Naissance à Gigean (Hérault), le 24 mars 1833
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 20 novembre 1853
Oblation à Marseille, le 8 décembre 1854 (no 379)
Ordination sacerdotale à Marseille, le 8 juin 1856
Décès à Paris, le 26 avril 1870.

Charles Mestre est né le 24 mars 1833 à Gigean, diocèse de Montpellier, France, de Marguerite Fesquet et de Charles Mestre-Lagrenade. Il a dû interrompre ses études et être instituteur pour faire face aux frais de son éducation. Il a fait une année de théologie au grand séminaire de Montpellier, est entré au noviciat de Notre-Dame de l’Osier le 20 novembre 1853 et a fait son oblation à Montolivet le 8 décembre 1854. Dans ses comptes rendus, le père Florent Vandenberghe, maître des novices, voit d’abord les qualités et les vertus du novice. En décembre 1853, il écrit: «Mestre, piété généreuse, grande docilité, beaucoup de dévouement et d’activité, très franc, même avec ses frères, se plaît beaucoup.» Par la suite, le père souligne surtout les défauts du frère et termine, le 2 novembre 1854, par cette phrase: «Le fond chez lui est très bon, me semble, il y a de la piété. Son caractère laisse à désirer; il est caustique, pointilleux, susceptible et vif comme un homme du Midi… un peu vaniteux.»

Le scolastique passe les années 1854-1856 au scolasticat de Montolivet. Le père Antoine Mouchette écrit en 1855: «Mestre, régulier, travaille bien, beaucoup de bonnes qualités et beaucoup de défauts.» Puis en 1856: «Caractère tou­jours difficile, il fera toujours souffrir ceux qui vivront avec lui, souvent il est capricieux. Il est régulier, ne veut que les missions étrangères.» Mgr de Mazenod l’ordonne prêtre le 8 juin 1856 et, au mois d’août, lui donne une obédience pour le Canada. Il travailla quelques temps à Saint-Pierre-Apôtre de Montréal (1856), à Kahnawake (1856) et à Plattsburgh, New York (1857-1858). Il se rendit à Saint-Boniface, Manitoba (1860-1863), avec la charge de Saint-Norbert (1861-1863). Malade, il revint dans l’Est du pays, travailla à Saint-Pierre-Apôtre de Mont­réal (1863-1865). «Les fidèles goûtaient sa prédication très animée et fortement accentuée, écrit le père Antoine. Assidu et persévérant au confessionnal, il eut à Montréal un bon nombre de pénitents.» Il exerça le ministère à Saint-Sauveur de Québec de 1865 à 1870, puis rentra en France le 15 avril 1870. Il souffrait de «paralysie partielle» et de maux de tête. Il est décédé à Paris le 26 avril suivant et a été inhumé dans le cimetière de Montmartre.

Yvon. Beaudoin
et Gaston Carrière, o.m.i.