Naissance à Plerguer (Ille-et-Vilaine), le 2 juin 1838
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 11 septembre 1858
Oblation à Montolivet, le 27 mai 1860 (no 507)
Ordination sacerdotale à Ajaccio, le 4 juin 1864
Dispense des vœux, le 28 novembre 1864.

Victor Mordrelle est né à Plerguer, diocèse de Rennes, le 2 juin 1838. Après sa rhétorique, il est entré au noviciat de Notre-Dame de l’Osier le 11 septembre 1858. Dans ses notes sur les novices, le père Vandenberghe le trouve toujours «plein de ferveur, ayant les meilleures dispositions», avec «de la piété et de la capacité», mais «très impressionnable, ce qui nuit à l’égalité d’humeur».

Le scolastique est envoyé à Marseille en septembre 1859 et fait son oblation à Montolivet le 27 mai 1860. Pourtant, en avril, le père Mouchette, modérateur des scolastiques, avait écrit dans ses comptes rendus: «Mordrelle, bien appliqué à tous ses devoirs. Il a des moments où il ne se ressemble plus; il est rêveur, semble mal à l’aise avec ses frères…» Il passe les années scolaires 1862-1863 et 1863-1864 à l’école ecclésiastique de Vico comme professeur de cinquième et de sixième. C’est à Ajaccio qu’il est ordonné prêtre le 4 juin 1864. Le père Fabre lui permet ensuite de prendre des vacances dans sa famille. Au cours de l’été, le père écrit plusieurs lettres au Supérieur général pour annoncer d’abord qu’il retarde son retour afin de terminer des affaires de famille, puis qu’il est malade. En septembre et octobre, il demande avec insistance la dispense de ses vœux. Cela lui est refusé au conseil général du 14 novembre parce qu’on n’y voit pas de raisons valables, puis lui est accordé le 25 novembre.

En janvier-mars 1866, l’abbé Mordrelle écrit plusieurs lettres au père Fabre pour lui demander de pouvoir revenir dans la Congrégation, on refuse partout de l’occuper malgré la lettre de recommandation du supérieur général. Le 23 avril 1879, l’abbé écrit de nouveau au père Fabre pour annoncer que, passé à l’Église grecque orientale de Russie, il a été professeur de lycée pendant 12 ans à Saint-Pétersbourg. Repenti, il est revenu dans l’Église catholique et veut redevenir Oblat. En mars, juin et juillet 1879, l’archevêque de Rennes écrit plusieurs fois au Supérieur général pour lui dire qu’il ne peut pas garder l’abbé dans son diocèse et les Oblats sont tenus en justice de le maintenir et de s’occuper de lui puisqu’il l’ont fait ordonner prêtre à Ajaccio «sans dimissoires ni excorporation et sans demander des renseignements à l’archevêque de Rennes». Le père Fabre écrit alors à plusieurs évêques pour leur demander de recevoir et d’occuper l’abbé Mordrelle. Nous conservons les réponses des évêques de Versailles, Meaux et Evreux, qui refusent de l’admettre dans leurs diocèses. Le nom de Mordrelle ne figure plus par la suite dans les sources oblates.

Yvon Beaudoin, o.m.i.