1. Les obédiences
  2. Le missionnaire

Naissance à Auribeau (Alpes-Maritimes), le 9 mars 1833
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 20 juin 1853
Oblation à Marseille, le 21 juin 1854 (no 369)
Ordination sacerdotale à Marseille, le 22 décembre 1855
Décès à Diano Marina, le 19 mai 1905.

Césaire Mauran (AG).

Césaire Mauran est né à Auribeau, diocèse de Fréjus, le 9 mars 1833, fils de Célestine Giraud et de Blaise Pierre Mauran. Il fit ses études secondaires au petit séminaire de Grasse et trois années de théologie au grand séminaire de Fréjus. Il a commencé son noviciat à Notre-Dame de l’Osier le 20 juin 1853 et a fait son oblation à Marseille le 21 juin 1854. Il a terminé sa théologie à Montolivet en 1854-1855. Dans ses comptes rendus, le père Mouchette, modérateur des scolastiques, voit les qualités du scolastique mais aussi ses défauts. Il écrit par exemple: «1854: son caractère est doux, peut-être un peu faible et porté aux extrêmes. Je lui crois un bon fond de vertu et de piété […]; 1855: santé très bonne, il s’en occupe trop; régulier, appliqué à ses devoirs, quelquefois léger, d’autres fois sombre […]» Dans ses notes sur quelques scolastiques, le Fondateur écrit en 1855: Frère Mauran, «sa disposition générale est de s’en rapporter entièrement à la disposition des supérieurs, néanmoins il ne doit pas dissimuler qu’il aurait un attrait particulier pour les missions étrangères. Il est extrêmement attaché à sa sainte vocation. Heureux au-delà de toute expression d’y avoir été appelé.»

Les obédiences
Césaire Mauran a été ordonné prêtre par Mgr de Mazenod le 22 décembre 1855 et a aussitôt commencé un ministère intense et fécond, presque exclusivement dans la prédication. À la fin de sa vie, il énumère lui-même la liste de ses obédiences. Il omet cependant celle de Notre-Dame de Lumières, et ne fixe pas de dates. Nous avons réussi à les préciser à partir de sa correspondance et surtout de ce qu’on a écrit de lui dans la revue Missions O.M.I. «Obédiences. Étant encore diacre, je fus nommé à Montolivet professeur de rhétorique (1855). Après ma prêtrise, appelé par le R.P. Fabre à occuper la chaire d’Écriture sainte au grand séminaire de Marseille (1856). Comme cette vie sédentaire s’accordait peu avec ma nature bouillante, mes bons supérieurs m’envoyèrent à Aix sous la sage direction du R.P. Courtès. Trois ans à Aix (1856-1858, 1859-1860). Un an à Notre-Dame de la Garde comme économe (1858-1859). Deux fois au Calvaire (1861-1863, 1888-1890). [À Notre-Dame de Lumières (1863-1870)]. Trois fois à Notre-Dame de l’Osier (1870-1874, 1885-1887), (1890-1894). Retour à Aix (1875-1876). [Huit] ans à Notre-Dame de Bon Secours (1877-1885). De Notre-Dame de l’Osier, six mois à Aix (1894) pour attendre la fondation de la maison de Nice où je suis resté dix ans, le temps qu’a duré cette fondation (1894-1904, expulsions). Actuellement à Diano Marina (1904-1905), Mauran.»

Le missionnaire
Le père a été économe dans quelques maisons et toujours prédicateur, sauf en 1875-1876. À cause d’une santé ébranlée, il a alors accepté d’être aumônier du couvent de la Visitation à Aix. L’auteur d’une longue narration de la mission d’Ajaccio (Missions O.M.I., 1896, p. 222-258), porte un jugement sur chacun des missionnaires. Du père Mauran, il dit: Ce père «nous présente un autre genre d’éloquence, mais non moins agréable et parfois très captivante. Sa bouche distille le lait et le miel, os melle fluens. De ses lèvres coule à pleins bords, et sans jamais tarir, le dulcis apum labor; c’est la grâce et la persuasion. Sa parole insinuante, pleine d’onction et de suavité, trouve toujours et sûrement le chemin du cœur. Il excelle à faire goûter les charmes de la piété. Ses beaux sermons, les jours de la consécration des deux paroisses à la très sainte Vierge, et de la promulgation de la loi, furent de vrais triomphes…»

Dans un rapport sur la maison de Nice en 1902, le père Moyet, supérieur, présente chacun des pères de sa communauté. En parlant du père Mauran, il dit: «C’est le missionnaire qui, depuis cinquante ans, porte la parole évangélique dans toutes les régions du Midi avec la bonne humeur qu’on lui connaît. Il fut un des premiers pères de la maison de Nice, lors de sa fondation. Connaissant à fond la langue provençale, avec ses aphorismes et ses dialectes divers, il fut d’un puissant secours dans une contrée où beaucoup, surtout dans les montagnes, sont peu familiarisés avec l’idiome français. Encore aujourd’hui, dans bien des villages évangélisés par lui, il se sert souvent d’un parler méridional à la portée de tous; et il est fier de pouvoir dire que le Fondateur de la Congrégation, Mgr de Mazenod, prêchait en provençal […] Le père Mauran est infatigable. Elle est longue la liste de ses prédications pendant cette année…»

Expulsé avec les autres pères de la maison de Nice en 1904, il s’est retiré à Diano Marina. Il a alors publié l’ouvrage: Mois de sainte Marie-Madeleine, le parfait modèle de l’amour pénitent. Méditations sur ses litanies, Paris, 1905, 190 pages. Il est décédé à Diano Marina le 19 mai 1905, à l’âge de 72 ans.

Yvon Beaudoin, o.m.i.