Naissance à Saint-Pierre-Quilbignon (Finistère), le 20 août 1830
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 31 octobre 1853
Oblation à N.-D. de l’Osier, le 1er no­vembre 1854 (no 374)
Ordination à Marseille, le 3 mars 1855
Décès à Calgary, Alberta, Canada, le 4 mai 1912.

Joseph Jean-Marie Lestanc est né le 20 août 1830 à Saint-Pierre-Quilbignon, diocèse de Quimper, France, de Jeanne Messager et de Hervé Marie Lestanc. Après ses études au petit séminaire de Saint-Pol-de-Léon (1844-1850), et au grand séminaire de Quimper (1850-1853), déjà diacre, il entra au noviciat de Notre-Dame de l’Osier le 31 octobre 1853 et fit profession perpétuelle le 1er novembre 1854. Dans ses comptes rendus, le père Vandenberghe, maître des novices, porte toujours des jugements favorables sur ce frère qu’il trouve «d’une piété rare, d’une observance scrupuleuse et sévère; carac­tère bon et généreux, sans malice; santé forte.» En novembre 1853, ce frère est admoniteur et «se montre toujours plein de piété, de zèle et de dévouement», avec «grande application pour son avancement spirituel. Peut-être un peu rigide…» Il fit une dernière année de théologie à Montolivet en 1854-1855 et fut ordonné prêtre par Mgr de Mazenod le 3 mars 1855.

Le père Lestanc travailla quelques mois à Notre-Dame de la Garde à Marseille (1855), puis partit pour l’Ouest canadien et se dévoua d’abord à Saint-Boniface, Manitoba (1855-1857), puis à Saint-Norbert (1857), où il fut curé (1858-1860). Il avait aussi commencé à construire une mission à Saint-Laurent (1857-1858), qu’il visita de 1861 à 1870. Lors de l’incendie de la cathédrale de Saint-Boniface, le 14 décembre 1860, il fut rappelé à l’évêché pour s’occuper de la reconstruction (1860-1862); il fut ensuite supérieur du collège de Saint-Boniface (1862-1864), tout en visitant les Maské­gons en bas de Fort-de-Pierre et les Sauteux de Fort-Alexandre. En 1869, il se rendit à Lac-La-Pluie et à Lac-Seul en Ontario.

Le père fut consulteur du vicaire des missions et supérieur de la maison de Saint-Boniface (1860-1870), puis partit pour Lebret (Qu’Appelle), Saskatchewan (1870-1874) et visita les chasseurs de bisons jusqu’à la montagne de Cyprès (Cypress Hill) et Willow Bunch, Saskat­chewan (1870-1874), où il fut le premier prêtre résidant et fit les missions du Lac-La-Pluie, Ontario (1870-1874). Il passa alors au diocèse de Saint-Albert, fut supé­rieur à Saint-Albert (1874-1877), maître des novices (1875), fondateur de la mission de Fort Pitt (1877); il visita Battleford, Saskatchewan, dont il devint le premier supérieur (1877-1882). Il hiverna chez le chef Poundmaker (1879), s’y construisit une maison et fit l’école durant deux ans (1881-1882).

Après un voyage en Europe pour assister au Chapitre général des Oblats en 1882, il fut de nouveau nommé supérieur à Saint-Albert (1883-1893), puis supé­rieur à Calgary (1893-1897), d’où il passa à Onion Lake, Saskatchewan (1897-1898), travailla à Lac-en-Long (Gurney­ville), Alberta (1897), de nouveau supérieur à Calgary (1898-1899), à Cold Lake (Saint-Raphaël) (1899), à Saint-Albert (1899) pour devenir curé de Saint-Joachim, Edmonton (1899-1901). Il fut ensuite supérieur à l’école amérindienne de Dunbow (De Vinton, High River), Alberta (1901-1902), à Fort MacLeod, (1901-1904), avec la visite de Okotoks (1901-1905), de Clarsehom (1903-1905), de Vulcan (1905) et de High River. On le retrouve ensuite à Calgary, à Okotoks, à Fort MacLeod, à Dunbow, à Lethbridge, à Saddel Lake et à Edmonton, alors qu’il se retire au Lacombe Home de Midnapore, Alberta (1911-1912).

En l’envoyant au Canada en 1855, Mgr de Mazenod avait écrit aux pères de la Rivière-Rouge, le 28 juin 1855: «Celui qui vous portera cette lettre […] est un parfait religieux, plein de zèle et de ferveur. Il comprend que ce serait folie de se dévouer à un ministère si dur à la nature et de s’exposer à en perdre le fruit et tout le mérite en ne vivant pas en vrai religieux.» Il semble que le Fondateur avait bien jugé ce jeune père. Lors des fêtes de ses 50 ans de vie religieuse et sacerdotale en 1905, le père Lacombe rappela «ce qu’avait été le R. P. Lestanc pendant ses 50 ans de vie religieuse: régulier et obéissant, toujours prêt à ac­complir des missions ardues et à remplir des postes difficiles, montrant l’exemple aux jeunes religieux et, malgré son grand âge, travaillant encore avec ardeur à la vigne du Seigneur, faisant le travail d’un jeune homme…» (Missions O.M.I., t. 43, 1905, p. 100).

Le père est décédé à l’hôpital Sainte-Croix de Calgary, le 4 mai 1912, à l’âge de 82 ans. Ses restes reposent dans le cimetière oblat de Saint-Albert.

Yvon Beaudoin
Gaston Carrière, o.m.i.