Naissance à Mercuer (Ardèche), le 10 avril 1826
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 20 septembre 1849
Oblation à N.-D. de l’Osier, le 21 septembre 1850 (no 279)
Ordination sacerdotale à Marseille, le 28 octobre 1850
Décès à Diano-Marina, le 16 janvier 1905.

Jean Philippe Fayette (AG).

Jean Philippe Fayette est né à Mercuer, diocèse de Viviers, le 10 avril 1826. Après son ordination au diaconat il est entré au noviciat de Notre-Dame de l’Osier le 20 septembre 1849 et a fait son oblation le 21 septembre 1850. Le père Santoni, maître des novices, l’a proposé à la profession en écrivant: «Ce frère a un jugement très droit, ses talents sont bien suffisants, il pourrait également bien réussir dans les missions et dans l’enseignement à l’exception de la théologie; caractère bon, conduite régulière.»

En disant: «ses talents sont bien suffisants», le père Santoni avait sous-estimé les talents du frère. Le supérieur de Notre-Dame de Bon Secours écrivait de lui en 1894: «Le père Fayette est doué d’admirables ressources: il est architecte, musicien, photographe, mécanicien; dans une mission, il organise un reposoir comme personne. Ajoutez à tous ces avantages qu’il porte très bien la parole.» Le père Fayette travailla dans beaucoup de maisons oblates, comme missionnaire, aumônier et constructeur.

Après son ordination par le Fondateur, le 28 octobre 1850, on l’envoie aussitôt économe à Notre-Dame de l’Osier. En 1854, il reçoit son obédience pour la nouvelle maison oblate de Notre-Dame de Cléry. Le 19 juillet 1854, le Fondateur l’annonce au père Marchal, supérieur de cette maison, en disant: «Je vous envoie maintenant le père Fayette. Il vous sera utile, et les saintes occupations auxquelles il va se livrer dans la régularité d’une petite communauté d’ouvriers lui seront plus avantageuses que le travail temporel que j’avais été obligé de lui confier à l’Osier dont il s’est assez mal tiré et qui était nuisible à son avancement dans la perfection de son saint état. J’espère qu’il va se remettre parfaitement à l’ordre maintenant qu’il n’aura plus à se mettre en peine pour pourvoir à l’alimentation et aux besoins d’une très nombreuse communauté. Je le recommande à votre charité pour l’aider à reprendre la ferveur qui s’était un peu amortie dans les soucis de son administration temporelle.»

Le père ne fait que passer à Notre-Dame de Cléry. En 1855, il est à Limoges où il ne commence à prêcher qu’au mois de mars, après quelques mois de maladie. On le trouve pendant quelque temps dans la communauté des missionnaires à Romans, avant la fermeture de cette maison à l’été 1857 puis, en octobre 1857, il est deuxième assesseur à Notre-Dame de la Garde et professeur suppléant au «grand cours» qui prépare les jeunes pères à la prédication.

De 1858 à 1864, il demeure à Autun, prêche beaucoup de missions et, en 1864, dans le but de mieux loger les scolastiques, le vieux monastère est entièrement renouvelé «grâce au coup d’œil du R. P. Tempier et à l’habile direction du R. P. Fayette» (Missions O.M.I. 1864, p. 276). En 1864, il est appelé à Paris et nommé directeur de la maison de Royaumont, vaste abbaye qu’on voulait aménager pour y faire venir les junioristes, les novices et les scolastiques de France. À Paris, il partage son temps entre le service de la chapelle de la maison générale, l’œuvre des jeunes malades incurables et la résidence de Royaumont.

En 1869, il est nommé curé de la paroisse de Notre-Dame de l’Osier. Le père Audruger, supérieur, écrit que le père «a été accueilli avec une grande joie par la population dont il était depuis longtemps aimé. Il trouve la paroisse dans un état prospère»: écoles, associations et œuvres. Il ne manque qu’une association en faveur des jeunes gens que le curé se propose de fonder. La nouvelle église, commencée quelques années plus tôt, est alors terminée dans ses parties essentielles «avec le concours éclairé et infatigable du R. P. Fayette qui s’est dévoué à remplir, pour ainsi dire, la haute tâche d’architecte et d’entrepreneur.»

De 1872 à 1879, le père travaille à Bordeaux puis, de 1880 à 1886, il est supérieur à Pontmain. Dans son rapport à l’administration générale, en 1882, il énumère les activités des pères de la maison: missions, retraites, pèlerinages, œuvres diverses. (Missions O.M.I., 1882, p. 452-475). Grâce à ses «soins intelligents», l’enclos de la propriété «est transformé en un vrai paradis terrestre.» (Missions O.M.I., 1885, p. 468). Après avoir prêché le carême de 1888 dans le diocèse de Limoges, il est appelé à Marseille comme aumônier des Sœurs de Saint-Charles. De là il va souvent à Diano Marina en Italie. Le Provincial l’a en effet chargé de relever de ses ruines le juniorat détruit lors du tremblement de terre de 1887.

Au cours de l’année 1889, il reçoit son obédience pour Notre-Dame de Bon Secours où il se trouve encore en 1901. Il s’occupe du sanctuaire, est aumônier des Sœurs de Saint-Joseph des Vans et prêche encore quelques missions. La revue Missions O.M.I., qui mentionne souvent le nom du père jusqu’en 1901, n’en parle plus qu’en 1905 pour annoncer sa mort, à Diano Marina, le 16 janvier 1905, à l’âge de 79 ans.

Yvon Beaudoin, o.m.i.