Naissance à Hautens, Allemagne, le 8 septembre 1825
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 28 décembre 1851
Oblation à Marseille, le 20 janvier 1853 (n° 339)
Ordination sacerdotale à Marseille, le 8 juin 1856
Dispense des vœux, le 14 juillet 1872.

Né à Hautens, diocèse de Münster, le 8 septembre 1825, Heinrich Martens com­mença son noviciat à Notre-Dame de l’Osier le 28 décembre 1851 et fit son oblation à Marseille le 20 janvier 1853. On l’avait admis à la profession au conseil général, le 18 décembre précédent puis­que «les notes transmises sur son compte par le maître des novices lui sont favorables tant pour la piété que pour les talents. Depuis qu’il est à Marseille, sa conduite a pleinement confirmé ce rapport flatteur.» Il a étudié la théologie au grand séminaire de Marseille en 1852-1854 et à Montolivet en 1854-1856. En le connais­sant mieux, le père Antoine Mouchette, modérateur des scolastiques, lui trouva quelques défauts. Il écrit dans ses comptes rendus en 1855: «Martens, santé excel­lente. Son caractère irascible et ombra­geux est toujours ce qui domine», et en 1856: «Il va bien en général et pourtant ne contente pas… Bon religieux, mais son caractère ne change pas.» Mgr de Maze­nod l’a ordonné prêtre le 8 juin 1856.

Le père fut chargé de l’œuvre des Allemands au Calvaire de 1856 à 1861. Il 30 décembre 1861, il a reçu son obé­dience pour l’Angleterre. Il passa l’année 1862 à Nancy et participa à quelques missions, puis exerça son ministère auprès des Allemands de Liverpool en 1863-1864. En février 1864, il fut envoyé à Buffalo, chargé de la desserte allemande de Black Rock (1867-1868), puis à Plattsburgh, New York, avec le soin des missions de Dannemora et de Redfort (1867-1868). Il fut ensuite de résidence à l’université d’Ottawa et vicaire à la paroisse Saint-Joseph (1868-1871), date à laquelle il partit pour Londres. C’est là qu’il demanda la dispense de ses vœux en 1872. On en trouve le motif officiel dans le procès-verbal du conseil général, le 20 mai 1872: «Le père Martens, chargé de l’œuvre des Allemands à Londres, a fomenté la division entre ses nationaux et les Irlandais qui fréquentent l’église dite des Allemands et qui par le fait est un peu aussi aux Irlandais. Ce père s’est déclaré ouvertement en opposition avec Mgr Man­ning, archevêque de Westminster; il a écrit à Rome, il a écrit à quelques évêques d’Allemagne pour se plaindre de la con­duite de l’archevêque à l’égard des Allemands de Londres. Et parce que ses supérieurs, le père Cooke, bien loin d’ap­prouver cette conduite du père Martens la condamnait absolument, le père Martens a demandé la dispense de ses vœux et il l’a obtenue.» Dans une lettre au père Joseph Fabre, le 6 février 1872, le père donnait comme motif de la demande de dispense des vœux le fait que depuis vingt ans il était le seul Allemand dans la Congré­gation et que, depuis la guerre franco-allemande de 1870, sa position était inte­nable. Par rescrit de la congrégation de la Propagande, le 31 mai 1872, le père Fabre fut autorisé à dispenser le père de ses vœux; il l’a fait par lettre du 14 juillet 1872.

Entré dans le clergé diocésain de Newark, New Jersey (1874), l’abbé Martens fut curé de Saint John the Baptist, à New Brunswick, New Jersey (1874-1889). Il est décédé à Saint Augustine, Floride, en juin 1889.

Yvon. Beaudoin
et Gaston Carrière, o.m.i.