Naissance à La Garde (Var), le 3 avril 1832
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 24 décembre 1854
Oblation à Montolivet, le 25 décembre 1855 (no 406)
Ordination sacerdotale à Marseille, le 24 juin 1860
Décès à Marseille, le 6 juillet 1888.

Joseph Gibelin (AG).

Joseph Gibelin est né à La Garde, diocèse de Fréjus, le 3 avril 1832. Il a commencé son noviciat à Notre-Dame de l’Osier le 24 décembre 1854 et l’a terminé à Montolivet où il a fait son oblation le 25 décembre 1855. On l’avait admis à la profession au conseil général le 3 décembre précédent. Le secrétaire a écrit dans le procès-verbal de la séance: Ce que le père Mouchette «dit du frère Gibelin est […] favorable à ce novice qu’il dirige depuis qu’il est venu de l’Osier au mois d’octobre. Les notes du père Vandenberghe le représentent comme doué d’un bon caractère, d’une grande piété et d’excellentes dispositions pour la vie religieuse. Il n’y a que pour la capacité intellectuelle que le maître des novices déclare avoir quelques doutes.»

De 1855 à 1860, le scolastique a d’abord fait la rhétorique, puis étudié la philosophie et la théologie à Montolivet. Dans ses comptes rendus, le père Mouchette, modérateur des scolastiques, reconnaît chaque année que ce frère est difficile à conduire. Il le juge généralement «bon et régulier», mais rempli de défauts: «trop sensible, très impressionnable», «capricieux, avec alternances de ferveur et de relâchement», «ne va que par bond, un rien l’arrête», «semble s’ennuyer de tout et partout.» En mai 1860, il écrit: «Le dernier mois s’est bien passé, cependant on désirerait quelque chose de plus égal dans la conduite.»

Joseph Gibelin est ordonné prêtre par Mgr de Mazenod le 24 juin 1860 et est envoyé à Notre-Dame de Lumières où il demeure jusqu’en 1865. On a écrit sous son nom dans le Registre du Personnel 1862-1863: «D’un physique peu fort, physionomie délicate, pieux et dévotieux, caractère selon son esprit peu pénétrant, peu étendu. Moyens très ordinaires. Réussit peu pour la prédication. Il garde le sanctuaire de Notre-Dame de Lumières.»

Même si, avant 1862, le père réussissait «peu pour la prédication», il a prêché toute sa vie des missions et des retraites dans le Midi de la France, avec résidence à Notre-Dame de Bon Secours de 1866 à 1869, à Notre-Dame de la Garde en 1869-1870 et 1878-1884, puis au Calvaire à Marseille de 1870 à 1878 et de 1884 à 1888. Dans un rapport de l’année 1888 sur les activités de la maison du Calvaire, le père Delpeuch, supérieur, écrit que, de février 1884 à la fin 1887, le père Gibelin a prêché 2 stations de carême, 12 missions et 15 retraites.

Dans le rapport de 1889, le père Delpeuch annonce le décès du père. Il écrit entre autres: «Dieu nous a enlevé le bon père Gibelin, après une longue et douloureuse maladie […] Il nous suffit de rappeler en passant que pendant plusieurs mois de grandes souffrances, on pourrait dire d’agonie, il s’est constamment montré doux envers la douleur, demandant à Notre Seigneur non le soulagement mais l’accomplissement de sa très sainte volonté. Près de lui veillait nuit et jour une Sœur de l’Espérance […] Les soins des Sœurs cependant ne suffisaient pas. Dans l’état de décomposition anticipée de notre pauvre malade, il a fallu en outre le secours fréquent de nos pères et frères […] Le bon père Gibelin a rendu son âme à Dieu dans la matinée du 6 juillet, pendant que nous récitions les prières des agonisants, nous laissant comme parfum précieux d’édification, le souvenir de sa piété, de sa foi et de sa patience pendant la longue durée de sa terrible maladie. Sa mort a donc été celle que doit faire tout Oblat fidèle à sa vocation.» (Missions O.M.I., 1889, p. 280-282).

Yvon Beaudoin, o.m.i.