Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 15 novembre 1859
Oblation à Montolivet, le 17 février 1861 (no 538)
Ordination sacerdotale à N.-D. de Lumières, le 27 juillet 1862.
Décès à N.-D. de la Garde, Marseille, le 16 avril 1903.

Emmanuel Marthon (AG).

Emmanuel Marthon est né à Rochemaure, diocèse de Viviers, le 28 mars 1836. Après deux années de théologie au grand séminaire de Viviers, il commença son noviciat à Notre-Dame de l’Osier le 15 novembre 1859. Le père Vandenberghe, maître des novices, vit toujours beaucoup de défauts chez ce novice. En l’envoyant au scolasticat, il écrit le 28 septembre 1860: «C’est un enfant gâté qui d’habitude faisait ses quatre volontés. Au noviciat il est devenu plus sérieux. Encore un peu peureux d’en trop faire, mais au moins il veut bien faire. Bon garçon, n’aimant pas les soucis. Je crois qu’il finira par faire assez bien.» À Montolivet de 1860 à 1862, le père Mouchette dans ses comptes rendus juge ainsi ce scolastique: «Bon, régulier. Il a de la vertu et de la piété, mais son caractère a quelque chose de mou qui le suit partout, on le croirait quelquefois nonchalant et paresseux.»

Il fait son oblation à Montolivet le 17 février 1861 devant Mgr Hipppolyte Guibert et est ordonné prêtre à Notre-Dame de Lumières par Mgr Étienne Semeria, le 27 juillet 1862. Il reste à Lumières comme missionnaire en 1862-1863 puis, en septembre 1863, il reçoit son obédience pour Notre-Dame de la Garde. En février 1866 le père François Xavier Bermond, provincial, l’envoie à Notre-Dame de Bon Secours et écrit au père Fabre que le père Marthon est très désobéissant. Il conseille de l’expulser de la Congrégation. Celui-ci s’explique auprès du Supérieur général qui le laisse à Bon Secours jusqu’en 1877. Rappelé à Notre-Dame de la Garde en 1877, le père Marthon reste dans cette maison jusqu’à sa mort, survenue le 16 avril 1903.

Son nom apparaît peu souvent dans les sources oblates et dans Missions O.M.I. qui publient les rapports des maisons de France, lesquels font surtout le récit des missions paroissiales et parlent peu du ministère régulier, moins sensationnel, dans les paroisses ou les sanctuaires. Or, le père Marthon a prêché quelques retraites chaque année, mais a surtout exercé son ministère auprès des pèlerins de Bon Secours et de Notre-Dame de la Garde. Dans le rapport de cette maison en 1902, le père Bessières, supérieur, parle du «vétéran, plusieurs fois chevronné, comptant vingt-cinq années de présence au sanctuaire.»

Yvon Beaudoin, o.m.i.