Présence oblate : 1959-2006

On s’est demandé en quoi consiste un Institut de Pastorale. Le père André Guay a répondu à cette question dans un document dont nous donnons ici quelques extraits : « Institut de Pastorale, cela veut dire Institut supérieur. Par conséquent, cet Institut pourrait aussi faire partie de l’École des Gradués d’une certaine façon, comme l’Institut de Missiologie. Quoique l’Institut de Missiologie soit une structure juridique différente et rattachée formellement à la théologie en vertu d’une entente avec celle-ci. […] L’Institut de Pastorale

serait plutôt un Institut d’ordre pratique. Lorsqu’il a fondé son Institut de Missiologie, le père Joseph Champagne avait surtout en vue la préparation de docteurs en missiologie. Or c’est cette section là qui a vécu, l’autre n’a pu être réalisée. Les programmes étaient trop beaux et trop vastes pour être viables. »

Un autre document précise un peu plus ce qui serait possible. « Un Institut comme celui qu’on envisage est quelque chose de neuf au pays. […] Cet Institut devra s’imposer par sa valeur intrinsèque. Il devra compter à sa tête des hommes qui auront conquis un prestige authentique dans les divers domaine abordés. […] Soulignons tout spécialement une certaine expérimentation scientifique de véritable sociologie religieuse qui devrait préparer l’avènement d’un tel Institut. Or, dans ce domaine de la pastorale pratique, il n’y a pas grand’chose de fait, même chez les Oblats. […] Nous avons un immense travail à accomplir pour mettre notre ministère paroissial et notre prédication en conformité avec les données récentes de la sociologie religieuse. La religion est restée par un trop grand nombre une affaire de pratiques extérieures qui n’a que peu de répercussions sur les divers secteurs de la vie, surtout sur le plan social, économique et politique. »

Finalement, le début du Codex historicus du Centre Sedes Sapientiae termine ces discussions en mentionnant le rescrit d’érection canonique de la maison le 17 juillet 1959 par le Père Général des Oblats. Répondant au père Provincial, le supérieur nommé, le père Roger Guidon, « en profita pour rappeler que le nouveau Centre des Facultés [ecclésiastiques] constituait le couronnement d’une œuvre sacerdotale et universitaire dont le scolasticat et le Séminaire Saint-Paul avaient été les principaux artisans. »

À la page 7 du même Codex, l’Institut de Pastorale est mentionné plusieurs fois, ainsi que plusieurs membres de son personnel. Le Pastoralat, dirigé par le père Nazaire Morissette, habite également la maison, mais doit être distingué clairement de l’Institut de Pastorale, puisqu’il est une maison séparément érigée canoniquement.

Dans un rapport de 1969, le Recteur de l’Université Saint-Paul mentionne pour la première fois : « L’Université a besoin de l’édifice central (c’est-à-dire de l’immeuble du Centre Sedes Sapientiae, qui est distinct de la communauté oblate canoniquement formée, du même nom de Sedes Sapientiae, qui habite le Centre et dont le but est de pourvoir au bien-être spirituel et temporel de pères et de frères au service de l’Université) dans son entier pour loger tous ses services et répondre à tous ses besoins, nouveaux et anciens. Ce qui voudrait dire qu’il n’y aurait plus de place pour une communauté ni pour des étudiants-pensionnaires. En face d’une telle situation, le Conseil d’administration, en sa réunion du 21 janvier 1969, a adopté la résolution suivante : l’Université […] ne pourra plus louer de locaux, dans le dit édifice central, à la communauté Sedes Sapientiae et aux étudiants. » Dans une lettre subséquente du 6 février 1969, le père supérieur mentionne la possibilité que la communauté déménage « si un besoin réel et urgent s’avérait évident dans l’occurrence (sic). »

Après l’acceptation du déménagement de la Communauté Sedes Sapientiae à Deschâtelets, le Supérieur fait la demande suivante au Conseil provincial dans une lettre du 21 mai 1969 : « Je vous soumets ici la demande d’un nouveau nom pour la communauté Sedes Sapientiae. […] Nous désirons nous appeler la communauté Roy. Nous voulons ainsi honoré le frère Edouard Roy, décédé en 1963. Il a passé toute sa vie de religieux au service de l’œuvre d’éducation des Oblats dans la région d’Ottawa. Nous voulons également manifester notre reconnaissance et notre appréciation pour les pères et frères qui ont œuvré dans l’ombre à l’Université. Si le conseil provincial approuve notre décision on opérera le changement de nom lors de notre déménagement. »

Eugène Lapointe OMI