en 1972.

Souffrant cruellement de rhumatismes (encore exagérés par son hypocondrie), il n’accepta l’épiscopat qu’avec beaucoup de réticences. Autre exemple de ces évêques missionnaires infatigables, il parcourut durant sa carrière d’énormes distances, dans des conditions de vie inimaginables aujourd’hui. Il était le neveu de Thérèse Marie Henriette Faurie, guillotinée à Orange en 1794 et béatifiée le 10 mai 1925.

Jean LeBlanc